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L’économie paralysée par un interminable statu quo politique

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Alors que l’économie figure parmi les plus grandes préoccupations des Algériens, aucune attention particulière ne lui est accordée par la classe politique, occupée sur d’autres fronts. La santé publique malmenée par la pandémie du Coronavirus, mais aussi et surtout, les intrigues politiques qui se sont exacerbées avec l’absence prolongée du président de la république, ont engendré une panne générale de l’économie, largement perceptible à travers la suspension des initiatives en matière de réformes et d’investissement, l’arrêt de nombreux projets structurants et la dégradation continue des indicateurs macroéconomiques.

Cette panne intervient malheureusement à l’heure où des pays moins lotis que le nôtre, avance à grande allure, donnant un sens au vieil adage selon lequel « qui n’avance pas, recule ».

Le drame est que ce dangereux statu quo se déroule dans l’indifférence générale. Il ne semble préoccuper ni ceux qui ont la haute main sur le pays, ni l’exécutif gouvernemental sensé gérer directement les affaires publiques et, encore moins, les partis politiques, auxquels on a ôté toutes possibilités d’utiliser les médias.

De ce fait, l’économie algérienne donne l’impression de chavirer à huis clos et dans l’indifférence quasi générale. Pire encore, la plus importante institution économique et financière algérienne, qu’est la Banque d’Algérie s’arrange pour programmer comme une fatalité structurelle le déclin de l’économie, en imposant une importante dévaluation du dinar, tout au long des trois prochaines années. A elle seule, cette décision consignée dans la loi de finances pour l’année 2021, est de nature à donner une image négative d’une Algérie décadente à même de faire fuir les investisseurs qui, comme on le sait, n’aiment pas évoluer en milieu instable.

L’absence prolongée du président Tebboune a, de surcroît, induit la paralysie de toutes les institutions à ses ordres. Une véritable chape de plomb couvre les intentions des dirigeants qui ont subitement sombré, selon le cas, dans l’intrigue ou l’attentisme. La résolution des problèmes de la nation semblent être en suspend jusqu’au dénouement de la crise politique qui malheureusement s’éternise et se complique chaque jour davantage, notamment avec l’intrusion de graves problèmes géopolitiques à nos frontières.

Le vide politique créé de toutes pièces par le pouvoir en place, n’est évidemment pas fait pour arranger les choses. Les partis d’opposition ne sont pas en situation de proposer des solutions et d’être écoutés par le pouvoir exécutif. Le discrédit populaire a, de surcroît, neutralisé ceux qui, comme le FLN et le RND, furent les plus influents d’entre eux au moment où la politique ultra sécuritaire du pouvoir, a engendré la paralysie des partis d’opposition, dont on ne tolère guère les critiques.

Le blocage du pays, clairement matérialisé par l’arrêt prolongé de l’action politique, est en train de tirer dangereusement l’Algérie vers le bas. Une Algérie déjà fragilisée par la paralysie engendrée par plusieurs mois d’incertitude lié à l’entêtement du régime à gérer le pays par la trique et l’intrigue, plutôt que par le dialogue et la concertation. Le refus de l’institution militaire de laisser le peuple algérien prendre son destin en main après qu’il se soit soulevé un certain 22 février 2019.

L’immobilisme plutôt qu’une solution politique qui risquerait d’échapper à son contrôle, semble être le choix des véritables détenteurs du pouvoir, qui préfèrent bloquer le pays plutôt que d’aller vers l’ouverture. Un statut quo qui durera tant qu’ils ne trouveront pas la voie qui offrira à la classe dirigeante la garantie de se maintenir au pouvoir, et à ses soutiens, l’assurance de pouvoir continuer à réaliser de juteuses affaires. S’il venait à se prolonger, ce statut quo grâce auquel on cherche à reconduire le système politique en place, ne produira que de l’illégitimité et du mécontentement. Il sera alors impossible de créer la sérénité indispensable à la reprise économique.

 

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