La proclamation des résultats définitifs des élections législatives du 12 juin, par le conseil constitutionnel, sonne, en dépit des lectures et des interprétations, la fin d’une étape charnière, et le début d’une étape, on en peut plus importante, en l‘occurrence, celle de l’organisation des élections municipales et locales.
En effet, le rideau se baisse sur les législatives et laisse le paysage politique dans l’expectative de découvrir, les nouvelles directions parlementaires et gouvernementales, bien que les chiffres traduisent clairement le retour des dinosaures de la scène politique, avec de nouveaux habits, reproduisant les mêmes schémas.
Ces derniers s’articulent autour des forces politiques issues de ces élections, en l’occurrence, le FLN, et les indépendants en tète, suivis du MSP, RND et les autres, et des éventuelles alliances qui naîtront de cette étape. Il est cependant indéniable, que cette expérience inédite, contribuera à renforcer le principe de l’éradication de l’argent sale de la politique.
Ce n’est pas encore la fin de la bureaucratie et de la corruption en Algérie, ce n’est que le début d’un long chemin, un dur combat contre les démons du passé. L’Etat des lieux est alarmant, et l’héritage des anciennes gouvernances impose la mobilisation de tous les citoyens, notamment au niveau local.
C’est dans cette arène que se déroulera désormais, la prochaine grande étape du processus constitutionnel. Effectivement de par leur nature les élections locales définissent, les axes et les voies par lesquelles seront traduites les mesures et les décisions prises en plus haut niveau, dans le cadre de la gestion des affaires du pays. Les élus qui sortiront des urnes pour mener la bataille des collectivités locales et du développement local.
C’est donc à travers de cette étape que seront révélées et appliquées les prochaines politiques publiques. Elles seront indiscutablement le reflet de la composition et du travail du nouveau gouvernement. C’est à ce niveau qu’intervient le travail des nouveaux députés, notamment en matière de contrôle du travail de l’exécutif et de ses répercussions sur la politique de gestion des collectivités locales.
Il y a lieu de convenir que toute l’importance de ces deux rendez-vous électoraux réside dans les capacités des nouveaux élus à traduire la volonté du peuple. En dehors des coulisses de la chose politique, et de courses partisanes, ce qui importera en fin de course, c’est incontestablement la direction que prendra le pays, politiquement, économiquement et socialement.
A l’issue de ces paliers politiques, on saura si réellement le grand changement a été enclenché et si de nouvelles assises ont été mises en place pour la rupture définitive avec les anciennes pratiques. Cela étant, il n’est pas à espérer de constater un changement radical du jour au lendemain. Il s’agit d’un combat de tous les jours, ou les effluves d’un renouveau doivent émaner, d’abord des entrailles de la société. A elles seules les élections et la bonne volonté des élus, ne suffiront pas à renverser la vapeur, elles demeurent tributaire d’une implication conséquente des citoyens.
