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« Si le prix du baril se stabilise autour d’une moyenne annuelle de 80 dollars sur l’année 2022 ce sera parfait »

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L’ex-ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, s’est exprimé sur le marché pétrolier en estimant que « si le prix du baril se stabilise autour d’une moyenne annuelle de 80 dollars sur l’année 2022 ce sera parfait ». Actuellement, les prix du pétrole tournent autour de 75 et 79 dollars le baril.

Pour les prix actuels du pétrole, l’ex-ministre de l’Energie pense qu’ »il s’agit en ce moment d’une bonne performance considérant la panique qui affecte le marché avec la nouvelle vague du virus Omicron. » « Plusieurs pays sont en train de prendre des mesures qui vont affecter surtout la mobilité et certaines activités économiques dont l’impact est important sur la demande pétrolière mondiale », a-t-il expliqué, dans un entretien accordé au média Energy Magazine DZ

Selon M. Attar, également ancien PDG de Sonatrach et expert en énergie : « Il est même probable que le prix du baril chute dans les semaines à venir, à moins d’une modification de la stratégie de l’OPEP+ dont la prochaine réunion se tiendra début janvier 2022. » « Pour le moment on peut résumer la situation par ces termes : « l’OPEP+ a eu raison sur le marché grâce à sa stratégie, mais la COVID 19 a eu raison du baril ! », a-t-il dit.

A une question de savoir « quel peut être le niveau du prix du baril pour l’Algérie pour garantir un équilibre financier ? » L’ex-ministre a indiqué qu’ »il y a plutôt trois niveaux de prix. » « Le prix acceptable et surtout raisonnable dans la conjoncture actuelle laquelle va durer au moins une sinon deux autres années. Elle est caractérisée par beaucoup d’incertitudes liées non seulement à l’évolution de la pandémie, mais aussi à la demande sur le marché qui n’est pas prête à revenir aux niveaux des années précédentes. La pandémie a entrainé d’une part un recul de la croissance économique mondiale, et d’autre part une mutation des comportements des consommateurs et par conséquent des stratégies de tous les acteurs énergétiques producteurs ou consommateurs », a-t-il expliqué.

« Si le prix du baril se stabilise autour d’une moyenne annuelle de 80 dollars sur l’année 2022 ce sera parfait, et je pense qu’il ne le sera que si l’OPEP+ maintient sa cohésion et sa stratégie », a-t-il estimé.

« Il n’est pas exclu alors que le baril atteigne ou dépasse les 100 dollars au-delà de 2022 »

Au-delà de 2022, selon Abdelmadjid Attar, « le prix du baril pourrait augmenter, pour deux raisons : « Primo, l’impact du recul important des investissements dans le secteur des hydrocarbures qui ne pourra pas répondre à un éventuel accroissement important et rapide de la demande. Mais il faut tenir compte que cet accroissement sera de courte durée. »

« Secundo, les retombées de la transition énergétique vers un modèle moins carboné ne sont pas hélas au rendez-vous à l’échelle mondiale comme on peut le constater aussi bien en Asie qu’en Europe. C’est ce qui va contribuer à accroitre la demande, et celle du gaz naturel au cours du deuxième semestre 2021 en est la preuve avec un record sur le prix du MMBtu. Il est actuellement autour de 60 $ le MMBtu, plus qu’en Asie, et va attirer une bonne partie du GNL américain », a-t-il ajouté.

« La pression sur la demande gazière n’a pas eu de conséquences importantes sur le prix du baril en 2021. Mais que va-t-il se passer si cette pression se poursuit en 2022 ? Même si l’OPEP+ maintient sa stratégie d’accompagnement du marché, il n’est pas exclu alors que le baril atteigne ou dépasse les 100 dollars au-delà de 2022. C’est ce que j’appellerai un prix souhaitable pour l’économie de tous les pays producteurs. Cette hypothèse ne tient pas compte de situations exceptionnelles à caractère géopolitique (conflits) », selon Abdelmadjd Attar.

Et d’ajouter : « On peut enfin évoquer le prix insupportable qui peut survenir comme cela a eu lieu en avril 2020, en cas d’aggravation de la situation sanitaire et économique mondiale et une dislocation dans les rangs de l’OPEP+ dès 2022. Par conséquent, Il n’y aura que des perdants avec un prix autour de 20 à 30 dollars le baril. Mais je doute que cela puisse se produire sur de longues durées, parceque c’est un prix qui n’arrangera personne, y compris l’économie mondiale. »

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