Le Président du bureau américain de lobbying Sonoran Policy Group (SPG), Robert Stryk, engagé par l’homme d’affaire Ali Haddad (condamné à 18 ans de prison ferme), est sorti de son silence.
Dans une déclaration au journal
El Watan dans son édition du dimanche 9 août 2020, Robert Stryk a indiqué qu’il ne connaissait pas la situation en Algérie et qu’il a été engagé par Ali Haddad dans le but de « le blanchir de tous les faits de corruption, de le présenter comme ‘une victime de sa réussite’ et de le faire libérer sous la pression américaine. »
Robert Stryk a fait savoir à la même source qu’il a été engagé par les associés d’Ali Haddad, sans citer de noms et ni préciser le montant qu’il a empoché pour défendre l’ex-président du Forum des chefs d’entreprise. « Tous les fonds promis à SPG proviennent des amis de ce dernier. Ils ne proviennent ni de la France, ni de l’Espagne, ni de l’Algérie. Haddad ne me connaît pas. Il n’a promis aucun fonds ni à moi ni à mes compagnies », a-t-il déclaré.
Selon la même source, « le président de SPG sait très bien que la justice algérienne vient d’ouvrir une enquête sur cette affaire de bureau de lobbying, auquel a fait appel Ali Haddad, à travers sa proche conseillère de Paris, et qu’une commission rogatoire est sur le point d’être délivrée aux autorités judiciaires françaises », estimant que « dans sa déclaration, le patron de SPG avance des arguments peu convaincants sur les raisons qui le poussent à présenter Ali Haddad comme une victime. »
« Il y a beaucoup d’inquiétude au niveau international depuis l’emprisonnement de Haddad, surtout qu’il risque de se voir déférer devant une cour militaire pour haute trahison », a-t-il dit. « Ali Haddad est un Algérien. Devrait-il être puni pour avoir gagné de l’argent et aidé son peuple à en gagner ? Combien d’Algériens ont des amis qui les aident à gagner de l’argent ? C’est cela le capitalisme. Si on m’emprisonne en raison de mon soutien au président des Etats-Unis, nous perdrions le génie de l’Amérique », a soutenu Robert Stryk, qui pour le journal El Watan « confond entre la construction de la richesse sur une base légale qui préserve l’intérêt de la collectivité et des deniers publics et celle qui se fait grâce à l’allégeance et la corruption, au détriment du développement du pays. »
Le patron de SPG a dit « retenir » que Ali Haddad « a suivi les règles énoncées par le gouvernement précédent » et a appelé les Algériens à « diriger » leur « colère » non pas contre Ali Haddad, mais « uniquement contre leurs anciens élus et dirigeants ». Il est allé jusqu’à appeler le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à « libérer Ali Haddad », en lui proposant « une levée de fonds auprès des entreprises américaines qui veulent investir en Algérie, en contrepartie de la libération de Ali Haddad », a ajouté le même média.
La justice ouvre une enquête
« Suite aux informations relayées par certains titres nationaux au sujet d’un contrat conclu par des représentants du prévenu Haddad Ali avec une société américaine d’un montant de 10 millions de dollars, et en application des dispositions de l’article 11 du code de procédure pénale, le parquet général près la Cour d’Alger informe l’opinion publique de l’ouverture d’une enquête préliminaire sur cette affaire pour déterminer les circonstances de conclusion de ce marché et en définir le véritable objectif » , lit-on dans le communiqué diffusé via l’agence officielle APS.
Le contrat qui a une durée d’un an d’Ali Haddad avec le groupe public Sonoran demande à l’entreprise de fournir « des services de conseil aux entreprises et personnels » ainsi que « d’autres services sur une base convenue » a annoncé le site spécialisé Foreign Lobby. Le contrat a été signé par Sabrina Ben, conseillère principale de Haddad basée à Paris a précise la même source.
Par ailleurs, Sonoran n’a pas voulu donné des détails sur la nature du contrat signé avec la conseillère de Ali Haddad patron du groupe ETRHB.