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Hamdani : « le dispositif de la filière lait doit être revu radicalement »

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Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hamdani, a évoqué la filière lait qui travers des crises récurrentes. Hamdani a estimé que le dispositif de soutien à la filière doit être revu « radicalement ».

Hamdani a indiqué que la feuille de route de son secteur a tenu compte « fortement » de la filière lait. « Je crois que le dispositif de cette filière est arrivé à un moment ou un niveau où il doit être revu radicalement », a-t-il estimé, en faisant savoir qu' »il y a un dispositif sur la filière lait et un groupe de travail a été installé à cet effet pour revoir cela. »

« La filière lait, c’est l’une des premières soutenues par l’Etat à partir des années 1995. Il est faux de dire que depuis, il n’y a pas eu de résultats. Sauf que les résultats qu’on a eus jusqu’aux environs de 2010 et ceux que nous constatons aujourd’hui montrent que le dispositif est dépassé au regard des enjeux et des attentes », a rappelé le ministre dans un entretien accordé au journal El Watan de ce lundi 1 février 2021.

« Ce dispositif a été conçu particulièrement sur l’aspect soutien aux prix du lait pour qu’il devienne accessible et plus rémunérateur. Je parle du lait de production nationale. Il y a eu, en somme, des primes qui ont été instaurées et ces primes-là ont été revues à la hausse », a expliqué Hamdani.

Et d’ajouter : « On a démarré avec 4 dinars et on est à 12 DA pour la prime de production. Nous regardons et nous constatons aujourd’hui que la façon dont ce soutien est en train d’être mis en œuvre est source de problèmes. Pourquoi ? Cela a créé des réseaux parallèles et engendré un certain nombre de problèmes. Aujourd’hui, au-delà de l’assainissement, c’est une autre vision qu’il faut apporter. »

Selon le ministre, « dans la filière lait, il y a des postes qui pèsent lourdement. Je pense à l’alimentation, aux aspects sanitaires et à l’amélioration génétique (pépinières de génisses et insémination artificielle notamment). Je pense également à l’investissement à la ferme. Des orientations ont été données et un groupe de travail élargi a été installé. »

« Ce n’est pas un groupe de travail à statut administratif. Tous les acteurs de la filière lait y sont regroupés. Ils sont en train d’élaborer un dispositif cohérent, pour des actions ciblées et des impacts mesurés », a-t-il précisé.

Interrogé sur les délais de mise en oeuvre du nouveau dispositif, Hamdani a répondu en disant : « Je vous dis que la première mouture du dispositif est prête et je l’ai déjà vue. J’ai demandé qu’elle soit améliorée. Pourquoi ? Est-ce qu’il est préférable de dire : le lait n’est plus rémunérateur et là cela dépend de la taille des exploitations et des techniques adoptées et du respect de l’itinéraire technique. »

« Vous avez une catégorie qui respecte l’itinéraire technique qui a un éventail d’élevage important. Là, ce sont des éleveurs qui produisent beaucoup, donc le prix donné est bénéfique et rémunérateur. Et il y a d’autres catégories d’éleveurs et on ne peut pas les ignorer », a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « Ce sont des éleveurs moyens et qui sont en hors sol. Ces derniers ont plus de charges et utilisent plus d’aliments artificiels. Du coup, ils enregistrent moins de production et le prix devient non rémunérateur par rapport à la première catégorie. Je pense que l’effort, c’est de ne pas trop cibler la prime. C’est de donner cette compensation et de rendre ce lait rémunérateur en améliorant, en investissant et en intervenant, sur ces postes justement. »

A une question de savoir si son département comptait revoir le système des primes,  le ministre a indiqué qu’il ne pouvait pas le dire maintenant, mais si prime il y a, ce sera mieux ciblé et revu autrement. « Je pense que les échos que j’ai eu de la part des professionnels, des éleveurs et de toute la corporation s’alignent sur cette démarche. Ces derniers vous disent aujourd’hui que cette prime est source de beaucoup de problèmes. Elle est perçue en retard jusqu’à une année », a-t-il dit.

« (…) Je pense que c’est la démarche la plus cohérente, la plus acceptable et la plus économiquement rentable. On ne peut pas tout le temps donner des primes », a-t-il estimé, en ajoutant : « On ne peut pas continuer comme cela, dans le linéaire, à soutenir tout le monde, quels que soient le poste et le niveau de production. Il ne faut pas oublier que ce sont des deniers publics. »

Pour le lait, a souligné le ministre, « nous avons des objectifs fixés dans la feuille de route à l’horizon 2024. » « Il faut qu’on arrive à produire 71 millions de litres en moyenne et collecter au moins 45 millions », a-t-il dit.

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