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Referendum du 1er novembre : Entre objectivité des résultats et faiblesse du taux de participation

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Dans un climat particulier, marqué par un engouement mitigé des algériens sur les bureaux de vote pour le référendum sur la révision de la constitution a été adoptée par le peuple, dans une expression de 66,80% sur l’ensemble des votants.

Il est à souligner que le taux de participation estimé à 23,7% reste particulièrement faible, est soulève une problématique relative à un déséquilibre flagrant de la pratique de la démocratie au sein de la société, et sur la scène politique, dans le sens, ou le taux d’abstention et le taux de vote négatifs, expriment également, les postions des acteurs de la vie politique et relance la guerre de positionnement des formations politiques, qui s’était engagé après les élections présidentielles.

Pour ceux qui ont adhéré par conviction au processus d’amendement de la loi fondamentale du pays, le referendum du 1er novembre, est une réussite sans ambigüité qui acte le début d’une nouvelle ère, d’une période charnière qui va relier les désespoirs du passé, avec les étincelles qui ont brillé lors du mouvement de contestation pacifique, pour annoncer une volonté inébranlable pour le changement radical, et la rupture définitive avec l’ère de la dictature , de la privation, et du mépris.

Pour ceux qui ont voté « non » à la révision et ceux qui se sont abstenus, ne reconnaissent pas pour les premiers, la légitimité du referendum, et estiment qu’une période de transition aurait été plus indiqué pour préparer cette opération et revoir les points de conflit entre les différentes parties. Alors que pour les derniers, c’est la crédibilité et la légitimité du pouvoir en place, qui est remise en cause, et par conséquent, ne reconnait pas ses décisions, et ses actions.

En tout état de cause, force est d’admettre les règles de l’opération qui n’imposent aucun seuil minimal pour l’adoption de l’amendement, qui dans ce cas, font de ces résultats, aux yeux de bon nombre d’observateurs, l’expression réelle de la situation et du dépouillement. Une transparence, qui ne fait l’objet d’aucune discussion, et qui représente une autre réussite en matière de maitrise, d’organisation et sécurisation de l’opération de vote et de sa préparation.

Au delà des différentes interprétations des chiffres, et de ce que dénote le taux de participation, le fait le plus profond véhiculé à travers le référendum du 1er novembre, demeure inédit. Dans la mesure ou pour la première fois en Algérie, les chiffres ne sont pas erronés, manipulés, en vue d’imposer un diktat au peuple, pour mieux le spolier. C’est a ce niveau que réside toute la réussite de ce rendez vous. Du fait qu’il ouvre d’énormes opportunités pour rétablir la confiance de citoyen en générale, et de l’électeur en particulier, dans les propositions et les actiens gouvernementales.  Ceci étant, le plus dur reste à faire. Des défis et des enjeux sociopolitiques substantiels attendent les architectes de la nouvelle Algérie. Ils s’articulent essentiellement dans un premier temps de réussir les prochaines étapes du calendrier politique, en l’occurrence, la convocation du corps électoral pour l’organisation des élections législatives, et locales. Ce qui va imposer la dissolution du parlement, et  une reconfiguration profonde de la scène politique et partisane.

C’est dire a quel point les prochains jours seront déterminants, et restent tributaires, d’une application sans détour  des nouvelles lois constitutionnelles. Seul gage pour espérer lancer les réformes socio-économiques, et tenter de rattraper les retards enregistrés a cause de la crise sanitaire. C’est sur ce constat que désormais se profile l’état des lieux, au lendemain d’un nouveau départ, lesté par  une ampleur de dégâts qui ne peut se mesurer qu’au poids accablant de l’héritage légué par plusieurs décennies de despotisme, et de violation de droits et de libertés du peuple.

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