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52% des Algériens ont recours à l’automédication

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L’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) a réalisé, en collaboration avec le cabinet de sondage IMMAR,  une vaste enquête sur la consommation des médicaments en Algérie. Les résultats de l’étude, rendus public ce lundi à l’hôtel El Aurassi, ont montré que 52% des personnes interrogées déclarent pratiquer l’automédication. Les personnes vivant en zones urbaines sont plus nombreuses à pratiquer l’automédication (54%) et les hommes sont plus enclins à recourir à l’automédication (54%).

A ce propos, M. AbdelouahebKerrar, président de l’UNOP, a indiqué que « c’est la première fois qu’une étude de cette envergure est conduite en Algérie dans le domaine de la santé, et spécialement dans le domaine de la consommation des médicaments. Cette étude vient combler un grand vide et va servir de matière pour les chercheurs et universitaires, ainsi que pour l’autorité de santé, afin d’analyser les habitudes des citoyens algériens en matière de consommation de médicaments ».

Il a précisé que « toutes les précautions d’usage ont été prises pour que cette étude ne souffre d’aucune faiblesse et que l’échantillon choisi soit, scientifiquement et statistiquement, représentatif de la société algérienne. En finançant cette étude d’utilité publique, l’UNOP devient le pionnier des filières industrielles en la matière et espère ouvrir la voie à d’autres secteurs qui gagneraient à demander l’avis de nos citoyens ».

De son côté, M. Brahim Sail, directeur général de IMMAR, a souligné, lors de la présentation des résultats de l’enquête, que « pour réaliser cette étude, nous nous sommes entourés d’experts en santé et des experts en statistique. L’enquête s’est déroulée du 15 février au 04 mars 2018 dans 23 Wilayas et elle s’est appuyée sur un échantillon de 2603 personnes interrogées par téléphone ».

Il a précisé que « 17% des Algériens âgés de plus de 18 ans n’ont pas consommé de médicaments au cours de l’année 2017,  57% des personnes interrogées ont fréquenté des structures sanitaires publiques et 81% se disent satisfaites du service. Alors que 67% des personnes interrogées déclarent avoir fréquentées des structures sanitaires privées et 89% se disent satisfaites ».

L’enquête a fait ressortir que 37% des personnes interrogées ont déclaré avoir des difficultés d’approvisionnement en pharmacie. Cette tendance est plus marquée chez la tranche d’âge des 30-39 ans et chez les personnes de niveau d’éducation supérieur.

La première difficulté est l’absence totale du médicament prescrit, en princeps ou en générique. C’est le cas pour 40% des personnes ayant des difficultés à s’approvisionner chez le pharmacien. Cette tendance est plus prononcée chez les plus de 60 ans. Les difficultés économiques sont également prises en compte, puisque 18% n’ont pas la somme d’argent nécessaire pour se procurer les médicaments prescrits.

S’agissant de la disponibilité des médicaments, l’enquête a montré que 42% des personnes interrogées vont au moins 3 pharmacies pour trouver la totalité des médicaments. Cette tendance est plus marquée en milieu rural (46%).

L’enquête a mis en lumière un fait considéré comme « grave » par M. Kerrar. Il s’agit de l’interruption du traitement, puisque, selon les résultats de l’étude, 47% des personnes interviewées déclarent avoir interrompu leur traitement. Cette tendance est plus marquée dans la région du Sud-Est (51%), chez la tranche d’âge des 18-29ans (51%) et chez les personnes non scolarisées (40%).

Concernant la façon dont les malades s’informent sur leurs maladies et les médicaments, l’enquête a montré que 52% des personnes interrogées s’informent auprès de leurs médecins et 25% par la recherche sur internet. Cette tendance est plus significative chez les femmes (31%).

Phytothérapie, Rokia et Hijama

Alors que la pratique n’est toujours pas réglementée et encadrée en Algérie, l’étude a démontré que 45% des personnes interrogées ont déclaré avoir consommé des produits phytothérapiques. Cette tendance est plus prononcée dans la région Sud-Est, soit 56% et chez la catégorie de niveau supérieur (50%). Concernant le lieu d’achat de ces produits, 77% achètent les chez un herboriste.

Autre fait marquant que les résultats de l’étude ont bien démontré, concerne le recours aux pratiques alternatives ou médecine traditionnelle. En effet, l’étude a fait ressortir que 42% des personnes interrogées ont déjà eu recours aux pratiques alternatives, telles que la rokia (59%), la hijama(40%) et l’herboriste (22%).

Crise économique oblige. L’enquête en question a révélé que 88% de la population assurée achètent des médicaments non remboursés et 97% des non assurés achètent les médicaments par leurs propres moyens.

De son côté, M. Lotfi Benbahmed, président du conseil de l’ordre des pharmaciens, a indiqué qu’ « à la lecture des résultats de cette enquête, il y a des résultats auxquels on s’attendait, notamment sur la disponibilité des médicaments et le rôle du pharmacien qui devrait être renforcé ».

S’agissant de la disponibilité des médicaments, M. Benbahmed, a précisé qu’« il fallait reconstituer les stocks stratégiques et la réglementation exige des fabricants et des importateurs d’avoir 90 jours de stocks ».

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