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Lait en poudre : le qatari Baladna compte produire 200.000 tonnes/an en Algérie

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Le projet de Baladna en Algérie vient de franchir une nouvelle étape. La société agroalimentaire qatarie a signé un accord avec le gouvernement algérien pour établir une ferme produisant du lait en poudre, a rapporté, dimanche dernier, le média qatari Doha News, citant une source proche du dossier.

Selon la même source, Baladna prévoit de réaliser une ferme s’étendant sur 100 000 hectares et produisant 200 000 tonnes de lait en poudre par an. Les détails concernant l’emplacement du site du projet et le montant de l’investissement n’ont pas encore été révélés.

Cependant, le projet a été évoqué par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une entrevue accordée aux représentants de la presse nationale, diffusée samedi 30 mars 2024.

Le président Tebboune a fait état d’un accord prochain avec un « partenaire arabe respecté » dans le cadre d’un projet de 100.000 têtes de bétail, ce qui permettra la production de poudre de lait pour la première fois en Algérie, dans la wilaya d’Adrar, soulignant que « l’avenir appartient à l’agriculture saharienne » en Algérie.

En novembre 2022, Baladna avait envoyé une délégation d’experts dans la wilaya d’El-Bayadh, dans le sud-ouest de l’Algérie, en vue d’évaluer la possibilité d’installer une ferme dans cette région.

En mars dernier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youssef Cherfa, a indiqué, dans ses réponses aux membres de l’Assemblée nationale populaire (APN), que « le secteur de l’agriculture a proposé à la société qatarie un portefeuille immobilier comprenant plusieurs assiettes destinées à l’investissement agricole à travers des concessions au niveau de plusieurs wilayas, notamment Djelfa, Timimoun et Adrar ».

M. Cherfa a souligné que « les services agricoles veillent à ce qu’une étude de toutes les zones agricoles disponibles soit réalisée pour répondre au mieux à la demande de la partie qatarienne, notamment en ce qui concerne les vastes zones destinées à des projets à caractère stratégique ».

Le ministre a rappelé que « la société qatarie avait précédemment exprimé sa volonté d’investir dans le domaine agricole, notamment dans le secteur du lait et de l’élevage de vaches laitières, et qu’en conséquence, un accord a été conclu entre les parties algérienne et qatarie pour mettre en œuvre des projets d’investissement au profit du l’entreprise « Baladna » en Algérie dans le domaine de la production laitière.

En Algérie, le lait et les produits dérivés constituent le deuxième poste de dépense alimentaire après les céréales. Le pays importe la quasi-totalité de sa consommation annuelle de lait en poudre qui tourne autour de 400. 000 tonnes.

La valeur de la facture d’importation de poudre de lait pour l’année 2021 est estimée à environ 600 millions de dollars, avait indiqué, début 2022, le directeur général de l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL), Khaled Soualmia.

Ce dernier avait précisé que l’ONIL importe environ 200 000 tonnes par an, ce qui équivaut à 47 à 50 % des besoins nationaux de cette substance, tandis que les usines privées importent le pourcentage restant.

M. Soualmia avait souligné qu’il est devenu nécessaire de développer la filière laitière en établissant des fermes modèles spécialisées dans la production de lait et l’élevage de vaches laitières de manière professionnelle en utilisant les dernières méthodes afin de contrôler les quantités produites.

Il avait également ajouté que « le développement de cette division dépend du succès de la nouvelle stratégie qui a été développée, qui est de combiner le lait frais produit localement avec de la poudre de lait », ce qui permettra, selon lui, de fournir un nouveau type de lait au consommateur à des prix compétitifs et contribuera en même temps à réduire la facture des importations.

Dans ce sens, la concrétisation du projet de Baladna en Algérie devrait contribuer à renforcer la production locale et réduire la facture d’importation.

A noter que Baladna est la plus grande entreprise du Qatar dans le domaine de la production laitière, qui a émergé sur le marché mondial après la crise du CCG (Conseil de coopération du Golfe) de 2017, qui a modifié les objectifs de production du pays du Golfe.

Cotée en bourse depuis octobre 2019 à la Bourse du Qatar, Baladna a étendu sa marque tant localement que mondialement et abrite l’une des plus grandes fermes d’élevage de bovins de la région, s’étendant sur une superficie de 2,6 millions de mètres carrés.

En Égypte, Baladna avait signé le 24 octobre 2023 un protocole d’accord avec l’Autorité du canal de Suez pour la mise en œuvre d’un projet d’investissement de 1,5 milliard de dollars dans l’industrie laitière.

Ledit projet comprend l’installation et le développement d’une ferme laitière pouvant accueillir 20.000 têtes de vaches à ses débuts en vue de produire 300 millions de litres de lait par an. Selon les détails, ce projet intègre aussi le développement d’une exploitation agricole de 113.000 hectares dans le gouvernorat de la Nouvelle-Vallée au sud-ouest du pays.

En août 2021, la grande entreprise qatarienne a également signé un accord pour produire des produits laitiers en Malaisie. Baladna a convenu avec FELCRA Berhad, une entreprise d’État malaisienne, et le géant de l’agriculture FGV Holdings de produire 100 millions de litres de lait par an.

L’accord était destiné à créer un troupeau de 10.000 vaches laitières à haut rendement, à doubler la production de lait frais malaisien dans les deux ans suivant la signature, et à utiliser la ferme en coentreprise pour soutenir les petites exploitations rurales en leur permettant de construire des fermes d’engraissement de bétail et de production d’aliments pour animaux en 2024.

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