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Production de blé : l’Algérie a un manque à gagner de 14 millions de quintaux

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« On arrive à atteindre une certaine autosuffisance en production de blé en Algérie, mais nos besoins ne sont pas encore satisfaits. En Algérie, le taux moyen de suffisance en blé couvert par la production national de 1995 à 2004 était de 28,4% et le meilleur taux de suffisance de 58,7% a été atteint en 1996 »,  a déclaré ce mardi M. El Hadj Hamiche Farouk, Directeur de Syngenta en Algérie, lors d’un séminaire organisé au siège de la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie (CACI).

Ce séminaire a été placé sous le thème « les outils de perfectionnement pour une meilleure rentabilité des blés durs en Algérie ».

M. Hamiche Farouk a souligné que « les points faibles de l’industrie des pâtes en Algérie sont l’instabilité de la qualité, la volatilité des prix liée aux fluctuations du marché mondial et les produits loins des lieux de production, ce qui engendre des coûts supplémentaires, en raison du transport ».

Il a rappelé que « toutes les bourses mondiales prédisent une hausse des prix du blé, en raison d’une mauvaise récolte dans les principaux pays producteurs. Nous avons aujourd’hui moins de terres arables, mais de plus en plus de personnes à nourrir. En effet, en 1950 la population mondiale était de 2,5 milliards  de personnes et un hectare pouvait nourrir deux personnes », ajoutant « en 2030, la population mondiale dépassera les 8 milliards de personnes et un hectare devra nourrir plus de cinq personnes. La raréfaction des terres, la désertification, l’exode rural et les changements climatiques deviennent un facteur de risque pour la sécurité alimentaire».

Il a indiqué que «les fondamentaux du marché mondial du blé se caractérisent par une volatilité des prix des matières premières, l’incertitude des prix des cultures, en raison de la sècheresse qui sévit dans tout l’hémisphère sud, le dynamisme de la productivité des marchés émergent, l’alimentation qui est le principal moteur de l’incertitude de la demande et la population qui est le conducteur fondamental. Les ratios de stocks ne sont plus responsables de la volatilité des prix du blé », en rappelant que « 12,8 millions de tonnes de pâtes sont produits dans le monde ».

Evoquant les problèmes des producteursde blé, M. Hamiche Farouk, a précisé que « les producteurs souffrent des conditions météorologiques , d’un environnement du marché en mutation, le financement des opérations, notamment en produits phytosanitaires et les ressources hydriques qui se raréfient. Nous avons constaté une baisse des revenus du producteur algérien, malgré une hausse du rendement, ce qui incite le producteur à changer de cultures et sortir du marché », poursuivant «cela va accroitre le déficit de production ».

Le conférencier a rappelé qu’ «entre 2014 et 2017,  le coût des intrants (semences, engrais, herbicides, ..) ont continué à augmenter, parce qu’ils sont importés et ils restent dépendants des coûts de l’énergie et de la devise, essentiellement le dollar, qui sont fluctuants. Les prix des blés durs étaient, pendant cette période, stables, subventionnés par l’Etat ».

Pour répondre aux enjeux de l’agriculture algérienne, il a indiqué que «nous avons lancé une initiative Saba Plus, qui permettra un rendement de production de 30% ».

De son côté, M. AmraniNorredine, Directeur Central de l’OAIC est revenu sur les contraintes de la production de blé en Algérie, qui sont « déficit hydrique, haute températures précoces, irrégularité des pluies le froid qui constitue un facteur limitant la production et les gelées printanières », ajoutant « d’autres contraintes d’ordre économique qui sont liées aux coûts de production élevés résultant de la cherté des facteurs de production et du matériel agricole, et à la disponibilité insuffisante des intrants en qualité et en quantité ».

Concernant la production nationale, M. Amrani a rappelé que «sur les cinq dernières années, nous avons fait une production de blé de 21,4 millions de quintaux, et nous avons fait une moyenne de la collecte, au niveau de la coopérative, de 10,8 millions de quintaux », poursuivant «les besoins des transformateurs, au niveau national, avoisine 26 millions de quintaux  et nous avons un manque à gagner de 14,3 millions de quintaux ».

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