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France : Recul sensible des entrées de touristes

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Le premier pays touristique au monde est confronté depuis le début de l’année en cours a une chute des entrées de touristes sur son territoire. Comparativement à la même période de 2015, le nombre de touristes étrangers en France a, en effet, baissé de plus de 7%.

C’est son ministre des Affaires étrangères et du Tourisme qui l’a affirmé hier, mardi 23 août, lors d’une visite qu’il a effectuée à l’intérieur du pays.

Selon l’agence officielle française qui a rapporté l’information, Jean-Marc Ayrault a expliqué cette chute par deux raisons essentielles, imbriquées l’une dans l’autre : les attentats terroristes qui ont frappé la France depuis le début de l’année 2015, et plus particulièrement le dernier en date d’entre eux qui a eu lieu, le 14 juillet dernier, à Nice, la deuxième ville touristique du pays après la capitale, Paris ; et « la perception (négative) du risque sécuritaire (en France)» par « certaines clientèles, notamment les plus aisées ou celles originaires d’Asie » qui s’en est suivie.

Des raisons auxquelles, il a ajouté « les intempéries » qui ont frappé durement la France depuis le début de l’année, les grèves à répétition qui ont touché nombre de ses secteurs d’activité, et « les difficultés économiques » que connaissent présentement les économies de la Russie et du Brésil, deux pays d’origine d’un grand nombre de touristes qui visitent l’Hexagone. Relativement faible si l’on s’arrête au taux (de 7%) avancé, cette baisse (des entrées de touristes) prend toute ses ampleur et signification quand celui-ci est ramené au nombre de touristes ayant visité la France en 2015 : 84,5 millions (de touristes), à savoir, selon les chiffres de l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) pour l’année en question. Et quand on sait que le tourisme dans ce pays représente 7% de son PIB (Produit intérieur brut) et qu’il emploie près de deux millions de personnes.

Une baisse qui affecte plus particulièrement, toutefois, l’Ile-de-France (la région parisienne) et la Côte d’Azur, deux régions parmi les plus prisées par les touristes étrangers. Selon un bilan publié, hier, par son CRT (Centre régional du tourisme), l’Ile-de-France « a perdu depuis le mois de janvier (dernier), un milliards d’euros ».

Du fait, selon le directeur général dudit CRT, « de l’effet d’évitement de la Capitale » par les touristes étrangers, constaté. Un phénomène qui est également perceptible en Côte d’Azur où le CRT de la région a fait état, dans la même journée d’hier, mardi 23 août, d’une baisse « exceptionnelle » de la fréquentation touristique.

Qui s’est traduit, depuis l’attentat terroriste de Nice, par une chute de la fréquentation estimée « à 10%, dans l’hébergement et les transports » et par une baisse « de 20 à 25% du chiffre d’affaires des professionnels » du tourisme de la région. Toutes choses qui ont fait dire au président du CRT de l’Ile-de-France, qui s’exprimait, dans une conférence de presse, sur la situation prévalant dans sa région que « tous les clignotants (étaient) au rouge ».

Et qui l’ont poussé à demander à l’Etat « la mise en place d’un plan ORSEC » ; pour sauver le tourisme dans la région francilienne, s’entend. Sauf que cette demande, au vu de la chute des entrées de touristes étrangers constatée depuis le début de l’année en cours, peut concerner toutes les régions de France. Ce que, au demeurant, tend à confirmer la décision annoncée, hier également, par Jean-Marc Ayrault, pour rappel ministre des Affaires étrangères et du Tourisme, de convoquer « pour début septembre, un nouveau comité d’urgence économique du tourisme consacré aux régions les plus affectées par cette baisse ».

Un « nouveau » parce que la réunion projetée a été précédée en juillet dernier par une autre similaire qui avait regroupé autour du premier responsable du secteur du tourisme français, ceux de la filière. Et ce, pour discuter de l’application du plan, « doté d’une enveloppe d’un million d’euros, décidé en mars 2016, « pour promouvoir l’image de la France à l’étranger après les attentats de 2015 ».

Une image que l’attentat de Nice a, à l’évidence, davantage détériorée, comme l’indique, on ne peut mieux, la chute précitée des entrées de touristes étrangers. Et le confirme, tout aussi clairement, l’annonce par le chef de la diplomatie française de doter le plan susmentionné (de promotion de l’image de la France à l’étranger », d’une rallonge financière de « 500 000 euros ».

Mourad Bendris

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