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Ce qu’a dit le président Tebboune devant le Parlement

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, lundi au Palais des Nations, à Alger, l’ouverture de la session extraordinaire des deux chambres du Parlement. A cette occasion, le président Tebboune a tenu un discours au cours duquel il a dressé le bilan de ses quantre ans à la tête du pays.

Le Président Tebboune a affirmé que son discours instituait une tradition louable à l’effet d’évaluer les réalisations accomplies dans le cadre de la concrétisation des nobles objectifs pour lesquels est sorti le peuple algérien en février 2019 afin de réclamer le changement.

Le président de la République s’est dit fier d’être présent devant les représentants du peuple. « Je témoigne de votre intégrité et du fait que vous représentez le premier parlement élu loin de l’argent sale », a-t-il souligné, ajoutant : « Nous instaurons, aujourd’hui une tradition louable, dans le cadre de laquelle le Premier responsable du pays adresse un discours au peuple à travers ses représentants dans les deux chambres du Parlement ».

« Jamais aucun président de la République ne s’est adressé au Parlement depuis le discours prononcé par le défunt Président, Houari Boumediene en 1977 », a-t-il rappelé, ajoutant que son discours « intervient, à l’instar de la présentation, devant le Parlement, de la Déclaration de politique générale du gouvernement, dans le cadre des mesures que nous avons adoptées et mis en œuvre conformément à la Constitution de l’Algérie nouvelle, alors que cette déclaration était, précédemment, présentée selon les humeurs ».

« Je me suis engagé envers moi-même depuis que le peuple m’a confié la responsabilité de diriger le pays, à ériger le dialogue constructif en approche de travail tout en faisant de la transparence une culture de gestion des affaires publiques », d’où cette initiative de s’adresser à la Nation algérienne à travers les représentants du peuple pour « évaluer ensemble le bilan de réalisation des objectifs nobles pour lesquels notre vaillant peuple est sorti dans la rue en février 2019 afin de revendiquer le changement donnant, ainsi, des exemples en termes d’expression pacifique et civilisée de sa forte volonté de mettre fin à la crise grave qui a mis, à l’époque, les institutions de l’Etat à l’épreuve à cause de la dégradation de la gouvernance, de la propagation de la corruption et leurs séquelles désastreuses sur de la vie politique, ce qui a conduit à une crise de confiance profonde entre une autorité absente et des citoyens déçus ».

Le Président Tebboune a, en outre, rappelé l’impasse politique et la détérioration des conditions socioéconomiques, lesquelles constituaient des facteurs « qui ont failli effacer les constantes de notre nation en ouvrant la voie aux parties ciblant notre nation et notre unité pour lui infliger ce qu’elles n’ont pas pu faire pendant des années », saluant à ce propos « l’élan national béni et la cohésion du peuple algérien autour de l’Armée nationale populaire », ce qui a permis de déjouer, a-t-il dit, « les plans des conspirateurs et a redonné espoir de créer une nouvelle République fière de son passé, aspirant à un avenir meilleur ».

« les résidus de la Issaba »

Le président Tebboune a révélé que « les résidus de la Issaba » avaient provoqué la pénurie des produits alimentaires et des liquidités, dans une tentative de déstabilisation et de démoralisation des citoyens pour saper leur relation de confiance avec l’Etat.

Le président de la République a rappelé que « ces agissements s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du plan tracé pour l’Algérie avant l’élection présidentielle, celui de ladite période transitoire pour rejoindre les pays arabes et étrangers déstabilisés à ce jour ».

« Par le passé, les crédits bancaires ont atteint, des années durant, 5.000 milliards de dinars, dont seulement 10% ont été remboursés, car tout était transféré vers l’étranger », a fait savoir le Président Tebboune, annonçant la récupération de plus de 30 milliards de dollars entre biens immobiliers, unités industrielles et sommes d’argent.

« La lutte contre toutes les formes de corruption et la récupération des fonds détournés au peuple sous le règne de la Issaba (bande) a permis la récupération de plus de 30 milliards de dollars entre biens immobiliers, unités industrielles et sommes d’argent », a-t-il indiqué.

Il a, par ailleurs, rappelé que la crise ukrainienne avait impacté la situation économique mondiale fragilisée, entraînant une augmentation vertigineuse des prix de l’énergie et des produits alimentaires, soutenant que malgré ces conditions ayant conduit à la détérioration de la situation politique, économique et sécuritaire dans le voisinage direct de l’Algérie, « nous n’avons ménagé aucun effort pour imprimer la dynamique nécessaire à la mise en œuvre de notre programme ».

Le président de la République a précisé que la mise en œuvre de son programme avait commencé par « les réformes constitutionnelle et politique pour consolider l’Etat de droit et protéger les institutions étatiques contre toute dérive, en passant par les réformes économiques en profondeur pour diversifier l’économie, jusqu’à la consécration effective du caractère social de l’Etat et l’amélioration du niveau de vie des citoyens ».

Résultats des réformes

Le président de la République a indiqué que « les résultats des réformes engagées depuis que le peuple m’a investi de sa confiance, sont très rassurants », affirmant avoir fait de la consolidation du caractère social de l’Etat « une boussole pour tous les efforts consentis ».

Il a rappelé, dans ce contexte, « l’intérêt majeur » qu’il a accordé à la promotion et au renforcement du système social, à travers une panoplie de décisions en concrétisation de ses 54 engagements, citant notamment la révision de l’IRG, la revalorisation des salaires et l’institution de l’allocation chômage, ainsi que l’intégration de milliers d’employés dans des postes d’emploi permanents.

Le président Tebboune s’est, également, dit fier de la création de plusieurs instances constitutionnelles, à l’instar du Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ) et de l’Observatoire national de la société civile (ONSC). Après avoir rappelé la confiance placée en le CSJ, le président de la République a insisté sur l’impératif d’associer les jeunes lors de la prise de décisions concernant tout projet de loi soumis pour examen aux deux chambres du Parlement.

Zones d’ombre

Le président Tebboune a affirmé que 80% des décisions visant à améliorer la situation des zones d’ombre avaient été effectivement mises en œuvre. Dans son discours, le président de la République a précisé que « 80% des décisions relatives aux zones d’ombre ont été effectivement mises en œuvre », ajoutant que « le travail se poursuit pour rattraper tous les retards résultant de politiques antérieures ayant conduit à la propagation de telles zones ».

Il a, en outre, indiqué que « six (6) millions de citoyens algériens ont vécu dans des conditions qui auraient dû être dépassées depuis l’indépendance », soulignant que « la non-application des décisions ayant été données pour améliorer la situation des zones d’ombre est à l’origine du récent limogeage de plusieurs responsables locaux ».

« Etre au service du citoyen algérien c’est renforcer son sentiment d’appartenance à sa patrie », a soutenu le Président Tebboune, assurant qu’il « ne s’agit pas de slogans populistes, mais d’une question de principe ».

Economie émergente

Sur le plan économique, le Président Tebboune a précisé que « les résultats obtenus en matière de couverture de la production pharmaceutique et de relance de l’industrie automobile, ainsi que les différentes opportunités offertes par la politique de renforcement de la sécurité alimentaire, notamment dans le domaine de l’agriculture stratégique et saharienne, constituent un début prometteur pour que l’économie nationale soit au rang des économies émergentes dans le monde ».

Evoquant les nombreux exemples du développement de la production locale, le président de la République a affirmé que l’Algérie produit aujourd’hui 70 % de ses besoins en médicaments, et s’efforce d’augmenter sa production de céréales et de fabriquer les pièces détachées localement au service de l’industrie mécanique, citant à titre d’exemple les négociations en cours avec Fiat pour l’utilisation des pneus produits localement.

Evoquant les réalisations et les perspectives dans le secteur des Mines, le Président Tebboune a indiqué que les pouvoirs publics avaient lancé nombre de projets structurants pour booster le développement, affirmant avoir « instruit tous les responsables du secteur des mines d’éviter l’exportation des matières à l’état brut et de les exporter après transformation ». « L’Algérie aspire à produire 5 millions de tonnes de fer », a-t-il révélé, mettant en exergue l’importance que revêt la mine de Gara Djebilet. Le président de la République a rappelé en outre son engagement concernant l’extension du chemin de fer jusqu’à Tamanrasset, Adrar et El-Meniaa.

A cette occasion, le Président Tebboune a réaffirmé son refus de recourir à l’endettement extérieur, indiquant que les réserves de change dépassaient, aujourd’hui, les 70 milliards de dollars, « grâce aux cours du pétrole, mais aussi aux nationalistes qui ont remédié à toutes les failles relevées dans notre économie ». « La croissance économique a atteint 4,2%, en témoignent les institutions financières internationales dont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international qui a affirmé que l’Algérie fait partie des rares pays n’ayant pas de dettes et que rien n’indique un éventuel recours à l’endettement », a-t-il soutenu.

Projet de numérisation

Par ailleurs, le Président Tebboune a souligné que « le taux d’inflation connaît actuellement une baisse en Algérie », affirmant que l’action menée par l’Etat ces quatre dernières années a été marquée par l’adoption d’un plan économique à même de relancer la croissance et le développement. Et d’ajouter: « la fin du premier semestre de 2024 verra le parachèvement du projet de numérisation », mettant l’accent sur l’importance d’obtenir des chiffres exacts et réels pour réaliser le développement sur des bases scientifiques.

En ce qui concerne l’entrepreneuriat et l’innovation des jeunes, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie « est désormais au milieu du classement continental dans le domaine des start-up, après avoir été en bas du classement africain en la matière », rappelant que les pouvoirs publics ont accordé « un intérêt particulier » à la création d’un écosystème national pour les start-up, tout en poursuivant les efforts visant à intégrer le commerce informel dans le secteur officiel.

Concernant le développement de l’agriculture, notamment la filière céréalière, il a insisté sur l’importance de la promotion de l’irrigation, soulignant la nécessité de réutiliser les eaux traitées et de développer les projets de dessalement de l’eau de mer.

Le Président de la République s’est longuement attardé sur le dossier des importations et sur la façon dont la politique éclairée de l’Etat dans ce domaine a permis de freiner les importations anarchiques qui ont longtemps saigné les devises du pays au détriment du développement de la production nationale, se félicitant, par ailleurs, de « la fin du cauchemar des 25.000 sociétés fictives qui importaient, dilapidaient et grevaient le Trésor public ».

Grâce à plusieurs mesures, dont l’ouverture de lignes aériennes et maritimes avec plusieurs pays et l’ouverture d’expositions permanentes en Afrique, les produits algériens sont de plus en plus demandés en Afrique et dans le monde, a relevé le Président Tebboune.

Toutes ces réalisations ont été obtenues grâce au lancement d’un grand chantier pour fonder un nouveau modèle économique basé sur la diversification de l’économie, la création de richesses et la libération des initiatives à travers des réformes en profondeur et d’envergure, dont la promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement et de la loi monétaire et bancaire.

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