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Les Etats-Unis accusent la Chine de semer des « rumeurs abracadabrantes » sur l’origine du coronavirus

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Les Etats-Unis ont accusé lundi la Chine de semer des « rumeurs abracadabrantes » sur l’origine du coronavirus, signalant que la rivalité entre les deux grandes puissances n’a pas été mise en sourdine par la nécessité de combattre la pandémie.

Dans un entretien téléphonique, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a fait part lundi à Yang Jiechi, plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la politique étrangère, « des fortes objections américaines » face aux « efforts » de Pékin pour « faire porter le chapeau aux Etats-Unis pour le Covid-19« , selon un communiqué du département d’Etat. « Le secrétaire d’Etat a souligné que le moment était mal choisi pour semer la désinformation et des rumeurs abracadabrantes, et que l’heure était plutôt à l’union des pays pour combattre cette menace commune », ajoute le communiqué. Autre lecture côté chinois: selon l’agence officielle Chine nouvelle, Yang Jiechi a lui adressé « un ferme avertissement aux Etats-Unis », prévenant que « toute tentative de salir la Chine était vouée à l’échec ».

Washington avait déjà convoqué vendredi l’ambassadeur de Chine aux Etats-Unis pour protester. En cause: les tweets d’un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, qui avait laissé entendre jeudi que l’armée américaine aurait introduit le virus à Wuhan, la ville de Chine d’où est partie l’épidémie en décembre selon la plupart des scientifiques. « Propager des théories du complot est dangereux et ridicule », avait alors estimé un responsable américain. « La Chine cherche à détourner les critiques sur son rôle dans le début de cette pandémie mondiale, sans informer le monde. »

En fait, depuis que l’épidémie a commencé à s’étendre au-delà de la Chine, les deux puissances rivales n’ont cessé de multiplier les piques.

L’administration de Donald Trump a oscillé entre dénonciation d’un manque de transparence initial côté chinois, et marques de « confiance » du président américain à son homologue Xi Jinping.

Mais les mesures du gouvernement américain, qui a rapidement interdit l’entrée aux Etats-Unis des personnes en provenance de Chine, ont provoqué l’ire de Pékin.

Mike Pompeo a ensuite lui-même attisé cet agacement en parlant du « virus de Wuhan » ou « virus chinois » pour évoquer le SARS-CoV-2, contrairement aux recommandations de l’Organisation mondiale la santé. « Pékin doit reconnaître son rôle et participer à la solution », a encore insisté le chef de la diplomatie américaine lundi sur Twitter.

Au même moment où les grandes puissances occidentales tentent de se coordonner dans le cadre du G7 des pays les plus industrialisés, les Etats-Unis soulignent donc que l’union sacrée mondiale ne met pas fin aux tensions avec le géant asiatique, qu’ils considèrent comme leur premier rival stratégique sur le long terme.

La semaine dernière, Mike Pompeo avait ainsi profité de la présentation du rapport annuel du département d’Etat sur les droits humains pour dénoncer la répression des minorités musulmanes dans la région du Xinjiang. « Ce que fait le Parti communiste chinois dans le Xinjiang est la pire tache de ce siècle », a-t-il lancé.

Outre le sort des musulmans ouïghours, l’administration Trump est engagée sur plusieurs autres fronts contre la Chine, de la défense de la démocratie à Hong Kong à la dénonciation de son expansionnisme militaire en mer de Chine méridionale en passant par les accusations d’espionnage industriel.

Donald Trump a toutefois assuré que l’accord commercial en forme de trêve dans la guerre des taxes douanières, conclu après des mois de négociations, ne pâtirait pas des nouvelles tensions liées au coronavirus.

Afp

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