Le projet du tramway de Mostaganem accuse un retard considérable. Alors qu’il devait être réceptionné le 15 janvier 2017 comme le stipulait le contrat signé en août 2013, il ne sera livré finalement, si tout se passe bien, qu’à la fin du premier semestre 2018.
Le groupement franco-espagnol composé des entreprises française « Alstom » et espagnole « Corsan Isolux », chargé de la réalisation du projet pour un montant total de 26,5 milliards DA, avait demandé un délai de 20 mois pour renforcer ses équipes et achever les travaux. C’est ce qu’a annoncé hier à l’Aps le wali de la ville, Abdelwahid Temmar.
Cette décision a été prise lors d’une rencontre, tenue le 17 janvier dernier au siège du ministère des Travaux publics et des Transports, en présence des cadres du secteur, du wali de Mostaganem et des représentants du groupement franco-espagnol, a-t-on précisé.
Un délai de trois mois (1er trimestre de l’année en cours) a été accordé au partenaire étranger pour relancer le chantier et reprendre les travaux.
« En cas de non reprise du chantier, il sera procédé à l’annulation du contrat avec ce groupement » a menacé le wali, révélant qu’ « une commission a été mise en place pour préparer des rapports mensuels sur l’avancement des travaux du tramway ». Ce groupement donc sera tenu à l’œil en cas de manquement à ses obligations. C’est bien un nouveau comportement qui n’avait pas cours auparavant, au rythme auquel avance d’innombrables projets enregistrant par la même beaucoup de retard dans leur réalisation.
Le wali qui a usé d’un ton ferme a assuré qu’ »une réunion sera tenue prochainement avec les responsables du groupement étranger pour définir un nouveau calendrier de travail, sachant que le taux d’avancement du chantier a atteint les 50% ».
Pour sa part, le directeur régional des projets de tramways et des transports par câbles, Habib Bekhedda, a indiqué, dans une déclaration à l’agence officielle que « le chantier fait l’objet d’un contrôle quasi-quotidien de l’état d’avancement des travaux par les services de la direction régionale et ceux de la wilaya durant la période retenue de trois mois pour la relance du chantier et le renforcement des moyens comme il a été décidé lors de la réunion de janvier ». « En cas de nouveau retard, nous prendrons les mesures règlementaires contenues dans le contrat », avertit Mr Bekhedda .
La pression mise ainsi sur le groupement étranger est motivée par l’urgence d’achever ce projet, lequel, non seulement soulage la tension sur le transport public mais également allège la demande en termes d’emplois et draine des ressources financières, tant l’exigence de l’autofinancement des collectivités locales est fortement pesante.
A souligner que le projet du tramway a généré 1000 postes d’emploi durant sa phase de réalisation et 500 autres permanents durant sa phase d’exploitation. Le réseau s’étend sur 14,2 km et comporte 24 stations réparties sur deux lignes. La première reliera la zone « Salamandre » au pôle universitaire de Kharrouba en passant par le centre-ville, le vieux quartier de Tijdit et la faculté de médecine, sur une distance de 12,2 km.
La seconde ligne reliera l’ancienne gare ferroviaire de Mostaganem à la nouvelle gare routière via les cités « 5 juillet » et « Benyahia Belkacem », sur une distance de 2 kms.
On rappelle également que « le projet comporte également la réalisation d’un centre de maintenance, un bloc administratif et un centre de contrôle et de pilotage. A la mise en service du tramway, 25 wagons seront exploités pour assurer 5.000 voyageurs par heure ».
