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Dette des pays « pauvres » : les enjeux du nouveau cadre des discussions entre l’Afrique et le G20

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Fin 2020, les 20 pays les plus riches de la planète ont révisé leur manière d’assister les pays pauvres en réduisant le poids de leurs dettes publiques. Le nouveau cadre qui en est sorti commence à se mettre en place, mais les avis sur son efficacité sont partagés.

Les pays d’Afrique subsaharienne éligibles à la suspension du remboursement de la dette due aux pays membres du G20 sont attentifs aux discussions que mènent actuellement l’Ethiopie, le Tchad et la Zambie avec ce groupe. Le ministre zambien des Finances, Bwalya Ng’andu, dont le pays fait face à une fragilité en raison de sa dette extérieure a confirmé le 5 février 2021, que des négociations avaient débuté pour tirer profit du cadre commun de traitement de la dette du G20.

Le groupe a mis en place cet instrument censé aller plus loin que l’initiative de suspension de la dette des pays pauvres prise en mars 2020, et permettant que les négociations entre créanciers et débiteurs se passent dans un cadre « plus équitable ». La première initiative a eu des blocages et l’un d’eux était en effet, le fait qu’on reprochait à la Chine, membre du G20, de ne pas être transparente dans son processus.

En plus des créanciers bilatéraux, le nouveau cadre permet aux pays africains débiteurs d’ouvrir des négociations sur des allègements de dette avec les créanciers commerciaux internationaux. Dans le précédent processus, ces derniers étaient simplement invités à apporter leur soutien.

Moody’s estime que les implications du nouveau cadre de suspension du service de la dette des pays pauvres par le G20 devront se confronter à la réalité

Selon l’agence de notation américaine, « il semble peu probable que les objectifs des différentes parties aient matériellement changé. Les créanciers publics (bilatéraux et multilatéraux) continuent d’insister sur un traitement équitable de tous les créanciers, y compris ceux du secteur privé ». Les pays débiteurs restent préoccupés par le fait de savoir si activer le mécanisme ne compliquera pas leur accès au marché international des capitaux. Enfin, les créanciers privés restent divisés sur la manière de contribuer à l’initiative.

Les conclusions du processus débuté par ces trois pays seront donc essentielles pour le recours des autres Etats africains à ce cadre commun d’atténuation de la dette internationale. Dans la société civile internationale, on parle déjà d’une opportunité qui n’arrangera toujours pas les affaires des pays pauvres.

Selon Eurodad qui milite pour une dette au service du développement, le nouveau cadre ne parvient pas à annuler la dette des pays qui en ont besoin. Il n’exige pas la participation obligatoire du secteur privé, du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et d’autres banques multilatérales de développement aux efforts d’allégement de la dette. On lui reproche aussi de restreindre le bénéfice de l’initiative aux pays dont la viabilité de la dette sera jugée conforme par le FMI.

La dette africaine fait l’objet de gros débat, et plusieurs analystes même issus du FMI n’hésitent pas à avancer des arguments alarmistes à son propos. En 2020, les pays du monde pour faire face à la covid-19 se sont endettés de plus de 12 000 milliards $ supplémentaires.

L’Afrique n’a pas mobilisé plus de 30 milliards $ dans ce volume. Par ailleurs, l’encours moyen de la dette de la région par rapport à son produit intérieur brut (PIB) est de 57% contre plus de 100% pour plusieurs des pays développés.

Ecofin

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