AccueilénergieRaffinerie d’Augusta : « Un véritable contrat de dupes » (expert)

Raffinerie d’Augusta : « Un véritable contrat de dupes » (expert)

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Dans un entretien publié ce jeudi 26 décembre 2019 dans les colonnes d’El Watan, Me Nasr-Eddine Lezzar, expert en arbitrage économique, est longuement revenu sur l’acquisition par Sonatrach de la raffinerie d’Auguste en Italie, estimant que c’est « un véritable contrat de dupes ».

En effet, lors du rachat par Sonatrach de la raffinerie, Mekmouche, conseiller du PDG, a expliqué que le propriétaire continuera à gérer pour le compte de Sonatrach, pendant six ans, l’actif et le passif de cette raffinerie.

« Belle affaire ! », estime l’expert, en expliquant que le transfert de la propriété et des risques s’opère avec le paiement du prix, mais le vendeur continuera à percevoir des dividendes sous une forme de rémunération pour prestations ou autres.

Une transaction incompréhensible et indéfendable

Aux yeux de l’expert, cette transaction demeure incompréhensible et indéfendable, expliquant que « si la position stratégique d’Augusta avait un Good Will aussi attrayant, Exxon aurait, sans doute, consenti des efforts financiers pour rénover ses équipements ».

Me Lezzar explique qu’il est difficile de croire ou de faire croire que le géant américain Exxon a des difficultés de trésorerie au point de ne pas pouvoir investir dans de nouveaux équipements afin de conserver une position aussi stratégique.

En s’appuyant sur les bons résultats financiers de la firme américaine qui a réalisé chiffre d’affaires de 257 milliards de dollars en 2015 et de 290 milliards de dollars l’année passée, Me Lezzar estime que la cession de la raffinerie ne résulte pas des difficultés financières ou à un besoin d’argent frais.

Qualifiant l’acquisition de la raffinerie d’Augusta d’effet d’annonce d’une grande forfaiture, Lezzar estime, dans le même entretien, que cette acquisition « ne revêt aucun intérêt stratégico-économique », expliquant que la matière de base sera transportée, depuis le gisement, vers l’Italie puis reviendra une fois traitée.

À cela s’ajoute les frais de transport aller/retour et les charges fiscales. Ce qui fait dire à l’expert que cette acquisition est « une aubaine inespérée pour le fisc italien ».

Interrogé sur les avantages d’un tel investissement en Algérie, Lezzar a indiqué que « l’acquisition et l’installation d’une raffinerie, même neuve, en Algérie donnerait un coût de revient de la production nettement plus favorable ».

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