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Élections législatives : Dans l’attente de programmes porteurs d’idées nouvelles

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En régime ultra présidentiel, les programmes d’actions des partis politiques engagés dans des compétitions électorales n’ont en réalité aucune chance d’influer sur l’action gouvernementale. Seul compte le programme sur la base duquel le président de la république fut élu et, bien entendu, les décisions qu’il prendra au gré de l’exercice de son mandat.
 
Les partis politiques en ont parfaitement conscience et, c’est sans doute pourquoi, ils ne sont jamais pressés d’élaborer leurs feuilles de route  et de les faire connaitre aux électeurs.
C’est une constante, notamment depuis 1999, date à laquelle les partis d’opposition ont  appris à leur corps défendant, que hors mis les quelques membres de l’alliance présidentielle, les partis politiques sensés incarner l’opposition n’auront jamais droit au chapitre en matière d’influence sur l’action gouvernementale qui relève de la seule prérogative du président de la république.
 
Leurs propositions ne seront, ils le savent bien, jamais prises en considération et leurs voix dans les hémicycles du Sénat et de l’Assemblée Nationale, s’éteindront face au mur de l’indifférence et aux invectives de parlementaires très majoritairement acquis au pouvoir exécutif. Un pouvoir organisé de manière à botter en touche chaque fois qu’une idée dérangeante est émise par l’opposition, le but étant de donner l’image d’un pouvoir capable de gouverner seul, quitte à se passer de la contribution du parlement, en légiférant par ordonnances.
 
Le souci des partis de l’alliance présidentielle (FLN, RND, MPA, TAJ) étant de se rapprocher le plus possible du programme du président de la république, on ne verra dans leurs propres feuilles de route, quand elles existent, que des répliques qui confortent l’action présidentielle. Cela devient même un motif de satisfaction pour ces partis appelés à épauler le gouvernement en place, notamment, lorsqu’il est interpellé des députés ou sénateurs de l’opposition.
 
Si les électeurs algériens sont bien conscients des limites opérationnelles des programmes électoraux formulés par les partis de l’opposition, ils les attendent pourtant avec beaucoup d’intérêt en raison des grands débats de société qu’ils peuvent souvent susciter.
 
Des débats sur la situation économique du pays et les moyens de faire mieux, la régression multiforme de la démocratie, la situation grave dans laquelle le pouvoir a plongé les médias, la corruption,  le gaspillage etc. constituent autant de thème qui intéressent vivement les électeurs et plus largement la société algérienne toute entière. Premier à avoir ouvert le bal des programmes électoraux le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qui compte participer aux prochaines élections législatives n’a, à titre d’exemple,  pas laissé indifférents les électeurs avec ses propositions phares consistant à réduire le train de vie faramineux de l’Etat en supprimant notamment les 500 Daïras qui activent sans réelle efficacité sur le territoire national, de mettre fin au ministère de la communication tout aussi inutile que budgétivore, de ne plus soumettre les investisseurs et les créateurs de journaux à autorisations préalables du gouvernement,  une simple déclaration étant suffisante.
 
Bien d’autres idées novatrices sont soumises au débat électoral. On eut citer, entre autres, l’octroi d’une réelle autonomie de gestion à la Banque d’Algérie, la convertibilité à terme du dinar, l’instauration d’une fiscalité écologique pour protéger l’environnement, le gel pour au minimum 3 ans des renouvellements de parcs véhicules des administrations et institutions publiques, la réduction à 15 des départements ministériels, confection d’un fichier électronique pour identifier les populations éligibles à l’aide sociale etc. 
 
D’un parti comme le FFS les électeurs attendent également des propositions courageuses de nature à animer la scène politique, à l’occasion des prochaines législatives. Des programmes préconisant des actions susceptibles de casser des tabous et de remettre utilement en cause les dysfonctionnements du système en place, feront au minimum avancer les idées et préparer le terrain aux ruptures systémiques souhaitées par une large frange de la société algérienne.
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