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Les IDE en Afrique: L’Algérie parmi les pays les moins attractifs

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En matière d’investissements directs étrangers il y a quelque chose de vraiment paradoxal, entre ce qui est officiellement proclamé par les autorités algériennes et ce qui se passe réellement sur le terrain. 

En effet, entre la volonté clairement affichée par les autorités algériennes de faire venir en Algérie le maximum de capitaux étrangers et le chemin inverse pris par les capitaux algériens détournés vers d’autres pays, il y a comme une odeur de tromperie sur la question. Alors que le gouvernement algérien hésite à entamer les démarches nécessaires pour récupérer les centaines de milliards de dollars détournés vers des banques étrangères par des responsables véreux, ce dernier se braque sur d’hypothétiques investissements directs étrangers qui, dans le meilleur des cas, n’excèderont pas 2,5 milliards de dollars comme ce fut le cas en 2013.

L’Algérie n’a effectivement jamais brillé en matière d’attrait d’investissements directs étrangers, qui n’ont guère dépassé ce chiffre de 2013 qui s’explique en grande partie, par le décollage de l’industrie de montage automobile. Plusieurs firmes automobiles internationales s’étaient en effet associées avec des hommes d’affaires algériens pour réaliser une dizaine d’unités de montage en Algérie. Elles avaient, à elles seules, attiré pas moins de 1,5 milliards de dollars, soit presque autant que tous les projets agroalimentaires et de services réunis.

Il faut dire que nos gouvernants n’ont rien fait d’original pour attirer ce genre de capitaux soumis à une féroce concurrence internationale qui n’arrangent que les pays qui offrent les meilleurs avantages comparatifs et compétitifs.

Il faut en effet savoir qu’en matière de conditions préalables à toute décision d’investir dans un pays, les opérateurs étrangers tiennent d’abord et, avant tout, à la stabilité politique, mais aussi à la stabilité juridique. Deux conditions essentielles que l’Algérie n’est jamais parvenue à satisfaire pleinement. Les investisseurs étrangers ont toujours eu à se plaindre de blocages bureaucratiques, de lois qui changent du jour au lendemain sans prévenir, de corruption à tous les niveaux de la hiérarchie et d’une justice lente et inéquitable. C’est une situation qui a toujours prévalu, au point de faire perdre â l’Algérie tous ses attraits, y compris, ceux dont la nature l’a si bien dotée (position géographique, disponibilité de l’énergie, main d’œuvre pas chère etc.). 

Cette inaptitude de l’Algérie â séduire les investisseurs étrangers a du reste, été clairement mise en évidence par un tout récent rapport du grand cabinet international de Conseils en investissements « Deloitte », qui classe l’Algérie parmi les pays les moins attractifs d’Afrique. L’Algérie est en effet classée à la 30ieme place, au même rang que le Mali, le Niger et le Botswana avec seulement 1,12 milliards de dollars en 2020 et 1,4 milliards en 2019.

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Depuis l’insurrection populaire du 22 février 2019 et les soubresauts qu’elle a provoqué au niveau de la gouvernance du pays, l’investissement productif n’est en effet plus à l’ordre du jour et les projets de partenariats avec des firmes étrangères, pratiquement tous abandonnés. De son côté, le gouvernement algérien, pris dans la tourmente de cette crise politique à laquelle s’est ajoutée une grave crise sanitaire, a relégué l’économie au dernier rang de ses préoccupations. Le secteur pétrolier qui attirait le plus d’IDE a été, lui aussi, paralysé par le déclin sans précédent des prix des hydrocarbures, qui a contraint tous les producteurs du monde à différer leurs projets d’investissement dans la recherche, l’exploration et l’exploitation pétro-gazières.

Rien de sérieux n’étant entrepris pour améliorer le climat des affaires, il ne faudrait certainement pas s’attendre à ce que les résultats en matière d’attrait d’IDE, s’améliorent au cours des toutes prochaines années, quand bien même, le gouvernement accorderait d’énormes facilités aux compagnies pétrolières étrangères pour les inciter à investir, comme il le souhaite, dans les gisements répertoriés de pétrole et de gaz de schiste. De ce fait les IDE se feront encore plus rares dans les toutes prochaines années. Les capitaux encore en circulation dans le monde, seront évidemment captés par les pays les plus attractifs dont l’Algérie ne fait malheureusement pas partie.

L’effondrement des grandes entreprises privées algériennes conséquemment à l’incarcération de leurs patrons, est également de nature à réduire encore plus les montants d’IDE que l’Algérie parvenait à capter par le biais de ces sociétés qui avaient tout de même réussi à construire d’intéressants partenariats avec de grandes firmes étrangères. Le peu capitaux que ces sociétés privées algériennes parvenaient à attirer pour réaliser des usines de diverses natures (montage automobile, fabrication de produits électroniques, usines agro-alimentaires, médicaments et autres), se sont déjà taris en raison de la fermeture ou du fonctionnement au ralenti, de ces usines désormais confiées à des administrateurs judiciaires qui les gèrent de manière bureaucratique.

Pour toutes ces raisons, il ne reste pratiquement plus rien à comptabiliser aujourd’hui, en matière d’investissements étrangers. 

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