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Mebtoul : « Face à la crise, il faut impliquer une nouvelle politique salariale et moraliser la société »

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Dans toute société toujours en mouvement, il n’existe pas l’immobilisme où toute Nation qui n’avance pas recule forcément. Le statu quo serait suicidaire pour le pays pouvant conduire à sa déstabilisation. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmane Mebtoul.

Pour lui, le dialogue productif est l’outil par excellence de la bonne gouvernance et  toute politique de relance économique  doit reposer forcément sur une nouvelle politique salariale qui récompense le mérite et l’effort loin de la politique rentière actuelle

« On peut faire une des meilleures constitutions et lois (ce mythe bureaucratique du juridisme)  , souvent non appliquées du fait de rapports de force  contradictoires, l’important étant  d’analyser le fonctionnement de la société par  la pratique sur le terrain », indique le professeur.

Il ajoute que pour l’Algérie, la gestion volontariste depuis l’indépendance, les enjeux de pouvoir internes, la crise économique, sociale et culturelle, et enfin les contraintes externes de plus en plus pesantes ont abouti à des changements, qui ont révélé une réalité bien amère : l’absence dramatique d’une véritable stratégie nationale tant  par rapport au mouvement social interne  super médiatisé, qui a fait émerger de nouveaux comportements et aspirations, qu’aux nouvelles  mutations mondiales.

Selon lui, il y a urgence d’une unification des régimes de retraite pour plus de justice sociale. Sans moralisation de la société, et une société participative impliquant les citoyens, il est utopique de mettre en place  un développement durable.  « Face à la crise, des stratégies d’adaptation politique, militaire, sociale et économique  s’imposent tenant compte de l’innovation destructrice, en ce monde turbulent et instable pour reprendre l’expression du grand économiste Joseph Schumpeter », précise MMebtoul qui poursuit : « Face aux enjeux géostratégiques, le monde  devant connaître d’importants bouleversements horizon 2021/2030, impose à l’Algérie une stratégie d’adaptation tant politique, économique que militaire, avec pour soubassement le dialogue productif entre toutes les composantes de la société dans sa diversité. Il  existe un lien dialectique entre sécurité et développement, la  future politique  devra forcément  s’orienter  vers plus décentralisation autour de quatre ou cinq  grands pôles régionaux  et donc  éviter la centralisation bureaucratique  à outrance du passé. Face aux tensions budgétaires et géostratégiques, pour l’Algérie,  il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société afin de stabiliser le corps social ». Enfin, le professeur estime que de grands défis attendent l’Algérie, pays à très fortes potentialités, acteur stratégique  de la stabilité de  la région méditerranéenne et africaine.

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