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Abdelhak Lamiri, expert en économie : « Où sont les sociétés spécialisées en redressement des entreprises »

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Dans cet entretien, l’expert en économie, M. Lamiri s’exprime sur différents sujets d’actualité comme les dernières décisions du ministère de l’industrie pour redresser les entreprises publiques en difficultés, ainsi que l’ouverture du capital des banques publiques.

Algérie-Eco : Le ministre des finances a déclaré dernièrement qu’une monnaie forte nécessite une économie forte, en assurant que les futurs projets structurants vont pouvoir améliorer la cotation du dinar. Est-ce que vous partagez cet avis?

MLamiri : Oui c’est normal qu’une économie forte induise une monnaie forte. Mais une économie forte est celle qui maitrise la science, développe au top niveau ses ressources humaines, ses entreprises et ses institutions administratives dispose d’un management de classe mondiale. Ce n’est que si on a ces éléments que les projets structurants vont aboutir avec une qualité/prix efficace. L’Algérie est encore très loin de devenir une économie forte et les nouveaux programmes économiques qui apportent une légère amélioration par rapport aux choix des années deux mille sont encore trop insuffisants pour tirer l’économie du marasme ou elle est.

Certaines entreprises publiques sont en difficultés financière à l’exemple de l’ENIEM. Que pensez-vous des dernières décisions du ministre de l’industrie dans ce sens?

La difficulté financière des entreprises publiques est une vieille histoire qui se répète. Les décisions d’assainir, de restructurer et d’essayer encore une fois de plus de les sauver ne va rapporter rien de nouveau car on n’a pas les outils nécessaire pour les traiter en profondeur : un fonds de restructuration adossée à une expertise. Ou sont les sociétés spécialisées en redressement des entreprises, en qualité, en exportation, en intelligence économique en réingénierie des processus et autres? Nous ne pouvons redresser ces entreprises sans l’industrie du savoir nécessaire. On peut aider ces entreprises. Mais dans quelques années on reviendra à la case de départ.

Qu’est-ce que vous pensez, également, de l’ouverture du capital des banques et entreprises via la bourse d’Alger?

L’ouverture des banques et des entreprises via la bourse est aussi un vieux projet qui revient chaque fois sur la table et vous avez les pour et les contre qui s’affrontent surtout sur la dimension idéologique et non économique. Mais où est le plan stratégique de développement national, la modernisation managériale, la mise à niveau des ressources humaines etc.? Sans ces éléments là nous serions condamnés à faire du surplace comme on le fait depuis des décennies.

Sur un autre sujet, celui du marché des hydrocarbures, quel commentaire faites-vous également aux décisions de la dernières réunion de l’OPEP.

La dernière décision de l’OPEP de réduire le rythme de croissance de sa production est censée mais insuffisante. La situation du marché va surtout dépendre de la reprise mondiale et des pays à gérer la pandémie et s’en débarrasser rapidement. On dépend plus de la Covid 19 que de l’OPEP pour une amélioration des prix pétroliers. La décision est symbolique et pragmatique. Mais l’OPEP pèse de moins en moins sur le marché mondial et c’est plutôt la santé de l’économie mondiale qui est plus importante. Si comme le prévoient les instances internationales on aura une croissance mondiale de plus de 5% alors on aura une amélioration substantielle des prix pétroliers. Sinon les prix continueront à être bas.

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