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Eniem : les travailleurs en grève

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Depuis dimanche dernier, les travailleurs de l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (Eniem) de Tizi-Ouzou, ont entamé une grève pour réclamer le paiement de leurs salaires de septembre, en retard de deux semaines. Selon le journal El Watan qui rapporte l’information, les ouvriers ont déserté les ateliers de production pour exprimer leur mécontentement dans l’enceinte de l’usine.

Les protestataires affirment que les responsables de l’entreprise leur ont signifié qu’il n’y a plus d’argent pour honorer les salaires, selon la même source, qui note que le mouvement de grève initié par les salariés paralyse l’ensemble du complexe industriel, et la production dans les ateliers « froid », « cuisson » et « climatisation » est à l’arrêt.

Hier, la section syndicale s’est réunie avec la direction de l’entreprise pour chercher une solution à ce problème. Les travailleurs espèrent que leurs doléances seront prises en considération, mais ils sont prêts à durcir leur mouvement si aucune réponse satisfaisante n’est apportée, rapporte le même journal.

L’Eniem, autrefois, fleuron de l’industrie électroménager en Algérie, fait face à une crise majeure depuis plusieurs années. La dette de cette entreprise qui emploie pas moins de 1700 salariés ne cesse d’augmenter pour atteindre plus de 900 milliards, selon El Watan.

Nécessité d’un partenariat pour sauver l’Eniem

En août dernier, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, avait effectué une visite à l’Eniem, située à Oued Aissi, à 7 kilomètres à l’est de Tizi Ouzou. Dans une déclaration à la presse à l’issue d’une réunion au siège de l’unité de production de l’Eniem, avec les responsables de l’entreprise et les représentants des travailleurs, le ministre avait déclaré que l’ouverture du capital de l’Eniem pour un partenariat national ou étranger s’imposait pour sauver l’entreprise.

M. Aoun avait indiqué que « l’Etat ne lâchera pas l’entreprise » et qu’il « n’y aura pas de privatisation », ajoutant qu’il pourrait y avoir plutôt des partenariats. Il avait expliqué que le choix d’ouvrir le capital de l’Eniem pour un partenariat relevait des responsables de l’entreprise même, jugeant nécessaire la mise en place d’un « programme effectif de travail » pour surmonter les difficultés auxquelles fait face l’unité.

Concernant « la dette que traîne l’entreprise », le ministre a écarté l’éventualité de son effacement, indiquant que « pour effacer la dette d’une entreprise, il faudrait que celle-ci produise et enregistre des bénéfices ». Pour préserver les postes d’emploi de l’entreprise qui sont « menacés », a-t-il dit, « un plan de modernisation et de relance de la production » est indispensable.

Lors d’une présentation des capacités de production de l’Eniem Tizi-Ouzou, les responsables de cette dernière ont relevé que l’entreprise produisait en deçà de ses capacités réelles. Ainsi, sur une capacité totale de production de 220.000 appareils, l’Eniem n’en a produit en 2022 que 35.000.

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