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Accord sur le nucléaire : l’Iran renoncera à deux engagements à partir du 7 juillet

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L’Iran s’affranchira « résolument », « à partir du 7 juillet », de deux autres de ses engagements pris dans le cadre de l’accord international sur son programme nucléaire, a rapporté mardi l’agence Fars en citant un haut responsable iranien.

Dans un contexte de tensions croissantes, Téhéran a annoncé le 8 mai qu’il cessait de se sentir tenu par deux seuils fixés par cet accord conclu en 2015 à Vienne avec six puissances internationales : l’un limitant sa réserve d’eau lourde et l’autre celle d’uranium enrichi. Cette annonce, présentée comme une riposte à la décision prise un an plus tôt par Washington de sortir unilatéralement de l’accord et de réimposer des sanctions contre la République islamique avait été assortie d’un ultimatum.

Téhéran avait en effet donné « 60 jours » aux autres Etats parties au pacte de Vienne (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) pour l’aider à contourner ces sanctions qui paralysent son économie, tout particulièrement son système financier, et ses exportations pétrolières. Dans le cas contraire, Téhéran avait menacé de cesser les restrictions consenties « sur le degré d’enrichissement de l’uranium » (limité à 3,67% par l’accord de Vienne) et de reprendre un projet de construction d’un réacteur à eau lourde à Arak, mis en sommeil avec l’accord.

Mardi, l’agence Fars a indiqué avoir reçu une « note exclusive » de l’amiral Ali Shamkhani, secrétaire-général du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) dans laquelle celui-ci dit être lassé de l' »insolence » des pays européens. Ceux-ci exercent, selon lui, une « pression accrue » pour forcer l’Iran « à continuer de remplir » ses engagements « sans que les autres parties » remplissent les leurs. En conséquence, indique cette note, « sur la base de la décision du CSSN » annoncée le 8 mai, « la deuxième étape du plan de réduction des engagements pris par l’Iran (…) commencera résolument à partir du 7 juillet ». De cette façon, « les pays ayant pris la +patience+ de la République islamique pour de la faiblesse et de la léthargie, se (rendront) compte que la réponse de l’Iran à l’agression du drone américain (abattu le 20 juin) ne sera pas différente de celle » qui sera opposée à leurs » efforts politiques sournois pour restreindre les droits inaliénables du peuple iranien », ajoute Fars en citant la note.

Dans une déclaration commune lundi à l’issue d’une réunion consacrée à l’Iran au Conseil de sécurité de l’ONU, la France, l’Allemagne et le Royaume Uni, ont affirmé « leur engagement à (la) mise en oeuvre intégrale » de l’accord de Vienne. Disant être « déterminés à travailler » d’arrache-pied pour atteindre cet objectif, les trois pays européens ont appelé toutes les parties à faire de même et à « éviter toute action susceptible de saper » cet accord, « pilier essentiel du régime de non-prolifération et de notre sécurité collective ». Mais dans sa note publiée par Fars, l’amiral Shamkhani estime que « jusqu’à présent, l’Europe ne s’est pas préparée à payer le prix pour sauver » l’accord et voit dans le communiqué des trois pays européens la preuve que les négociations avec eux sont « futiles ».

À Paris, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian a estimé que l’Iran commettrait « une grave erreur » en violant l’accord. Paris, Berlin et Londres « sont entièrement mobilisées pour faire comprendre à l’Iran que ce ne serait pas son intérêt », et que cela serait « une mauvaise réponse à la pression exercée par les Etats-Unis ». Selon ses propres calculs, Téhéran pourrait se retrouver en situation de violer l’accord à partir de jeudi, date à laquelle ses réserves d’uranium faiblement enrichi devraient dépasser la limite des 300 kg imposée par l’accord de Vienne.

Afp

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