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Rétrospective 2017 : L’année de tous les cafouillages

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Il est certain, qu’au plan économique, l’année 2017 aura été celle des forts rebondissements. Apres le bal des premiers ministres se succédant à la tète du gouvernement, avec différents plan d’action présentés, l’adoption de la loi de finances et les multiples tripartites tenues. Les défis et les urgences économiques du pays, font encore une fois, l’objet d’un report, pour les adosser à l’année qui arrive. Et pour cause, la stagnation de économie nationale basée sur la rente pétrolière et caractérisée cruellement par une absence de vision. Du « tout va bien » sous l’ère de Sellal, nous sommes passés à la situation est « sous contrôle » de Tebboune, à « je vais vous sauver » d‘Ouyahia. Face à la chute des revenus hydrocarbures, l’impuissance est profonde.

En un laps très court, nous avons assisté à la disparition du fonds de régulation des recettes, à la fonte drastique des réserves de changes, à la dégringolade de la valeur de la monnaie algérienne, tirée vers le bas par le poids de l’inflation et des différentes dépréciations opérées. Sur la même période, happée par les pressions financières induites par la crise pétrolière, qui dure depuis trois ans, les déficits se creusent, et les solutions se raréfient. La situation est plus que critique, à tel point qu’en août 2017, les salaires des fonctionnaires n’étaient pas assurés.

Le bal des premiers ministres

Résultat d’une gestion chaotique, et d’une instabilité gouvernementale, la crédibilité de l’Etat est des plus vulnérables, lorsque, en trois mois, nous passons du laxisme sous le gouvernement Sellal, au donquichottisme du gouvernement Tebboune, puis à la précipitation d’ Ouyahia, le va-t-en guerre.  C’est précisément lors de ces transitions éclair, que tout, c’est joué.

Un malaise des autorités s’est fait sentir avec l’élection d’Abdelmadjid Tebboune autant que premier ministre, et surtout ses nouvelles orientations politico-économiques, axées comme son prédécesseur, sur la rationalisation des dépenses, la relance de l’appareil industriel, et le maintien de la politique sociale. Mais surtout sa ferme volonté de mettre fin à une gestion basée sur le clientélisme despotique. Une orientation très vite détournée, évitée, et qui lui coûtera sans  appel, son éviction du gouvernement.

Son successeur, présenté comme l’homme des situations difficiles, fait une entrée fracassante, lors de la présentation de son plan d’action. Ouyahia crie à qui veut l’entendre qu’il  apporte avec lui la solution miracle, il est convaincu mais n’arrive pas à convaincre l’opinion public, que le recours au financement non conventionnel, demeure l’ultime solution à la situation difficile dans laquelle se trouve le pays.  

En dépit des moult contestations, l’amendement de la loi sur la monnaie et le crédit est adoptée, et l’Algérie s’apprête à actionner la planche à billets, pour réduire le déficit budgétaire, régler les dettes des grandes entreprises, et renflouer les caisses des banques pour permettre la relance de l’économie nationale. C‘est du moins, les arguments avancés par Ouyahia, et soutenu par le parlement dans sa majorité ainsi que les partenaires socio- économiques.

Dernier trimestre 2017 : la boucle est bouclée

Au dernier virage de l’année, les grandes plaies économiques persistent et signent leur tenace présence sur le terrain. Il est indéniable, que la corruption, la fuite des capitaux, la surfacturation, le chômage, l’inflation et l’informel, auront, encore  de beaux jours devant eux. Puisque toutes les timides tentatives d’y remédier ont échoué. Ces dernières n’ont fait que confirmer, l’incapacité des autorités et leur faiblesse devant, les lobbys qui sévissent essentiellement dans les secteurs stratégiques, c’est là, où  les athéniens s’éteignirent.

Mais comme cela, n’est pas suffisant, et avec le baril du pétrole qui s’installe à plus de 64 dollars,  voila qu’arrive les grandes surprises. De l’annulation de l’impôt sur la fortune, jusqu’ à la signature de la charte pour le partenariat Public-Privé, en passant par l’annulation du système de licences d‘importation, l’étau se resserre, le ton est donné,  les jeux sont faits, et la boucle est bouclée.

Notamment, lorsque le gouvernement annonce le monopole du secteur de l’industrie automobile, en réduisant le nombre d’opérateurs à 10, après le feuilleton interminable, où les épisodes d’annulation de l’activité, et de la révision du cahier des charges, ont continuellement alimenté la polémique. Au même titre que l’annulation d’importation des 851 produits destinés à la consommation qui viendra clore l’activité de l’import /export. Pour les observateurs,   le message est on ne peut plus clair. Ils considèrent que  maintenant, il existe des domaines protégés, autour dans lesquels, il ne faut pas s’hasarder.

Conclusion

En face de ce flot de décisions et mesures aussi contradictoires qu’inefficaces, et en dépit des réalisations indéniables en matière d’infrastructures et de programmes de développement en cours, l’essentiel pour sortir de la crise , n’a pas été fait. L’euphorie, émanant  de l’opulence des hydrocarbures est de retour, au détriment d’un réel plan de relance économique, basée sur l’assainissement du climat d’affaires, pour permettre l’essor de  l’investissement, et le développement de l’économie nationale. Il est cependant clair, qu’en raison de ce qui a précédé, la crise  du marché pétrolier, n’est pas le seul coupable dans l’effondrement de l’économie nationale. Pour certains observateurs, c’est plutôt une aubaine, qui ne peut se saisir, que si elle est accompagnée d’un Mea Culpa, conséquent en matière de gestion des années précédentes.

Les chiffres clés de 2017

Le déficit du Trésor pour 2017 :  570 milliards de dinars,

Créances détenues par les entreprises de réalisation sur l’Etat : 270 milliards de dinars

Rachat des dettes bancaires de Sonelgaz et des titres du Trésor émis au profit de Sonatrach : 1000 milliards de dinars

La masse des crédits accordés, à la fin du premier semestre 2017 : 8400 milliards de dinars:

Le montant des réserves de change prévu pour fin 2017 :97 milliards de dollars le taux de croissance prévu en 2017 selon le Fonds monétaire international : 1,5%  

Le taux de croissance prévu pour l’année 2017 selon la Banque mondiale : 2,2%

Le taux de chômage enregistré en septembre dernier, selon l’ONS : 11,7%

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