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Hasni Abidi, politologue et directeur de recherche à Genève, « reporter le scrutin permettrait à l’armée de maintenir le statu quo »

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Dans un entretien accordé au magazine hebdomadaire français, l’Express, Hasni Abidi, politologue algérien et directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen de Genève, a apporté un éclairage sur les élections présidentielles prévues pour le 4 juillet prochain.

M. Abidi a indiqué qu’ « on n’organise pas une élection aussi importante avec deux candidats qui refusent de s’afficher publiquement », soulignant qu’il est « improbable de l’organiser en la seule présence des deux candidats déclarés, au risque d’assister à une nouvelle parodie électorale. Maintenir l’élection serait un non-sens. Pire, cela constituerait un passage en force à haut risque ».

Et d’ajouter : « reporter le scrutin, en revanche, permettrait à l’armée, désormais le seul décideur, de maintenir le statu quo et de tenir face à la rue en s’abritant derrière le respect de la Constitution ».

Interrogé sur l’identité des deux candidats à l’élection présidentielle, M. Abidi a souligné, dans le même entretien, qu’il s’agissait «de deux candidats inconnus des Algériens. Rien ne les destinait à devenir candidats à la candidature suprême », en rappelant que les deux candidats « ne sont soutenus par aucune formation politique sérieuse. Leur initiative ressemble à une farce de mauvais goût ».

Interrogé pour savoir si les deux candidats avaient réussi à réunir 600 parrainages d’élus ou 60 000 signatures d’électeurs avant le 4 juin, jour de publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel, M. Abidi a clairement fait savoir que non. «Non ! Des ténors de la politique algérienne, candidats par le passé, ont échoué à franchir le seuil des signatures. Aujourd’hui, l’ambiance en Algérie n’est pas celle d’une campagne électorale », a-t-il répondu.

« Comment organiser des meetings, des tournées dans les 48 collectivités publiques territoriales ? Comment financer les campagnes ? Qui va tenir les bureaux de vote ? Avec quels votants ?, s’est-il interrogé.

Interrogé sur les dispositions prévues par la Constitution, en cas de renvoi de l’élection, M. Abidi a rappelé que « nous sommes face à une situation inédite. De tels cas de figure ne sont pas prévus par la Constitution et le Conseil constitutionnel n’est pas habilité à annuler une élection. L’armée se retrouve piégée dans une configuration qu’elle avait elle-même préparée afin d’échapper au vide constitutionnel », selon le même média.

Il a indiqué, dans le même entretien, qu’ « un simple report du scrutin par le Conseil constitutionnel est une option plausible. Le départ du président par intérim à l’issue de son mandat en juillet ne remettrait pas en cause le fonctionnement des institutions en place.

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