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Henni : « La production agricole nationale couvre 73% des besoins »

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Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a indiqué, ce dimanche, que « la production agricole nationale couvre73% des besoins de la population ».

Intervenant sur les ondes de la radio chaîne 3, le ministre a donné quelques données concernant le secteur. Il a rappelé que « l’Algérie compte une superficie agricole utile de près de 9 millions d’hectares ; 4 millions d’hectares de massif forestier ; plus de 32 millions d’hectares de zones de parcours ; 1 million 260 mille exploitations agricoles et plus d’un million 100 mille exploitants. »

Selon M. Henni, « l’agriculture participe au Pib à hauteur de 13,5%, avec un taux de croissance de 2% ; le secteur agricole compte 2,6 millions d’emplois, soit 20% de la population active ; la valeur de la production agricole annuelle a atteint de 25,6 milliards de dollars ; la production agricole nationale couvre 73% des besoins de la population.

Le ministre de l’Agriculture a indiqué que les objectifs du secteur sont l’augmentation des productions agricoles et les rendements afin de couvrir les besoins des citoyens, et la réduction des importations d’une manière effective et importante, notamment, en ce qui concerne les biens alimentaires et participer à l’équilibre de la balance commerciale et la rendre excédentaire, comme ce fut le cas en 2021.

L’Algérie n’importe pas de semences de céréales depuis 20 ans

Abordant la problématique des céréales, le ministre a souligné que c’est « une filière stratégique » et « un produit de large consommation » sur lequel les pouvoirs publics se sont penchés ». Il a fait état « d’un plan de développement multisectoriel qui concerne à la fois le ministère de l’Agriculture, également les ministère des Ressources en eau », a-t-il dit, en ajoutant que pour les céréales, une feuille de route a été tracée et qui s’articule sur la mise à disposition des semences, des intrants de manière générale.

« La superficie dédiée aux céréales est actuellement de 3,3 millions d’hectares, avec certaines zones où les rendements atteignent les 45 à 50 quintaux à l’hectare », a-t-il précisé, en ajoutant que le ministère compte augmenter les rendements dans ces zones pour atteindre les 60 à 70 quintaux à l’hectare.

Le ministre a fait savoir que l’Algérie n’importe pas de semences de céréales depuis 20 ans, en précisant que celles utilisées pour la production de céréales sont « des semences nationales » et que l’Algérie dispose d’un réseau de multiplicateurs ou appelés producteurs de semences qui sont au niveau. « Les quantités de semences sont suffisantes pour la production de céréales », a-t-il assuré, en ajoutant que l’orge, est une céréale « rustique et qui résiste à beaucoup d’aléas (cliamtiques…) ».

« Pour la culture de l’orge, nous avons deux systèmes de production : soit en intensif dans des zones qui sont déjà prè-indiquées ou prè-destinées, soit ce qu’on appelle ‘les zones intermédiaires’ où nous avons des rendements, certes, plus faibles, mais pour ce qui est des besoins nationaux, nous avons besoins de 8 à 9 millions de quintaux d’orge pour nourrir l’ensemble de la filière animale, ce qui est globalement très suffisant ».

Prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs

Le ministre a saluée l’augmentation des prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs décidée récemment. Il a indiqué que c’est une décision prise par le Président de la République et après une évaluation pas des experts et une étude analytique des données économiques et des indicateurs visibles sur le marché international.

Selon lui, cette décision ne peut être qu' »une bonne nouvelle » pour les agriculteurs, en rappelant que le quintal de blé dur passe de 4500 DA à 6000 DA, pour la saison agricole 2021/2022. « Nous attendons énormément la production avec les dispositions mises en place sur les plans administratif, technique et financier. L’Etat est mobilisé pour financer l’ensemble de ces augmentations de prix qui ne sont qu’un témoignage de reconnaissance de l’Etat, et en même temps, pour dynamiser cette filière en terme d’objectifs, de production et de collecte », a-t-il dit.

M. Henni a indiqué que l’Algérie a des besoins importants en blé tendre destiné pour la farine panifiable. Le prix d’achat auprès des agriculteurs est passé à 5000 dinars le quintal. « Nous sommes de gros importateurs de blé tendre en rapport avec le modèle de consommation des citoyens : pain subventionné, la farine panifiable », a-t-il dit, en enchaînant avec le blé dur. Selon le ministre, depuis trois ans, l’Algérie importe des quantités d’appoint, précisant que « nous produisons notre production essentielle en blé dur, utilisé pour la productiond de semoule et de pâtes alimentaires ».

« Ensuite, nous avons l’orge, consacré essentiellement pour l’alimentation animale », a-t-il indiqué, en faisant savoir que le prix de l’orge est affiché aujourd’hui aux environs de 4000 dinars le quintal et cédé aux éleveurs à 2000 dinars le quintal. « L’effort considérable que consacre l’Etat pour soutenir la filière, c’est quasiment 50% en plus de la valeur de l’orge sur le cours mondial qui est aujourd’hui affecté à l’alimentation animale et en particulier, pour protéger la filière ovine », a-t-il noté.

30 milliards de dinars

Toujours au sujet de l’augmentation des prix d’achat des céréales auprès des agriculteurs, le ministre a avancé le chiffre de 30 milliards de dinars, qui est « l’écart entre les anciens prix et les nouveaux prix d’achat ». « C’est un facteur important en matière d’encouragement pour la filière et les producteurs, a-t-il estimé, en soulignant : « Automatiquement, si nous collectons entre 27 et 30 millions de quintaux, nous allons réduire le volume des importations ». Le ministre prévoit une réduction des importations de 25 à 26%. Ces chiffres ne prennent pas en compte les quantités prélevées par les agriculteurs pour ensemencer leurs champs, les quantités destinées aux oeuvres caritatives et celles vendues directement.

Selon lui, « les 30 milliards vont permettre à la fois aux agriculteurs de disposer d’un montant financier leur permettant d’aller un peu plus loin dans leurs investissements et dans leur vision d’avenir, mais en même temps, pour l’Etat de financer une production hautement stratégique, qui a un lien avec la sécurité alimentaire et la sécurité nationale ».

Pour ce qui est des capacités de stockage, M. Henni a assuré que les coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS) sont dotées d’une capacité de 34 millions de tonnes, outre les 25 millions de tonnes détenue par les opérateurs privés (minoteries et semouleries).

Un début de stress hydrique à l’Ouest du pays

S’agissant de l’impact de la faible pluviométrie, le ministre a indiqué que « à l’Est du pays, la situation est satisfaisante. Dans la région Centre, la situation est moyenne. La région Ouest nous pose quelques problèmes, où il y a un début de stress hydrique, mais il y a 15 jours, l’ensemble de l’administration décentralisée, les directeurs des services agricoles, en harmonie avec la chambres d’agriculture, en joignant les éléments de l’Office algérie interprofessionnel des céréales (OAIC) et le Conseil interprofessionnel des céréales, pour engager très rapidement l’irrigation d’appoint au niveau des territories et zones ouest du pays ».

Concernant l’agriculture saharienne, M. Henni a estimé que « l’avenir de l’agriculture algérienne est l’agriculture saharienne ». « Si l’on prend comme exemple la filière des céréales, aujourd’hui nous sommes à 200 mille hectares en agriculture saharienne, avec l’irrigation permanente, en respectant l’itinéraire technique, en ayant la qualité des semences requise et en disposant des intrants en matière d’engrais de fonds et de couverture, les rendements peuvent atteindre les 100 quintaux à l’hectare ». Le ministre de l’Agriculture interpelle : « Si ça ce n’est pas l’avenir du pays ? ».

La filière ovine algérienne est « unique au monde »

Au passage, le ministre a qualifié la filière d’élevage des ovins d' »unique au monde en terme de qualité, de quantité et de savoir-faire pour ce qui est de notre élevage traditionnel ». Saluant les éleveurs au niveau de la Steppe, du Sud et au niveau des zones littorales, il a indiqué que se sont des gens qui peinent aujourd’hui par rapport à leur travail et maintiennent leur activité.

« L’approvisionnement en orge est absolument nécessaire pour les 26 millions de têtes dont dispose l’Algérie, qui est un potentiel énorme pour la production de viande rouge », a-t-il expliqué, en rappelant que la filière ovine occupe énormément de population, produit beaucoup de richesse.

« L’importation de viande rouge issue de l’élevage ovin est quasiment interdite à l’importation, parce que nous couvrons les besoins du marché national », a-t-il souligné.

Prix des viandes blanches et des œufs

Le ministre est également revenu sur les raisons de la hausse des prix des viandes blanches et des oeufs. « Les prix ont atteint des sommets totalement inacceptables, à 500 dinars le kilo », a-t-il indiqué, en ajoutant qu' »il y a eu forcément des manouvres spéculatives ».

Il a rappelé qu’en 2021, il y a eu des abattages sanitaires en raison de l’apparition de foyers grippe aviaire. Et afin de protéger l’élevage national, les autorités ainsi que les producteurs ont été contraints à faire de l’abattage sanitaire. « Cela veut tout simplement que les bâtiments d’élevage étaient vides », a-t-il expliqué, en ajoutant que « depuis le mois de novembre (2021), les gens ont commencé à reprendre la production et ça se voit manifestement sur le marché en ce moment, y compris pour les œufs ».

A ce propos, selon le ministre, il fallu attendre deux mois, parce que les élevages pour ce qui est des oeufs de consommation, il faut trois mois entrela mise en place des élevages et le début de la production.

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