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Mohamed Yaddadene : « Il aurait fallu commencer par développer la sous-traitance avant d’implanter des usines de montage »

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Dans cet entretien, l’expert du domaine de l’automobile, MYaddadene, donne son avis sur les différents projets annoncés dans le secteur y compris l’installation de l’usine Ford. Pour lui, il faut des mesures incitatives vers les sous traitants pour les encourager à l’accompagnement des projets.

Algérie-Eco : Le projet de l’usine Ford en Algérie en partenariat avec Atlantis Motors Company du Groupe GCIM aurait reçu le feu vert du Conseil National d’investissement (CNI). Est-ce une bonne nouvelle?

MYaddadene : C’est toujours une bonne nouvelle quand un dossier est approuvé par le CNI pour venir renforcer les investissements en Algérie. C’est une opportunité pour améliorer le développement industriel afin d’avoir de nouvelles technologies mais également d’élargir l’offre sur un marché qui mettra du temps à retrouver son équilibre dans les volumes et la diversification des produits et de stimuler la concurrence , ce qui va contribuer à satisfaire la demande locale avec de réelles perspectives d’exportation vers de nouveaux marchés à travers le monde car on ne doit pas rester sur une zone unique , de ce coté chaque constructeur en relation avec sa stratégie doit intégrer ces conditions dans le contrat. J’espère que la partie locale saura être professionnelle dans ce métier de l’automobile qui a ses particularités.

Au moment où d’autres marques affichent leurs ambitions d’investir en Algérie, il y a le problème de la sous-traitance qui se pose toujours. Le potentiel et le savoir-faire nationaux de l’industrie de la sous-traitance sont sous-exploités. Comment faire face à ce problème?

C’est une question de choix stratégique des constructeurs d’abord qui doivent intégrer leurs fournisseurs  traditionnels dans l’implantation en Algérie au moment de la maturation du projet. D’un autre coté , il faut des mesures incitatives vers les sous traitants pour les encourager à l’accompagnement des projets, entre autres les industriels algériens et les gros importateurs de pièces de rechange, tout comme la planification de tous ces projets qui doit motiver d’avantage les investisseurs pour la fabrication de pièces et accessoires selon les normes dictées par les constructeurs automobiles.

Dans les choix stratégiques, il aurait fallu commencer par cette option de développer la sous-traitance avant d’implanter des usines de montage qui dépendent des importations.

Le ministre algérien de l’Industrie Youcef Yousfi, a déclaré concernant l’industrie automobile du pays :  » Les prix des voitures devraient baisser de 20 à 30 % en Algérie, vers la fin 2019. Le tarif de la voiture assemblée ne doit guère dépasser celui de la même voiture importée. Est-ce possible?

Cela ne pourra que réjouir les clients algériens de voir les prix baissés dans ces proportions. Pour ma part, je reste très sceptique pour l’aboutissement d’une telle baisse à moins qu’il y ait un engagement des la part des parties concernées usines et concessionnaires d’accompagner cette mesure, déjà les volumes en eux même conditionnent la rentabilité des projets.

Enfin, M. Yousfi a indiqué que la dernière phase, sera celle de « la fabrication complète de voitures en Algérie », est-ce faisable aussi?

Pour arriver à ce niveau, il faudra professionnaliser ce métier et surtout intégrer ces options dans les choix stratégiques lors des négociations des projets.

Si cela se concrétise, on sera très honorés surtout si l’option des exportations vers divers marchés est intégrée. C’est tout notre souhait de voir une voiture complètement intégrée et réalisée en Algérie.

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