Dans un contexte de crise économique marqué par une baisse brutale des cours du pétrole et une baisse drastique des réserves de changes, le gouvernement a cherché par tous les moyens à réduire la dépendance du pays aux importations et d’équilibrer la balance commerciale. A cette fin, le gouvernement a pris des mesures draconiennes en termes de commerce extérieur en décidant de mettre en œuvre des régimes de licences d’importation de produits et de marchandises, à commencer par les véhicules de tourisme, le ciment et les produits électroménagers.
Instauré en 2016 pour limiter les importations, le régime des licences d’importation n’a pas donné les résultats attendus. En effet, les importations n’ont pas diminué d’une façon significative. Durant les onze premiers mois de 2017, les importations de l’Algérie se sont établies à 41,8 milliards $, contre 42,8 milliards $ à la même période de 2016, soit une baisse de 2,1 %, selon les récents chiffres des Douanes.
Le processus de mis en place de ce régime des licences d’importation a démontré l’improvisation des gouvernements concernant les critères d’attribution de quotas et les secteurs d’activité concernés par ces licences, puisque peu de temps après leur instauration, on a enregistré des pénuries de plusieurs produits sur le marché national qui a été incapable de répondre aux besoins des consommateurs algériens. Pour y remédier, le gouvernement a décidé de mette en place des plans anti-pénurie.
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Le gouvernement a décidé d’instaurer les licences d’importation d’une façon unilatérale, sans se soucier des interrogations des opérateurs économiques et de leurs inquiétudes. En effet, plusieurs industriels se sont retrouvés sans matière première pour faire fonctionner leurs unités de production et approvisionner le marché local.
Le secteur de l’automobile semble être le plus touché par ces licences d’importation, décidée tous azimuts. Depuis décembre 2015, date à laquelle le gouvernement a décidé d’imposer les licences d’importation sur les véhicules, l’Algérie n’importe plus de véhicules et les concessionnaires ont puisé dans leurs anciens stocks pour satisfaire une demande en constante croissance. En réalité, le gouvernement a commencé à attribuer les licences d’imploration en mars 2016. Cette situation a mis sous tension le secteur de l’automobile engendrant une flambée des prix des véhicules neufs. En parallèle, le marché de l’occasion a explosé et les vielles voitures ont retrouvé une seconde vie à des prix exorbitants.
Le gouvernement qui s’est lancé dans le montage et l’assemblage de véhicules en Algérie. Là encore, cette décision démontre l’improvisation du gouvernement, ne s’est pas demandé si le pays dispose d’un tissu industriel et d’un réseau de sous-traitants. Encore une fois, on a mis la charrue avant les bœufs, permettant ainsi à certains concessionnaires de faire des profits sans le retour sur investissement grâce à un cahier des charges « bidouillé » et sans vision stratégique.
Depuis l’institution de ce régime de licences, l’anarchie règne, cela a conduit le gouvernement à mettre un terme, dès janvier 2018, à ce régime d’importation mais en contrepartie, la pénurie et la spéculation sur les prix qu’elle charrie, risque également de s’installer. L’année 2018 va de toute évidence être une année dure pour les algériens qui passent d’une situation de profusion à celle de manque.