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Vaccin anti-Covid-19 : L’Algérie peut-elle fabriquer Sputnik-V ?

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L’Algérie dispose-t-elle des moyens et des outils nécessaires pour fabriquer localement le vaccin russe anti Covid-19 « Sputnik-V » ? Les déclarations à ce sujet se sont multipliées ces derniers jours et elles sont mitigées.

Pour rappel, l’Algérie a commencé la campagne de vaccination contre le coronavirus samedi dernier après la réception la veille de 50 000 doses du vaccin russe. D’autres 50 000 doses du vaccin anglo-suédois AstraZeneca/Oxford ont été réceptionnées lundi dernier.

Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a reçu dimanche dernier l’ambassadeur de Russie en Algérie avec lequel il a discuté de la fabrication du vaccin Sputnik-V en Algérie. Selon un communiqué des services du Premier ministre, « les deux parties sont convenues, à cet égard, d’initier des contacts entre les services compétents des deux pays dans le but d’instituer une coopération bilatérale dans le domaine de la fabrication du vaccin russe Sputnik-V en Algérie. »

De son côté, le Directeur général de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), Kamel Mansouri, a annoncé, lundi dernier lors de son passage à la télévision publique, que la production du vaccin russe « Sputnik V » débutera en Algérie dans les semaines à venir. Pr Mansouri a précisé que  le processus de fabrication se déroulerait en partenariat entre l’entreprise publique Saidal et des entreprises privées algériennes qui ont l’expertise nécessaire dans la production de médicaments

Le lendemain (mardi), le ministre de l’Industrie Pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a indiqué que « le laboratoire Frater Razes a entrepris des discussions avec un opérateur russe pour la production du vaccin Sputnik V en Algérie« . 

Le ministre a précisé que le dossier technique pour la production du vaccin a été transmis à l’Agence nationale du médicament depuis un mois et demi. « La Russie est disposée à nous fournir cette technologie et accompagner l’Algérie dans ce projet en transférant les technologies nécessaires à l’Algérie », a-t-il indiqué.

S’agissant des délais de production, le ministre a expliqué qu’elle « peut débuter deux mois après l’arrivée de la matière première de Russie et les analyses spécifiques au vaccin ».

Le même jour, des résultats publiés dans la revue médicale The Lancet et validés par des experts indépendants, ont affirmé que le vaccin Spoutnik V est efficace à 91,6% contre les formes symptomatiques de la Covid-19.

L’Algérie ne dispose de laboratoires spécialisés de type 4

Le Directeur général de l’organisme algérien d’accréditation « Algerac », Noureddine Boudissa, émet un tout autre avis concernant la fabrication du vaccin anti-Covid-19 localement. 

Intervenant mercredi sur les ondes de la radio chaîne 1, M Boudissa a été interrogé sur les moyens de l’Algérie à fabriquer ce vaccin. A ce propos, si les compétences humaines existent, les moyens matériels tels que les laboratoires spécialisés de type 4 manquent.

Le DG d’Algerac a expliqué :  » Vérifier la qualité de tout produit nécessite la disponibilité de laboratoires répondant aux normes internationales. Ce laboratoire qui effectuera les analyses et des expériences quelle que soit sa qualité ou son classement mondial doit également exercer selon la norme internationale mondialement reconnue », a-t-il précisé, en regrettant le fait : « En Algérie, cela fait des années, qu’on essaie de mettre en place un réseau de laboratoires dans les secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur pour avoir plus de crédibilité et plus d’efficacité afin de participer aux politiques algériennes dans les différents domaines, notamment durant cette période de crise sanitaire de la Covid-19 ».

« Vous imaginez, nous n’avons même pas pu homologué le masque (de protection contre le coronavirus, ndlr). Nous n’avons pas de laboratoire algérien qui peut homologuer un masque », a déploré M. Boudissa, ajoutant que « cela prouve que nous avons un manque important (en laboratoires, ndlr) et il faut rattraper ce manque en traçant une stratégie dans ce domaine, dans le secteur public et privé ainsi que dans la recherche scientifique, afin d’avoir un réseau (de laboratoires, ndlr) avec plus de crédibilité et plus d’efficacité qui s’aligne avec la politique générale du pays ».

Le DG d’Algerac a rappelé que son organisme avait accrédité en 2015 l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) et l’Institut national de contrôle des produits pharmaceutiques (INCPP), mais, ces deux Instituts n’avaient pas pu conserver leurs accréditations, ce qui a poussé Algerac à les leur retirer.

 

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