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Affaire de la raffinerie d’Augusta : Mandat d’arrêt international contre le principal accusé

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Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, s’est exprimé, ce mercredi 24 février 2021, sur l’affaire de l’acquisition par Sonatrach de la raffinerie Augusta en Italie.

Tout en annonçant que le pôle judiciaire économique et financier a ouvert une enquête judiciaire concernant l’acquisition de cette raffinerie, Abdelaziz Djerad a fait savoir qu’un mandat d’arrêt international a été émis par le juge d’instruction à l’encontre du principal accusé dans cette affaire.

Djerad ne le cite pas nommément, mais il s’agit de l’ex-PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, actuellement à l’étranger. Ce dernier,  était à la tête du groupe Sonatrach au moment du rachat de la raffinerie d’Augusta à la multinationale américaine ExxonMobil. Ould Kaddour avait même défendu cette acquisition.

Le Premier ministre a déclaré que la Justice poursuivra les responsables impliqués dans les affaires de corruption où qu’ils se trouvent et et les tentatives d’atteinte à l’économie nationale.

Abdelaziz Djerad s’est exprimé dans un discours prononcé depuis Hassi R’mel (Wilaya de Laghouat) à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et du 65ème anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).

Rappelons qu’en juillet 2020, le tribunal de Bir-Mourad-Raïs  (Alger)  a  décidé d’engager une enquête pour situer les responsabilités dans l’acquisition par Sonatrach de la raffinerie d’Augusta en Italie.

La justice a placé en détention provisoire l’ex-vice-président du groupe Sonatrach Ahmed Mazighi  et  conseiller de l’ancien  P-DG  de Sonatrach  Abdelmoumen Ould Kaddour. Il  est  poursuivi pour dilapidation de l’argent public et abus de fonctions.

Le ministre de l’Energie sortant, Abdelmadjid Attar, avait confirmé fin août dernier que l’affaire de cette raffinerie était devant la justice. « Quand on m’a informé du projet (rachat de la raffinerie d’Augusta, ndlr), on m’a dit que c’était une bonne affaire, ça va réduire nos importations, on va pouvoir traiter le brut algérien. J’ai dit que c’est une bonne affaire. Mais finalement, le dossier est tout à fait autre », avait déclaré le ministre de l’énergie dans l’émission LSA Direct du Soir d’Algérie. Attar avait ajouté que le dossier de cette raffinerie est en Justice et a préféré ne pas trop en parler et laisser la Justice faire son travail.

Plus de 700 millions de dollars pour une raffinerie vieille de 70 ans

Après avoir signé l’accord de vente avec Esso Italiana, filiale italienne d’ExxonMobil, en mai 2018, Sonatrach avait conclu la vente de la raffinerie d’Augusta le 1er décembre 2018.

Sonatrach avait précisé à l’époque que « le périmètre de cette transaction inclut la raffinerie d’Augusta, les trois terminaux pétroliers de Palerme, Naples et Augusta, ainsi que les participations dans des pipelines reliant la raffinerie aux différents terminaux ».

Cette acquisition a fait couler beaucoup d’encre, tant sur le montant de son achat de 725 millions de dollars jugé exorbitant pour une raffinerie vieille de 70 ans. Aussi, Sonatrach avait mis en avant le fait que la raffinerie allait traiter le brut algérien, et ainsi combler le déficit national en produits raffinés.

Mais, en réalité, la raffinerie d’Augusta était conçue pour des bruts de  densités moyennes et lourdes et non pas pour du brut léger de la catégorie de ceux que produit l’Algérie.

La compagnie nationale s’est retrouvée d’ailleurs obligée de contracter un prêt de 150 millions de dollars auprès de l’Arab Petroleum Investment Corporation Apicorp pour l’achat de brut de la Saudi Aramco à destination de la même raffinerie de Sonatrach en Italie. Elle a même contracté des prêts pour les travaux de maintenance de la raffinerie, qui est de l’ordre de 100 millions de dollars.

Ainsi, près d’un milliard de dollars ont été déboursés par Sonatrach pour acheter une raffinerie âgée de sept décennies auprès de son ancien propriétaire américain ExxonMobil.

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