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Liban : La justice émet un mandat d’arrêt contre le représentant de Sonatrach

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La justice libanaise a émis mardi un mandat d’arrêt contre le représentant de la compagnie Sonatrach au Liban, Tarek Faoual, ainsi que plusieurs employés de la société libanaise d’inspection (PST), rapporte le journal local « L’Orient le Jour« .

Le mandat d’arrêt, émis par le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, entre dans le cadre de l’affaire dite du « fuel défectueux » destiné à Electricité du Liban, a précisé le journal libanais. Selon les informations de la chaîne locale LBCI reprises par l’Orient le Jour, les mis en cause « ont avoué avoir versé des pots-e-vin ».

Le directeur général du ministère de l’Énergie, chargé des installations pétrolières, Sarkis Hleiss, le directeur de ZR Energy DMCC, Teddy Rahmé, son directeur exécutif Ibrahim Zouk et le directeur des appels d’offre Georges Saneh, ont été interrogés par le juge Mansour sans émettre de mandat d’arrêt contre eux car ils seront de nouveau interrogés lundi prochain, selon LBCI.

Les deux anciens ministres de l’Énergie, Nada Boustani et Mohammad Fneich, le directeur général d’EDL Kamal Hayek et l’ingénieur Yehya Maouloud seront interrogés par le même magistrat mercredi. Le juge Mansour auditionnera jeudi la directrice générale du ministère de l’Énergie, Aurore Feghali, et la directrice des laboratoires à la sous-direction des installations pétrolières, Dima Haïdar, précise l’Agence nationale d’information (Ani, officielle).

Selon le quotidien libanais, le procureur financier Ali Ibrahim avait engagé des poursuites contre dix compagnies d’hydrocarbures, dans le cadre de cette affaire, pour « détournement de fonds publics et enrichissement illicite », avant de transférer le dossier au premier juge d’instruction par intérim à Beyrouth, Charbel Abou Samra. Il s’agit Total Liban, Mediterranean Petroleum Company, Coral Oil, Wardieh, Liquigas Liban, Uniterminals, IPT, United Petroleum Company, la Société arabe pour le pétrole et Medco.

Sur la base d’une note d’informations présentée par l’avocat Wadih Akl, représentant le Courant patriotique libre (CPL, aouniste), la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait lancé lundi une enquête concernant un navire de transport de carburant qui serait chargé de fuel non-conforme, destiné à être livré aux centrales électriques libanaises. Le carburant se trouvant à bord du navire Aspo a été jugé défectueux après des tests menés par des laboratoires libanais, selon la chaîne locale d’informations LBCI.

L’affaire est montée au niveau diplomatique. En effet, selon le média libanais, lundi, le ministre libanais de l’Énergie et de l’Eau, Raymond Ghajar, s’est entretenu avec l’ambassadeur algérien au Liban, Abdelkrim el-Rakaybi de ce sujet.

L’affaire concerne deux chargements de carburants défectueux destiné à Electricité du Liban (EDL). « Deux cargaisons de carburant défectueux fournis à EDL ont été livrées par Sonatrach, l’un de ses deux principaux fournisseurs avec la Kuwait Petroleum Company (KPC). Le premier incident remonte à mars et le second a été révélé le weekend dernier.

Les deux chargements étaient destinés à alimenter plusieurs unités de production déployées dans les centrales de Zouk (Kesrouan) et Jiyeh (Chouf), ainsi que les barges de l’opérateur turc Karadeniz sur ces deux mêmes sites », précise L’Orient le Jour.

L’affaire du premier chargement a atterri entre les mains de la justice et l’enquête ouverte début avril a conduit à l’émission de mandats d’arrêt contre plusieurs personnes dont le représentant de Sonatrach au Liban.

La réaction de Sonatrach

Le 26 avril dernier, soit 20 jours après l’affaire du premier chargement de fuel détecté, Sonatrach a réagi via sa filiale Sonatrach Petroleum Corporation (SPC) en réfutant « totalement » l’implication de l’un des ses cadres dans un différend étudié par la justice libanaise.

« SPC réfute totalement les allégations inexactes et mensongères sur l’implication d’un haut cadre de Sonatrach dans cette affaire et informe que la personne entendue par la justice libanaise, est un agent maritime indépendant, œuvrant pour le compte de SPC », fait savoir la même source dans un communiqué diffusé par l’agence officielle APS.

Cette affaire relève d’un différend qui remonte au 30 mars dernier, quand SPC a été informé par son client, le ministère libanais de l’Electricité et de l’Eau (MEW) d’un souci opérationnel concernant un défaut de qualité sur une des dernières cargaisons de fioul livrée à l’Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial Electricité du Liban (EDL) en date du 25 mars 2020.

Depuis, « SPC et le MEW libanais sont en dialogue constant afin d’essayer de résoudre la situation au plus vite et il ne fait aucun doute qu’eu égard aux excellentes relations qui lient SPC au MEW, la situation sera vraisemblablement et définitivement résolue d’ici peu », a affirmé le communiqué.

SPC a conclu, en novembre 2005, un contrat avec le MEW prenant effet au 1er janvier 2006, pour fournir du gazole et du fioul a EDL qui est placé sous la tutelle du MEW Libanais.

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