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Covid-19 : Facebook retire une vidéo de Trump jugée mensongère sur la pandémie

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Facebook, sous pression de la droite comme de la gauche sur sa politique de modération des contenus, a durci le ton avec Donald Trump: le réseau social a retiré mercredi de la page du président une vidéo qui enfreignait ses règles sur la désinformation entourant la pandémie de COVID-19.

Le clip montrait le milliardaire républicain expliquer dans un entretien à la chaîne Fox News que les enfants étaient «presque totalement» immunisés, de par leur âge, contre le nouveau coronavirus.

«Cette vidéo inclut de fausses affirmations selon lesquelles un certain groupe de personnes n’est pas susceptible d’attraper la COVID-19, ce qui enfreint notre règlement sur la désinformation dangereuse autour de la maladie», a justifié un porte-parole de la plateforme, joint par l’AFP.

C’est la première fois que Facebook censure directement Donald Trump.

En juillet, la plateforme avait ajouté une note d’information à une publication du président accusant le vote par correspondance de favoriser la corruption.

En juin, elle avait retiré des publicités de l’équipe de campagne du président comportant des symboles nazis.

Autant de décisions qui risquent de relancer les velléités du président et de son parti de prendre des mesures de rétorsion contre les réseaux sociaux, que les républicains accusent d’être biaisés en faveur de l’opposition.

Les élus démocrates et la société civile considèrent, eux, que Facebook tolère trop de propos mensongers ou diffamants du locataire de la Maison-Blanche.

Modération sous tension

Le géant des réseaux sociaux a promis d’être intraitable sur certains sujets, comme la désinformation liée à la pandémie ou le déroulement démocratique des élections.

Mais il a acquis une réputation de laxisme vis-à-vis des contenus politiques, car il exempte les propos des élus et candidats de son programme de vérification des faits et autorise les publicités politiques, au nom de la liberté d’expression, contrairement à Twitter.

Fin mai, une décision de Facebook a mis le feu aux poudres, quand son patron, Mark Zuckerberg, a refusé de censurer des propos de Donald Trump largement interprétés comme une incitation à la violence contre les manifestants antiracisme.

Twitter, de son côté, avait épinglé le tweet du président.

Furieux, celui-ci avait signé un décret menaçant de changer une loi qui assure aux plateformes numériques une grande liberté en matière de modération des contenus.

Son camp s’est rallié autour de lui.

Lors d’une audition la semaine dernière de Google, Apple, Facebook et Amazon devant une commission parlementaire sur le respect du droit à la concurrence, les élus conservateurs se sont ainsi principalement concentrés sur ces questions.

«Les “Big Tech” ont ouvert la chasse aux conservateurs, c’est un fait», a lancé Jim Jordan, proche allié de Donald Trump, affirmant que les plateformes faisaient tout pour réduire les républicains au silence.

La pression ne diminue pas à gauche non plus.

Facebook fait l’objet d’un vaste boycottage publicitaire de la part d’associations et d’entreprises qui exigent une modération plus sévère des contenus incitant à la haine.

Innocence et immunité

Mercredi après-midi, lors d’une conférence de presse, le locataire de la Maison-Blanche a réitéré son opinion sur le système immunitaire des enfants face à la COVID-19.

«Les enfants gèrent très bien le virus chinois (sic). Ils peuvent l’attraper, mais l’impact sur eux est faible si vous regardez les chiffres en terme de mortalité. Les jeunes enfants ont un système immunitaire très très fort», a-t-il insisté.

Aux États-Unis, le débat fait rage sur la réouverture des écoles, recommandée par les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), et vivement défendue par Donald Trump.

Mais le pays peine toujours à faire face à la pandémie et certains districts scolaires veulent continuer les cours à distance.

Les jeunes enfants représentent une proportion ultra minoritaire des hospitalisations pour la COVID-19 et les décès ont été très rares jusqu’à présent.

Des études ont néanmoins montré que même s’ils sont moins vulnérables que les adultes, ils peuvent attraper et transmettre la maladie.

AFP

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