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Mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution : Les premières réactions de partis politiques

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Les services de la Présidence de la République ont entamé, jeudi 7 mai 2020, la distribution de la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution aux personnalités nationales, académiciens, partis politiques, organisations de la société civile, syndicats et organisations estudiantines, pour débat et enrichissement, a indiqué un communiqué de la Présidence de la République.

« La Présidence de la République affirme qu’il s’agit d’un simple projet de texte appelé à être modifié et soumis à tout ajout ou suppression et appelle au strict respect des mesures préventives de la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) ».

Quelques responsables de partis politiques ont réagi vendredi à la distribution de cette mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution.

Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid :

« Nous avons reçu à Jil Djadid l’avant-projet de la Constitution et la commission juridique de notre parti se réunit aujourd’hui (hier, Ndlr), pour l’étudier. Après, il y aura le conseil politique qui va formuler la décision définitive. Mais je peux vous dire d’ores et déjà que les propositions de la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution vont globalement dans le bon sens. J’en profite également pour souligner qu’il y a des points sur lesquels nous formulerons des critiques et nous apporterons nos propositions, d’ici une à deux semaines. »

Abdelkader Bengrina, président du mouvement El Bina :

Dans une déclaration postée sur sa page Facebook, Bengrina a écrit que la mouture de l’avant-projet de la Constitution renfermait « plusieurs éléments positifs », saluant sa soumission au débat en cette conjoncture, avant d’appeler à « son enrichissement jusqu’à aboutir à une Constitution véritable et stable ».

« Il est inconcevable que la vie s’arrête et que l’accomplissement de l’Etat soit limité à la pandémie du coronavirus », a-t-il ajouté.

Insistant sur l’impératif de « satisfaire rapidement les revendications du Hirak, à travers l’édification des institutions de la nouvelle Algérie avec de nouveaux textes, de nouveaux mécanismes et une nouvelle base de gouvernance », Bengrina a tenu à préciser que le document distribué par la Présidence de la République est « une mouture et non une Constitution ».

Il a appelé tous les Algériens « partis, personnalités et société civile à s’éloigner du négativisme et à adhérer à son enrichissement pour aboutir à une Constitution véritable et stable, à même de répondre aux exigences du présent et de l’avenir ».

Formulant des observations sur le préambule de l’avant projet de révision constitutionnelle, le président du mouvement El Binaa a estimé que les prérogatives accordées au Président dans le document exigeaient davantage de précision.

Bengrina a mis en avant le caractère exhaustif du document incluant « nombre de droits qui n’existaient pas auparavant », s’interrogeant, dans ce sens, sur l’importance de la libération des « libertés publiques en les faisant obéir uniquement à la loi ».

« Le document a accordé des lois spécifiques à certaines communes exigeant une explication et abordé la liberté de croyance avec audace », a-t-il ajouté.

Il a indiqué, enfin, que les dirigeants du mouvement devront se réunir sur les plans local et central et élargir les consultations sur le plus grand nombre d’algériens et d’experts afin de publier la position officielle relative à l’avant projet de la révision de la Constitution avant de le dévoiler à l’opinion publique et le soumettre, justifié, à la Présidence de la République.

RND :

Le RND a indiqué dans un communiqué rendu public que cet avant-projet de révision constitutionnelle « se veut une pierre angulaire dans l’édification de l’Algérie nouvelle espérée par tous ».

A la première lecture du document, le RND a relevé « la volonté du président de la République à travers la prochaine Constitution de donner un nouveau souffle aux institutions de l’Etat, de renforcer les libertés et de lever toute équivoque au sujet de la séparation des pouvoirs ».

Pour le RND, « le projet de la révision constitutionnelle implique la mobilisation de tout un chacun pour adopter une Constitution qui répond à un consensus national et une reconnaissance internationale en tenant compte des revendications du Hirak populaire sur le plan interne ainsi que l’évolution enregistrée dans le système constitutionnel international ».

Le parti a estimé que la mouture « satisfait l’ensemble des revendications » exprimées par les acteurs politiques et sociaux, à l’instar de la création d’une Cour constitutionnelle, l’élargissement des droits et libertés, le renforcement de la place du chef du gouvernement, l’alternance démocratique sur les postes élus, la libération de l’action associative, la consolidation de l’indépendance de la justice et la préservation de l’identité nationale dans ses trois dimensions.

Considérant l’intérêt de contribuer à ce devoir national, le RND a chargé une commission composée de cadres et d’experts du parti spécialistes dans le domaine juridique et d’autres chevronnés de la gestion administrative afin d’examiner le contenu de ce document. L’ensemble des experts présenteront, par la suite, des propositions et des observations que le RND soulèvera à la présidence de la République dans le cadre du « renforcement de la démocratie à travers les concertations ».

Filali Ghouini, président du Mouvement El Islah :

« La mouture prévoit d’alléger la Constitution dans la forme. Dans le fond, elle compte plusieurs propositions importantes, à l’instar de la constitutionnalisation du Hirak pour qu’il ne soit pas oublié et pour maintenir vivace sa mémoire pour toutes les générations. Les différentes formes de libertés collectives et individuelles ont été enrichies. L’ensemble des propositions relatives à l’axe de l’indépendance de la justice sont bien rédigées et je pense qu’elles vont dans l’objectif de créer les conditions nécessaires d’un saut qualitatif dans ce domaine. La limitation du mandat parlementaire à deux (02) mandats est la bienvenue, car elle encourage le renouvellement de la classe politique. La création d’un poste de vice-président est un geste symbolisant le fait que le président de la République veut réduire les prérogatives cumulées auprès du poste de premier responsable dans le pays. Cet aspect et tant d’autres sont dans l’ensemble déterminants dans le processus de la révision de la Constitution.

Je voudrais souligner par ailleurs, que le mouvement El Islah est disposé à contribuer prochainement au débat et à l’enrichissement de la première mouture de la Constitution. »

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