AccueilActualitéInternationalL’ex PDG de Renault a fui le Japon pour le Liban

L’ex PDG de Renault a fui le Japon pour le Liban

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Carlos Ghosn a-t-il bravé les autorités japonaises? L’ancien président de Renault-Nissan, assigné à résidence à Tokyo dans l’attente de son procès, est arrivé à Beyrouth au Liban, rapporte le quotidien L’Orient-Le Jour ce lundi 30 décembre, une information confirmée par Les Échos et France24.  Selon les médias libanais locaux, Carlos Ghosn est arrivé dans la capitale libanaise à bord d’un avion privé en provenance de la Turquie. 

Une source sécuritaire libanaise a confirmé à l’AFP qu’il avait rejoint dimanche le Liban. ″Ghosn est arrivé dimanche à l’aéroport de Beyrouth”, a indiqué cette source, tandis qu’un autre responsable libanais a confirmé à l’AFP cette information ajoutant “que la manière dont il a quitté le Japon n’est pas claire”.

Les autorités nippones n’ont pour l’instant pas commenté ces informations. Mais quelques heures plus tard, l’intéressé s’est exprimé via un communiqué, confirmant sa présence au Liban et disant avoir fui “l’injustice et de la persécution politique.”

Arrêté en novembre 2018 au Japon, l’ex-dirigeant franco-libano-brésilien de 65 ans est sous le coup de quatre inculpations. Il est soupçonné d’avoir sciemment omis de déclarer des revenus différés aux autorités boursières entre 2010 et 2018 et accusé d’abus de confiance aggravé. 

Depuis le 25 avril et sa libération sous caution, il est assigné à résidence à Tokyo dans l’attente du début de son procès qui n’aura pas lieu avant le printemps 2020 au plus tôt. Mais lui et ses proches n’ont cessé depuis de dénoncer le système judiciaire japonais et les conditions strictes de l’assignation à résidence, en interpellant Emmanuel Macron sur le sujet.

Carlos Ghosn et ses avocats se plaignaient qu’il était suivi en permanence depuis sa deuxième libération sous caution en avril, accusant dans un premier temps des officiers du bureau des procureurs.

Le 24 octobre 2019, les avocats de Carlos Ghosn ont fait savoir que leur client demandait l’annulation des poursuites intentées contre lui au Japon, accusant les procureurs “d’actes illégaux” et de collusion avec son ancien employeur Nissan pour le faire tomber.

Dénonçant une enquête “politiquement motivée” et une “task force” entre les procureurs, les ministres japonais et les dirigeants de Nissan, les avocats de l’ancien patron affirment que le procès a avant tout pour objectif d’”écarter Carlos Ghosn pour l’empêcher de mener à bien une intégration renforcée entre Nissan et Renault, qui aurait menacé l’autonomie de l’un des fleurons de l’industrie japonaise, passé sous pavillon français”. “Carlos Ghosn ne cherche pas à fuir ses responsabilités mais il fuit l’injustice du système japonais”, a expliqué lundi à l’AFP une source proche du dossier souhaitant garder l’anonymat.

Son assignation à résidence à Tokyo lui laissait la liberté de voyager à l’intérieur du Japon, mais la durée d’absence de son domicile était réglementée. Les conditions de liberté de l’ex-PDG de Renault-Nissan précisaient que ses passeports étaient gardés par ses avocats, garants du respect des règles imposées par la justice à son égard.

Afp

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