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Exportation : Sonatrach table sur 28 à 30 milliards de dollars en 2021

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La compagnie nationale des hydrocarbures « Sonatrach » table sur des exportations d’une valeur de 28 à 30 milliards de dollars en 2021, si les prix du pétrole se maintiennent au niveau de 65 à 70 dollars le baril.

C’est ce qu’a indiqué mardi le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse organisée au siège de la direction générale du groupe et consacrée à la présentation du bilan de ses réalisations durant l’exercice 2020 et les cinq premiers mois de l’année en cours (janvier à fin mai 2021).

A noter que durant les cinq premiers mois de 2021, les exportations ont augmenté de 24% en passant de 33 Mtep à fin mai 2020 à 40 Mtep à fin mai 2021, ce qui représente en valeur 12,6 milliards de dollars (à fin mai 2021) conte 8,7 milliards de dollars (à fin mai 2020). Cette hausse est justifiée par une reprise graduelle du marché gazier.

Il faut souligner que durant durant l’exercice 2020, marquée par la crise sanitaire provoquée par la pandémie de la Covid-19, Sonatrach a réalisé 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’export en baisse de 39% par rapport à l’année 2019 durant laquelle la compagnie nationale a réalisé 33 milliards de dollars.

Interroger sur comment Sonatrach va-t-elle tirer profit du raffermissement des cours du pétrole et du gaz ces dernières semaines, M. Hakkar a indiqué que Sonatrach ne va pas maximiser les exportations au détriment des gisements. « Nous allons exporter tout ce que nous avons prévu d’exporter. On ne va pas aller vers une maximisation de l’exportation au détriment de la préservation de nos gisements. Il y a un équilibres qu’on va assurer, ce qui est très important. »

« C’est vrai, le marché est favorable. Les cours ont augmenté, mais on ne le fait pas, puisqu’il y a des conditions de préservation des gisements. Au niveau de Sonatrach, on donne une importance capitale pour la préservation de nos gisements, pour assurer une production à long terme », a-t-il expliqué

Et d’ajouter : « On continue de profiter des opportunités du marché. Durant les cinq premiers mois de l’année 2021, nous avons placé combien de cargaisons de gaz en spot. Pour le GNL, nous avons dépassé nos prévisions pour les cinq premiers mois (2021), et nous avons réalisés 119% de nos objectifs. On est très à l’aise. Nous avons profité de cette conjoncture, mais toujours dans un équilibre entre qu’est-ce que nous avons prévu d’investir et la préservation des gisements. »

Loi sur les hydrocarbures

Invité a s’exprimer sur la loi sur les hydrocarbures, M. Hakkar a indiqué que « Sonatrach n’est pas responsable sur cette loi, malgré que j’ai l’honneur de présider le groupe de travail sous l’égide du ministère de l’Energie, Alnaft et l’ARH. »

Préférant donner son avis en tant qu’expert et non pas en tant que PDG de Sonatrach, il a estimé que cette loi « assez attractive ». « Les textes d’application ont été finalisés. Le gouvernement a déclaré que les textes ont été approuvés au niveau du conseil des ministres et il ne reste que leur publication. Ce matin (mardi, ndlr), j’ai eu l’information que d’autres textes ont été déjà publiés. Peut-être avant la fin du mois de juillet on aura tous les textes de cette loi. »

Cependant, le PDG de Sonatrach a estimé que la question ne devrait pas se poser sur l’attractivité de la loi en elle-même, mais sur le contexte. « Aujourd’hui, le contexte mondial notamment pour l’investissement dans l’exploration n’est pas favorable », a-t-il dit, en expliquant que les statistiques et les études qui ont été faites montrent une baisse « drastique » des investissements à l’échelle mondiale au niveau de l’exploration et production du secteur des hydrocarbures. « La grande baisse a touché la partie exploration », a-t-il relevé.

« En plus de ça, il y a la politique des grandes compagnies qui se convergent en compagnies énergétiques, à l’instar de BP et Total. Quelques compagnies internationales, qui ont des capacités d’investissement dans l’exploration et production, sont en train de se convertir en compagnies énergétiques et focalisent leurs investissements vers les énergies renouvelables », a-t-il précisé.

Transition énergétique

Questionné sur la transition énergétique, M. Hakkar a indiqué que Sonatrach s’inscrit « pleinement » dans le programme national. « Aujourd’hui à Sonatrach, nous sommes convaincus qu’on doit s’inscrire dans ce processus (de transition énergétique), mais pas comme les sociétés peut-être internationales. »

A ce propos, il a expliqué que les hydrocarbures continueront à jouer un rôle « important jusqu’à 2050 », tout en soutenant que  « les hydrocarbures ne constitueront pas moins de 50 % du mix énergétique mondial jusqu’en 2050 », en soulignant que Sonatrach à des missions de répondre aux besoins du marché national, notamment en matière de produits hydrocarbures.

« Nous allons continuer d’investir. Nous avons un potentiel dans lequel on croit, que ce soit conventionnel ou non conventionnel. Sonatrach étudie comment s’inscrire dans cette transition. Bien sur, on ne va pas rester à 100% hydrocarbures », a-t-il dit.

Premièrement, a-t-il expliqué : « On va investir dans les énergies renouvelables, notamment pour la production de l’énergie dont à besoin Sonatrach pour ses installations industrielles, pour réduire sa facture énergétique et faire de l’économie du gaz et d’électricité. »

Deuxièmement, a-t-il ajouté : « On est très conscients des enjeux internationaux, notamment dans la recherche de nouveaux produits qui ont des empreintes carbones très faibles. Et on va y aller. D’ailleurs nous avons signé pas mal de conventions et des mémorandums avec des compagnies reconnues, pour travailler sur le développement de ces projets, notamment l’hydrogène, et probablement, dans les prochains mois, on va signer un projet pilote pour un projet hydrogène. » Il a estimé que « l’hydrogène ne sera compétitif qu’à partir de 2050 notamment en Europe ».

« On travaille sur les bio-carburants et on continue notre effort pour soutenir les programmes nationaux en terme de photovoltaïque. Aujourd’hui, ce volet-là est pris en charge par tout un ministère, et Sonatrach continue de s’inscrire dans cet effort. », a souligné M. Hakkar.

2 milliards de dollars de contrats signés avec des sociétés algériennes

Interrogé au sujet de l’engagement de Sonatrach au niveau des projets de dessalement d’eau de mer à travers le territoire national, M. Hakkar a fait savoir que quatre projets de réalisation de stations de dessalement ayant un « caractère urgent » ont été confiés à Sonatrach pour faire face au manque de précipitations. Sonatrach est engagée sur les 11 stations de dessalement d’eau de mer, dont 9 activent à une capacité de 100 %, selon le PDG de la compagnie nationale.

S’agissant de l’intégration du contenu local, Toufik Hakkar a souligné que sur les 2010 contrats signés en 2020, 1600 contrats l’ont été avec des sociétés algériennes (de droit algérien), ce qui représente presque 80% du total des contrats signés. « Cela reflète la politique de Sonatrach pour le développement du contenu local », a-t-il dit.

Il a précisé que ces 1600 contrats représentent l’équivalent de 2 milliards de dollars. « Si nous avons recouru aux services des sociétés étrangères, nous aurions dépensé 2 milliards de dollars. Nous avons signé avec des sociétés algériennes et nous avons économisé presque 2 milliards USD ». Selon lui, ces contrats couvrent les services, les travaux et les études.

« L’investissement qui a été réalisé en 2020, c’est l’équivalent de plus de 5 milliards de dollars, et 64% de cet investissement a été réalisé en dinar », a-t-il souligné, en estimant que c’est un chiffre « record » pour Sonatrach, dont les investissements en dinar étaient avant autour de 40 à 47%. »

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