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Renforcement du front interne : De la rue aux institutions

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C’est devenu le leitmotiv de presque toute la classe politique, et de la sphère gouvernementale, le renforcement du front interne, est sur toutes les lèvres, comme un effet de mode.

Il fait bonne figure aujourd’hui de parler de renforcer les rangs et de se serrer les coudes contre les menaces incessantes des agendas étrangers, en vue de déstabiliser le processus démocratique et constitutionnel en cours, et replonger l’Algérie dans les abysses de l’anarchie.

Mais au-delà des bonnes paroles prêchées à partir des grandes tribunes, les concrétisations sur les terrains et dans la pratique de la politique ne suivent pas cette vision des choses, qui pour l’heure, demeure du domaine de l’abstrait.

La vraie expression de ce principe sacré, devrait se ressentir dans l’accomplissement du changement réclamé par toutes les parties, et pour lequel des étapes importantes ont été franchies.

Du Hirak du 22 février 2019, à celui de 2021, des foyers profonds de discorde ont été anéantis par la satisfaction des revendications du peuple qui ont abouti aujourd’hui à de nouvelles lois fondamentales qui ont le mérite de redistribuer les cartes, et de permettre aux parties muselés par le passé de s’exprimer et de prendre part à la reconstruction du pays.

Et ce à travers la dissolution de l’APN, et l’organisation d’élections législatives et locales, avec de nouvelles dispositions favorisant l’égalité des chances et surtout l’ouverture des sphères politiques à tous ceux qui ont contesté et cassé l’ancien système.

Une opportunité inespérée pour renverser l’ordre politique despotique qui a conduit le pays à la déchéance, au point de risquer son intégrité et sa souveraineté.  C’est dans cette réorganisation que l’effet du renforcement du front interne, devrait se manifester et prendre forme, pour naître des entrailles de la société et s’étendre par son déploiement dans les sphères de décision et de gouvernance.

Autrement dit, les moyens les plus efficaces pour protéger le pays des menaces extérieures de déstabilisation, ne peuvent être canalisés pour en constituer un front interne solide, que dans la mesure où le principe de l’unité nationale serait porté au sein de nos institutions nouvelles, par les acteurs mêmes de la protestation populaire.

Ce qui revient à dire, que le renforcement du front interne nécessite le passage du Hirak de la rue aux institutions et aux assemblées. Sinon à qui cela aurait-il servi d’avoir obtenu satisfaction des requêtes et des revendications? comment parler de cohésion nationale, comme rempart aux agressions externes, si toutes les solutions proposées et débattues sont refusées d’emblée? autant de questions qui auraient dû trouver quelques débuts de réponses, à travers les réformes entamées, l’année dernière, malheureusement ce n’est pas le cas.

Cela étant, si la consolidation du front interne devrait passer par l’efficience des actions de l’Etat à résoudre les problèmes des citoyens, il incombe la même responsabilité aux citoyens, dans la concrétisation de cette unité.

C’est toute la complexité de la situation actuelle, ou la veille de la mise en œuvre de la nouvelle constitution, du plan de relance économique, et du renouvellement des institutions, l’Algérie se trouve en proie à une double convoitise, celle d’une hostilité étrangère sans précédent, et d’une désorganisation interne dangereuse.

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