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El Watan : les travailleurs poursuivent leur grève

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Le bureau syndical de la SPA El Watan annonce la poursuite du mouvement de grève à partir de ce dimanche pour une durée de 4 jours, en raison du non-paiement des salaires des travailleurs de l’entreprise.

« Les travailleurs de la SPA El Watan sont sur le point de boucler leur cinquième mois sans salaires. Devant la persistance de cette situation des plus intenables, les travailleurs, réunis autour de leur section syndicale, ont décidé de poursuivre le mouvement de grève cyclique observé depuis le 12 juillet 2022″, indique le bureau syndical dans un communiqué.

Et d’annoncer : « Ce mouvement de grève reprend donc aujourd’hui 24 juillet 2022 et cela pour une durée de quatre jours, conformément au préavis de grève déposé auprès de l’employeur le 22 juin 2022. »

« Dans le cas du non versement des salaires impayés, le mouvement de grève reprendra le 29 juillet et sera illimité », prévient le bureau syndical, qui indique qu’il « demeure ouvert à tout dialogue sérieux et constructif » et « espère que cette situation connaîtra un dénouement rapide dans l’intérêt des travailleurs et de l’entreprise. »

Les travailleurs d’El Watan ont observé une grève les 12 et 13 juillet et la semaine dernière à partir de lundi 18 du même mois pour une durée de 3 jours.

De leur côté, les membres fondateurs de la SPA El Watan ont expliqué que « ce retard de paiement est imputable au blocage des comptes bancaires de l’entreprise depuis le mois de mars dernier en raison d’un contentieux l’opposant à l’administration fiscale. »

« Les démarches de la direction d’El Watan en vue de l’établissement d’un échéancier de paiement portant sur une dette d’un montant de 55 millions de dinars n’ont pas abouti », ont-ils indiqué, et d’ajouter : « De son côté, le CPA ( Crédit Populaire d’Algérie) réclame à l’entreprise le remboursement d’une partie de la ligne de crédit d’un montant de 45 millions de dinars contractée auprès de la banque. »

El Watan « s’achemine vers la fermeture définitive »

Mercredi 20 juillet, le directeur de publication d’El Watan, Mohamed Tahar Messaoudi, s’est exprimé sur la crise financière que traverse le journal depuis quelques mois. Selon lui, le journal risque la fermeture.

« La situation que nous vivons actuellement est liée à la volonté des pouvoirs publics de nous mettre sous une pression fiscale énorme. Pendant la pandémie de Covid-19, le journal n’a bénéficié d’aucune aide publique contrairement à d’autres entreprises. Pendant ce temps, des journaux qui tirent à 2000 exemplaires/jour, continuaient de bénéficier de la manne publicitaire, parfois sans être vendus », a explique M. Messaoudi, dans un entretien accordé à nos confrères de 24h Algérie.

Selon M. Messaoudi : « On risque la fermeture du journal. Le syndicat a engagé une grève cyclique. Les travailleurs sont excédés par le fait de n’avoir pas été payés pendant quatre mois. Ils ont raison. C’est intenable pour un salarié de travailler sans contrepartie », a-t-il dit.

« Pourquoi le journal n’arrive à payer ses salariés? » Le directeur de publication d’El Watan, répond : « Parce que les comptes de l’entreprise sont bloqués. L’administration fiscale a bloqué nos comptes. » « Cela a commencé en mars 2022. Au début, c’était le compte de l’agence principale (Crédit populaire d’Algérie). Là, tous nos comptes sont bloqués : CPA, AGB, BNP Paribas El Djazair », a-t-il précisé.

Et d’ajouter : « Il y a eu un redressement fiscal. En urgence, nous devons payer 2,5 milliards de centimes. Et le reste par modération. Nous avons fait la proposition d’établir un calendrier de paiement. Nous attendons toujours la réponse de l’administration fiscale. Nous sommes dans la légalité. Nous avons choisi de suivre pas à pas les exigences formulées par les impôts. Nous avons dit que nous étions disposés à payer nos impôts avec un échéancier. »

« L’administration fiscale est en train de ponctionner dans nos comptes. Si aucune mesure n’est prise pour desserrer l’étau, le journal s’achemine vers la fermeture définitive », a-t-il dit.

Et d’ajouter : « Le journal ne peut plus fonctionner sans argent, sans utiliser ses comptes, sans payer ses salariés, les prestataires de services, le loyer. Nous avons un tas de créances. Le Conseil d’administration doit se réunir pour étudier un rapport d’experts que nous avons sollicité. Nous nous réunirons ensuite en assemblée générale extraordinaire des associés pour décider de la fermeture ou non du journal. Dans un mois, nous serons fixés. »

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