AccueilActualitéNationalBoulenouar : "l'informel représente 30 à 40% des activités commerciales"

Boulenouar : « l’informel représente 30 à 40% des activités commerciales »

- Advertisement -

Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCAA), Hadj Tahar Boulenouar, a estimé, ce mercredi, que l’informel représente entre 30 à 40% des activités commerciales en général.

S’exprimant sur les ondes de la radio chaîne 3, M. Boulenouar a relevé une amélioration, grâce notamment à la création de quelques marchés au niveau national et l’encouragement de quelques activités à intégrer le formel telles que les commerçants ambulants.

« On peut dire que l’informel représente 30 à 40% des activités commerciales en général », a-t-il estimé, en rappelant que l’informel nuit à l’économie, à l’activité légale et au consommateur.

Il a expliqué que les produits contrefaits et issus de la contrebande se commercialisent par le bias de l’informel, parce qu’il n’y a pas de contrôle. « C’est pour cela que l’informel est devenu un fléau », a-t-il dit, en faisant état d' »un manque à gagner pour l’Etat équivalent à 5 milliards de dollars par an » à cause de l’informel.

Selon lui, « l’informel a touché tous les secteurs de l’économie, même le secteur de la fabrication », a noté le président de l’ANCAA, qui a rappelé les rapports des médias sur les découvertes effectuées par les gendarmerie et la police d’ateliers informels de fabrication de pièces de rechange, de produits cosmétiques…etc.

« Eradiquer l’informel, c’est défendre notre économie »

« L’informel c’est une concurrence déloyale face aux opérateurs économiques, producteurs ou commerçants », a-t-il indiqué, et d’ajouter que les investisseurs ne peuvent pas et ne veulent pas investir dans un secteur où l’informel représente un chiffre énorme.

« Eradiquer l’informel, c’est défendre notre économie, défendre les droits des consommateurs et défendre aussi l’activité légale », a-t-il expliqué. Pour éradiquer l’informel, selon M. Boulenouar, il faut multiplier les marchés et encourager les gens qui exercent dans l’informel à s’installer dans ces marchés formels.

L’Algérie enregistre un déficit en nombre de marchés de gros, de détail ou de proximité. Ils sont à peine 47 marchés de gros et près de 1 800, toutes catégories confondues, sur l’ensemble du territoire national.

Le président de l’ANCAA a estimé le besoin entre 500 à 700 marchés à réaliser dans les quelques prochaines années, tout en rappelant que six autres sont déjà en cours de réalisation. Certains accusent des retards dont ceux de Boumerdès, Alger, Relizane, Béchar, Adrar, Batna, Khenechla, alors que celui de Ain Defla a été inauguré.

M. Boulenouar a insisté pour l’aspect de la modernisation et de la numérisation des marchés pour soulever ensuite le problème du manque de chiffres fiables permettant de réguler le marché.

Il a cité, dans ce sillage, la récente déclaration du président de la République qui, lors des assises de l’agriculture, avait révélé qu’au moment où on croyait avoir 32 millions de tête d’ovins, l’on découvre que nous n’en avons en réalité que 19 millions de tête, ce qui nous a contraints à importer de la viande fraiche bovine pour les besoins du marché.

Diminuer les importations par étapes

Concernant la gestion des importations, M. Boulenouar a plaidé pour une diminution des importations par étapes. « Diminuer l’importation a deux objectifs : réduire la facture d’importation et encourager la production nationale », a-t-il expliqué, mais la réalité, a-t-il ajouté : « Quelques producteurs nationaux, au lieu d’augmenter leur production, ils ont augmenté le prix », a-t-il noté, en rappelant les déclarations du chef de l’Etat qui a dit que « diminuer la facture d’importation ne doit pas être en dépit du consommateur et du citoyen ».

« C’est pour ce la qu’au niveau de notre association, nous avons proposé une méthode : diminuer les importations par étapes », a-t-il dit, en expliquant, par exemple, en 2023, il faut diminuer de 10% le taux d’importation et la deuxième année, diminuer ce taux de 20%. En parallèle, il faut accompagner les producteurs à augmenter leur production au fur et à mesure.

Selon M. Boulenouar, la manière dont on a interdit les importations a créé du monopole, le monopole a créé la spéculation, et la spéculation a fait que les prix ont augmenté de 5% ou 10%, mais de 100% et 200%.

Il a indiqué l’objectif était de dminuer les importations et non pas le nombre d’importateurs. Selon lui, interdire les impotations de cette manière ça n’a pas servi à grand chose, puisque les produits interdits se sont retouvés sur le maché national à travers ce qu’on appelle le « cabas » et de la contrebande.

Il a également relevé que la réduction du nombre d’importateurs a fait que ceux qui exercent toujours ont doublé le taux d’importation. « Il faut réfléchir à diminuer le taux d’importation de chaque produit et non pas le nombre d’opérateurs importateurs. Parce que, réduire le nombre de ces opérateurs va créer le monopole », a-t-il estimé.

Articles associés

Fil d'actualité

Articles de la semaine