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Etats-Unis : Donald Trump devant un juge, une première historique

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Un Donald Trump combatif s’est présenté mardi dans un tribunal new-yorkais pour y être inculpé de façon formelle par un juge, une comparution historique qui divise et secoue l’Amérique. L’ancien président, le premier à vivre un tel événement judiciaire, a qualifié son sort de « surréaliste ».

Le poing levé devant des hordes de caméras, entouré de gardes du corps, l’ex-locataire de la Maison Blanche qui ambitionne d’y retourner en 2024, s’est rendu au palais de justice de Manhattan en vue de sa mise en accusation formelle. Il a plaidé non coupable dans une affaire de fraude liée à de l’argent versé en 2016 à une star du porno en échange de son silence.

Devant le palais de justice, des poignées de militants pour et contre Trump, parfois hauts en couleurs, ont été séparés dès les premières invectives — les autorités étant soucieuses que cette situation tendue, déjà au coeur d’une couverture médiatique exceptionnelle, ne dégénère pas.

Pro et anti-Trump

Ses détracteurs avaient déployé une immense banderole « Trump ment tout le temps ». Le milliardaire clame son innocence et assure être victime d’une « chasse aux sorcières » orchestrée par les démocrates du président Joe Biden, qui lui aurait « volé » sa victoire à la présidentielle de 2020.

Le démocrate a fait savoir que cette comparution n’était « pas une priorité » pour lui, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.

New-Yorkais de naissance, Donald Trump a passé la nuit dans sa luxueuse « Trump Tower » et devait se soumettre, au tribunal, au rituel imposé à tout prévenu: décliner son nom, âge et profession, effectuer un relevé d’empreintes digitale. Il devrait en revanche échapper au fameux « mugshot » — la prise en photo, source de tant d’humiliations publiques pour les stars aux Etats-Unis.

Pas de menottes

D’après son avocat Joe Tacopina, il ne sera pas menotté lors de son transfert jusqu’à la salle d’audience située au 15ème étage du palais de justice. Avant d’entrer, Donald Trump a promis une courte déclaration devant les caméras, autorisées jusque-là.

Lors de sa comparution qui devrait durer une trentaine de minutes, le juge Juan Merchan lui lira l’acte d’accusation et lui demandera s’il compte plaider coupable ou innocent. Il devrait ensuite être laissé en liberté, peut-être sous conditions, en attendant l’organisation de son procès à une date ultérieure.

L’homme d’affaires new-yorkais, qui a fait fortune dans l’immobilier et la télévision, a donné ensuite rendez-vous à ses fidèles et ses dizaines de millions d’électeurs pour une conférence de presse depuis sa résidence Mar-a-Lago, en Floride, à 20H15 (00H15 GMT mercredi).

Les chefs d’inculpation — une trentaine selon CNN — n’ont pas encore été rendus publics et devraient l’être par le procureur de Manhattan qui le poursuit, Alvin Bragg, un élu démocrate: ils seraient liés à des fraudes comptables lors du versement légal en octobre 2016 et au remboursement par la suite de 130.000 dollars à l’actrice de films pornographiques Stormy Daniels.

Violation électorale?

De son vrai nom Stephanie Clifford, cette femme, qui collabore avec la justice depuis cinq ans, était censée taire une supposée et très brève relation extraconjugale en 2006 avec Donald Trump, qu’il nie.

Les 130.000 dollars qu’elle avait touchés d’un ancien avocat et homme à tout faire de l’ancien président, Michael Cohen — lequel a fait de la prison et s’est retourné contre son patron en 2018 — n’avaient pas été déclarés dans les comptes de campagne du candidat Trump à la présidentielle de 2016.

Une possible violation des lois électorales de l’Etat de New York: cette somme avait été enregistrée, potentiellement illégalement, comme « frais juridiques » dans les comptes de son entreprise Trump Organization, déjà condamnée en décembre et janvier à une amende au civil de 1,6 million de dollars pour fraudes.

Au-delà de cette affaire, Donald Trump est visé par plusieurs autres enquêtes, notamment sur son rôle dans l’attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, sa gestion des archives présidentielles ou encore des pressions exercées sur des responsables électoraux en Géorgie pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.

AFP

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