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Soudan : les parties rivales continuent à s’entredéchirer, la situation humanitaire s’enlise

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Les parties en conflit au Soudan continuaient à s’entredéchirer dimanche, pour le neuvième jours consécutif, faisant fi des appels incessants au cessez-le-feu, alors que la situation humanitaire s’enlise davantage, ce qui a poussé plusieurs pays à évacuer leurs ressortissants et des milliers de civils à fuir vers des pays voisins.

Selon des médias sur place, les tirs et explosions ont encore secoué, dimanche, la capitale Khartoum et ses banlieues, survolées par des avions de combat. Les alentours des aéroports de Khartoum et d’autres villes ont vu également la poursuite de violents combats entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), à coup de bombardements et de raids aériens.

Chaque partie disant contrôler les aéroports de Khartoum et d’autres villes du pays. 

Par ailleurs, les quartiers de Khartoum restaient encore dans le noir, en raison des coupures du courant électrique. Le nombre d’hôpitaux fermés, du fait des combats, continue à augmenter.

Selon des médias locaux, pas moins de 72 hôpitaux ont fermé leurs portes devant les patients, faute de moyens et d’équipements nécessaires à leur prise en charge, alors que les denrées alimentaires se font de plus en plus rares sur les étals des commerces, dont la majorité a baissé rideau.

L’un des porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), James Elder, a indiqué que les enfants sont les plus exposés à la malnutrition en raison du manque de denrées alimentaires. « Il y a déjà quelque 50.000 enfants qui souffrent de malnutrition aiguë », a-t-il déclaré, déplorant « l’incapacité d’acheminer des aides ».

« La vie de ces enfants est menacée », a-t-il averti.    Les hostilités entre les parties en conflit ont fait jusque-là, selon le ministère soudanais de la Santé, plus de 400 morts et 3500 blessés.

L’évacuation des ressortissants étrangers s’accélère

De nombreux Etats étaient, dimanche, en course contre la montre pour évacuer leurs ressortissants et personnels diplomatiques du Soudan.

En effet, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, la Suède, le Canada et d’autres pays ont mobilisé des moyens de transport pour mener à bien cette opération.

Selon des images retransmises par des médias, plusieurs convois de dizaines de véhicules blancs de l’ONU sortaient dimanche de Khartoum, tout comme de nombreux cars, et se dirigeaient vers Port-Soudan, dans l’est du  pays.

« Notre objectif est d’évacuer par avion le plus grand nombre possible de ressortissants (allemands) de Khartoum, compte tenu de la situation dangereuse au Soudan. Dans la mesure du possible, nous emmènerons également des ressortissants de l’UE et d’autres pays », a indiqué le ministère allemand des Affaires étrangères dans un tweet.

Plus tôt, le président américain, Joe Biden, avait annoncé que l’armée avait mené une opération pour « extraire » le personnel du gouvernement américain de Khartoum.

Un « peu moins d’une centaine » de personnes ont été évacuées lors d’une opération héliportée, selon un haut responsable américain.

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a lui aussi annoncé l’évacuation du personnel diplomatique du Royaume-Uni et les familles.

De même, l’Italie a indiqué qu’elle allait tenter d’évacuer dimanche ses ressortissants, tout comme la Turquie et d’autres pays.

Par ailleurs, des milliers de civils soudanais continuaient à prendre le chemin des pays voisins, en quête de sécurité et de nourriture.

Ainsi, entre 10.000 et 20.000 personnes ont fui les combats pour le Tchad voisin, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

L’est du Tchad accueille déjà plus de 400.000 réfugiés soudanais et « les nouveaux arrivants font peser une pression supplémentaire sur les services publics et les ressources du pays qui sont déjà surchargés », ajoute le HCR.

A noter que les appels au cessez-le-feu et à la retenue au Soudan continuaient à émaner de plusieurs parties, dimanche. En vain.

APS

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