AccueilénergieUn groupe émirati négocie le rachat de 40% de l'espagnol Naturgy, un...

Un groupe émirati négocie le rachat de 40% de l’espagnol Naturgy, un important client de Sonatrach

- Advertisement -

Le groupe énergétique émirati, TAQA, a confirmé mercredi qu’il était en pourparlers avec les principaux actionnaires de Naturgy pour acheter plus de 40% des actions de la société espagnole.

Ces discussions pourraient éventuellement mener à une offre publique d’achat totale du groupe énergétique espagnol, dont le groupe Sonatrach détient 4,1% des parts.

Les négociations portent sur la cession des parts de Criteria, qui possède 26,7% de Naturgy, ainsi que de trois fonds d’investissement étrangers, notamment fonds mondial de capital-investissement (CVC) qui détient 20,7%, le fonds d’investissement Global Infrastructure Partners « GIP » (20,6%) et le fonds d’investissement australien IFM Global Infrastructure (15%).

Selon le journal espagnol La Vanguardia, TAQA pourrait dépenser au moins 10 milliards d’euros pour acquérir cette part de Naturgy.

Pour respecter la réglementation espagnole, qui exige une offre publique d’achat lorsqu’un acheteur souhaite acquérir plus de 30% d’une société cotée en bourse, TAQA devra obtenir l’approbation du gouvernement espagnol, étant donné l’importance de Naturgy dans le système énergétique du pays.

Cette situation a suscité un débat en Espagne sur la vente d’une entreprise gazière stratégique, notamment dans la conjoncture actuelle. Naturgy, la plus grande entreprise gazière d’Espagne, est également active dans les énergies renouvelables, avec une capacité installée d’environ 6,5 GW. Elle a des contrats gaziers avec l’Algérie et un contrat à long terme pour importer du GNL russe.

La CNMV espagnole a levé la suspension de la négociation des actions Naturgy, confirmant ainsi les discussions en cours.

Cependant, TAQA précise qu’aucun accord officiel n’a encore été conclu avec Criteria Caixa, CVC ou GIP, et que rien n’assure que l’opération se réalisera. De plus, TAQA déclare n’avoir entrepris aucune démarche directe auprès de Naturgy.

Naturgy détient 49% du gazoduc Medgaz

Naturgy possède également 49% du gazoduc Medgaz, qui relie l’Espagne à l’Algérie, son principal fournisseur de gaz. Sonatrach est actionnaire majoritaire du gazoduc avec 51% des parts depuis mai 2020, suite à l’acquisition des parts de l’autre entreprise espagnole Cepsa.

Le Medgaz est long de 210 km reliant la ville de Beni-Saf à Almeria (sud de l’Espagne).

La société Medgaz, opérant le gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne depuis 2011, a enregistré un bénéfice record de 135,937 millions d’euros en 2022, marquant une augmentation de 28,3 % de ses profits par rapport à 2021.

Ce record de bénéfices de Medgaz en 2022 a été entièrement consacré à la distribution de dividendes à ses actionnaires, répartis selon leur participation dans l’entreprise. Ainsi, Sonatrach a percu plus de 69,3 millions d’euros en dividendes, tandis que Naturgy et BlackRock se partageront environ 66,6 millions d’euros.

Le chiffre d’affaires du gazoduc a atteint 295,761 millions d’euros en 2022, enregistrant une augmentation de plus de 19 % par rapport à l’année précédente. Parallèlement, le résultat d’exploitation s’est élevé à 211,997 millions d’euros.

En 2022, la capacité de transport du gazoduc a été portée à 10 milliards de mètres cubes par an, contre 8 milliards précédemment.

Cette extension a représenté un coût de 81,76 millions d’euros. À travers les contrats qui la lient à Naturgy, Sonatrach a livré durant la dernière décennie plus de 83 milliards de m³ de gaz à son client espagnol.

Pour rappel, l’Algérie a terminé l’année 2023 en tête des fournisseurs de gaz à l’Espagne. L’Algérie, qui a fourni 29,2% des quantités de gaz importées par l’Espagne, a réussi à détrôner les États-Unis, qui occupent désormais la deuxième place, suivis par la Russie, selon Enagás, la principale société de transport de gaz naturel de l’Espagne et responsable technique du système de gaz espagnol.

Depuis le début de l’année (janvier a mars 2024), l’Algérie a fourni 33,1% du total des besoins espagnols en gaz naturel, suivie par les États-Unis (24,5%) et la Russie (23,1 %).

En mars dernier, l’Algérie a consolidé sa position en tant que principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, couvrant 42% des importations totales du pays le mois dernier, devant la Russie (25,7%) et les Etats-Unis (18,2%). L’Algérie domine ainsi les importations espagnoles de gaz naturel pour le troisième mois consécutif (janvier, février, mars 2024).

Articles associés

Fil d'actualité

Articles de la semaine