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Espagne : les exportations vers l’Algérie en forte baisse

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La crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne dure depuis une année. Elle a été provoquée par le gouvernement espagnol, dirigé par Pedro Sanchez, qui a annoncé le 18 mars 2022 un changement de sa position concernant la question du Sahara occidental, en soutenant le plan du Maroc pour ce territoire occupé.

En réaction, l’Algérie avait prix plusieurs mesures à l’égard de l’Espagne, en rappelant le 19 mars de l’année dernière son ambassadeur à Madrid. Cette décision a été suivie le 8 juin dernier par la suspension du Traité d’amitié, de coopération et de bon voisinage reliant l’Algérie et l’Espagne signé en 2002.

Ensuite, le 9 juin 2022, l’Algérie avait également décidé de geler les domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services, de et vers l’Espagne.

Cette dernière mesure a fortement impacté les entreprises espagnoles qui dépendent du marché algérien. Les entreprises espagnoles commerçant avec l’Algérie ont accusé des pertes qui se chiffrent en millions d’euros à cause de cette crise.

En mars dernier, lors de sa visite en Algérie, Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell a évoqué des « entraves » introduites depuis juin 2022 par l’Algérie aux écanges commerciaux avec l’Espagne, qui « doivent trouver une solution ».

Les exportations espagnoles « ont chuté fortement et de manière généralisée »

Avant la crise provoquée par le revirement espagnol sur la question du Sahara occidental, les relations algéro-espagnoles ont connu leur « âge d’or » depuis 2013, a relevé ce mardi 4 avril 2023 le média espagnol ABC, qui a noté que les restrictions aux opérations bancaires pour le commerce extérieur entre l’Algérie et l’Espagne, imposées par le gouvernement algérien en juin dernier, ont eu pour conséquence directe une baisse des exportations.

« En 2022, suite aux mesures restrictives mises en place par l’Algérie, nos exportations ont chuté fortement et de manière généralisée dans tous les secteurs. Le rythme de baisse s’est accéléré à partir de juin pour atteindre 93% en décembre. Ce mois-là, 10,8 millions d’euros ont été exportés, contre une moyenne mensuelle de 169 millions d’euros sur la période janvier-mai 2022 », explique le secrétaire d’État espagnol au Commerce à ABC. Il précise également que les importations « ont progressé sous l’effet des prix de l’énergie. Sur l’ensemble de l’année, elles ont augmenté de 59% ».

Selon les données de l’organisme public espagnol ICEX Spain, reprises par ABC, un total de 129 475 entreprises espagnoles ont cessé d’entretenir des relations commerciales avec l’Algérie. Si en 2022 il y avait 189 573 exportateurs, en 2021 il y avait 222 603 entreprises travaillant dans le pays africain. L’année dernière, 8 934 exportateurs espagnols réguliers ont également cessé leurs activités en Algérie. « Le résultat est une forte augmentation du déficit commercial bilatéral, qui atteint 6 575 millions d’euros », note le secrétaire d’État espagnol au commerce.

La perte de parts de marché en Algérie profite à d’autres pays

L’annuaire de l’ICEX des entreprises espagnoles établies en Algérie donne une idée des secteurs liés aux opérations commerciales entre les pays. En effet, les entreprises espagnoles activivent, notamment dans les services intégrés d’ingénierie énergétique, services aéronautiques, les services liés au tourisme, l’installation, la maintenance et la distribution de pétrole et de gaz, et les produits en acier.

Il y a également des entreprises actives dans les services de construction de bâtiments et de travaux publics, les services financiers, les télécommunications, le conseil juridique, les machines et équipements pour l’industrie pétrolière, les infrastructures hydrauliques, les trains, la céramique, la parfumerie, les boissons non alcoolisées et la promotion immobilière.

Mais, comme le souligne Haizam Amirah Fernández, chercheur principal pour la Méditerranée et le monde arabe à l’Institut royal Elcano, cité par ABC, l’éloignement de l’Algérie n’a pas seulement des répercussions en termes économiques et commerciaux : « Il est également question de la perte de parts de marché en Algérie, dont profitent d’autres pays ». En effet, « dans les importations algériennes de divers produits, l’Italie se positionne pour occuper l’espace où l’Espagne n’est pas présente actuellement », a-t-il expliqué.

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