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Port de Béjaïa : Plus de 400 millions DA de pertes après 12 jours de grève

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Le bras de fer entre la direction de l’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) et les travailleurs en grève illimitée depuis le 20 juillet se poursuit. Les conséquences sur le port se chiffrent en centaines de millions de dinars de pertes.

Ce mouvement de grève a paralysé toutes les activités de marchandises du port, et seule l’activité du port pétrolier est assurée par le traitement des bateaux transportant le gaz et le pétrole. Selon le PDG de l’EPB, Halim Kasmi, l’entreprise a enregistré durant les 12 jours de grève (jusqu’à hier), plus de 400 millions DA.

Pour rappel, la grève des employés de l’EPB a été initiée par la section syndicale, avec le soutien de l’union locale UGTA, qui exigent le départ du PDG Halim Kasmi. Le conseil syndical dénonce l' »instabilité de l’entreprise », le « harcèlement des travailleurs par le PDG afin de les obliger à signer une convention portant sur la contribution des œuvres sociales à la prime d’intéressement annuel » et « l’absence de dialogue dans les décisions entreprises par la direction ».

« J’ai appelé au dialogue et non à la grève et au débrayage intempestif qui pénalisent l’entreprise, le développement régional et la situation des travailleurs », a indiqué le PDG de l’EPB en rappelant que c’est le 5ème débrayage depuis son installation à la tête de l’entreprise en septembre 2019. « C’est une prise d’otages organisée par certaines personnes qui ont confisqué la vérité aux travailleurs », a-t-il dénoncé dans une déclaration au journal El Moudjahid de ce dimanche 2 août 2020.

Le Port enregistre des pertes de 40 millions de dinars par jour

« Nous avons tenu deux réunions sans aucun résultat, ils demandent uniquement mon départ », a ajouté Halim Kasmi. « Avec cette grève illimitée, nous enregistrons une perte de 40 millions de dinars par jour, soit plus de 400 millions de dinars à ce jour, 12ème jour de grève, et des surestaries de 700.000 dollars en facturations de fret », a-t-il précisé.

Selon le PDG de l’EPB, ce n’est pas au conseil syndical d’exiger son départ, ce n’est pas une revendication sociale. « Je suis sous contrat pour atteindre les objectifs fixés par le groupe et c’est seulement aux responsable de la tutelle et du groupe de juger mes résultats et seul le conseil d’administration peut décider de mon sort », a-t-il dit

« Donc, les revendications énumérées sont fausses. Les portes du dialogue sont ouvertes mais ces gens refusent de s’asseoir autour d’une table pour discuter dans un cadre légal et organisé. Certes, la discipline de travail que j’ai instaurée dérange ces gens », a-t-il expliqué.

Selon Halim Kasmi, « contrairement à ce qu’avancent les grévistes sur la situation du port qui sollicitent une commission d’enquête sur sa gestion, je dirai que toute commission est la bienvenue car le port de Béjaïa va bien et les indicateurs affichés sont éloquents« .

Le PDG de l’EPB s’est, par ailleurs, expliqué sur le « harcèlement fait par le PDG de les obliger à signer une convention portant sur la contribution des œuvres sociales à la prime d’intéressement annuel », qui le lui reproche le syndicat.

A ce propos, Halim Kasmi a indiqué : « Le 3 juin dernier, l’assemblée générale a fait un effort pour octroyer une prime d’encouragement aux travailleurs malgré les résultats avec une baisse de 51% par rapport à l’année précédente. L’AG a fixé la somme à 175.000 DA brut, soit 146.000 DA net. Les ouvriers voulaient plus que cela. La somme a été augmentée a 220.000 DA par travailleur. J’ai demandé à ce que les œuvres sociales participent à hauteurs de 20.000 DA par travailleur et l’entreprise avec une somme supplémentaire de 75.000 DA pour attendre les 220.000 DA souhaités. Mais lors de la réunion du 5 juin dernier, les membres du comité de participation et du syndicat se sont reniés et ont refusé de signer le procès-verbal de réunion en rejetant les décisions prises. J’ai pris la décision de ne pas pénaliser les travailleurs de cette prime et j’ai procédé a son versement. Les conditions de travail des travailleurs ont été nettement améliorées avec une meilleure grille de salaires et chaque mois un trophée et décerné au meilleur ouvrier ».

Le port « consigné jusqu’à nouvel ordre »

Pour le PDG de l’EPB, « cette grève qui intervient dans une situation sanitaire exceptionnelle due à la pandémie de coronavirus porte un grand préjudice à l’entreprise qui a déjà enregistré des cas confirmés », mais « toutes les mesures barrières ont été mises en place en multipliant les actions de prévention et de sensibilisation en collaboration avec les services de la direction de la santé ».

Selon lui, « il a ainsi été mis à la disposition des employés tous les moyens de protection nécessaires (bavettes, gel hydro alcoolique, savon, désinfection périodique des bureaux, locaux et des navires) », aussi « un dispositif a été mis en place par la DSP sur les opérations de pilotage et de traitement des navires afin de s’assurer de l’admissibilité des navires ne présentant aucun risque sanitaire pour le personnel du port et autres auxiliaires et prévoir éventuellement l’isolement des navires suspects ».

Pour rappel, en raison de ce débrayage, le port de Béjaïa a été « consigné jusqu’à nouvel ordre », a indiqué, la semaine passée, l’EPB dans une note datée en demandant aux usagers de cette infrastructure portuaire de dérouter leurs navires vers d’autres ports algériens. L’entreprise a ajouté qu’elle continuera à assurer ses services pour les navires transportant des produits stratégiques (hydrocarbures, gaz, animaux vivants…).

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