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Haïssam Chraiteh, DG de Sanofi Algérie, revient sur le potentiel de l’industrie pharmaceutique algérienne à l’échelle régionale

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Comment évalueriez-vous le développement récent de l’industrie pharmaceutique algérienne ?

CHRAITEH: Le pays a lancé une stratégie ambitieuse de développement de la production pharmaceutique nationale. Des entreprises locales et des acteurs internationaux sont déjà présents dans le pays, et produisent des produits pharmaceutiques pour répondre à la demande croissante stimulée par la croissance rapide de la population algérienne.

L’achèvement récent du complexe industriel Sanofi Algérie à Sidi Abdellah, le plus important en Afrique, est un exemple de cet effort. Une fois pleinement opérationnel, ce nouveau site de 6 hectares sera destiné à la fabrication de plus de 100 millions d’unités par an. Il utilise les normes et systèmes de production les plus récents afin de maximiser l’efficacité et de garantir la qualité.

En quoi la stratégie gouvernementale contribue-t-elle à encourager l’investissement dans le secteur de la santé ?

CHRAITEH: Sur le plan international, l’Algérie est l’un des pays les plus engagés dans l’amélioration des services de santé pour tous les citoyens. Les plans nationaux du pays en matière d’oncologie et de lutte contre le cancer, ainsi que l’accent mis sur le traitement d’autres maladies non transmissibles – telles que le diabète et l’hypertension – le soulignent.

Malgré la chute des prix internationaux du pétrole, les investissements dans le secteur des soins de santé sont restés une priorité pour le pays, cet engagement étant confirmé par la loi de finances pour 2019. Dans l’ensemble, le pays bénéficie d’un système de soins de santé bien structuré et organisé, doté d’une infrastructure nationale et des ressources humaines bien formées dans tous les segments, une situation relativement unique en Afrique. En outre, des investissements dans de nouveaux équipements de soins de santé ont également été entrepris et la proximité de l’Algérie avec l’Europe a permis d’accéder aux dernières technologies. Par conséquent, cet engagement en faveur de la fourniture de soins de santé fournit un large éventail de projets auxquels les entreprises pharmaceutiques internationales peuvent contribuer, depuis des usines jusqu’aux centres de recherche, en passant par les installations de formation et les campagnes de prévention.

Comment les entreprises internationales peuvent-elles contribuer au développement du secteur ?

CHRAITEH: Les entreprises pharmaceutiques internationales actives dans la quasi totalité des segments qui composent le secteur peuvent fournir une vision globale des défis à venir. L’expertise internationale peut, par exemple, contribuer à faire progresser la mise en œuvre de l’économie de la santé et à évaluer correctement les risques et les coûts du traitement afin de se concentrer sur la prévention.

Les autorités algériennes construisent un écosystème global prenant en compte toutes les dimensions du secteur, notamment la production de produits pharmaceutiques, la prévention, la formation, la recherche et les études cliniques. Cette stratégie incite les partenaires internationaux à étendre leurs activités dans le pays.

Dans quelle mesure l’Algérie peut-elle devenir un centre régional de production pharmaceutique ?

CHRAITEH: L’industrie pharmaceutique du pays étant déjà bien développée et compétitive, la prochaine étape consiste à appliquer ces normes internationales dans d’autres pays d’Afrique. L’expérience algérienne peut servir de point de référence pour rapprocher les réglementations dans la région. Permettre à l’Algérie de diffuser ses normes et réglementations contribuerait ainsi à renforcer les exportations vers d’autres pays de la région.

En outre, la normalisation des données provenant d’études cliniques aurait un impact bénéfique similaire pour le pays. Les acteurs nationaux et internationaux ont tous deux un rôle à jouer pour soutenir cette stratégie. Par exemple, en avril 2018, Sanofi Algérie a lancé une Académie  de la recherche clinique en partenariat et selon les orientations du Ministère de la Santé. Aussi, à long terme, alors que la numérisation et la médecine électronique transforment le secteur mondial, l’Algérie peut compter sur un secteur suffisamment développé pour intégrer ces nouvelles technologies. Le pays est en passe de devenir un chef de file de la médecine préventive grâce à la collecte et à l’analyse de données provenant de chaque patient.

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