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Les experts de l’ONU condamnent la peine de prison prononcée contre Khaled Drareni

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Les experts des droits de l’homme de l’ONU ont condamné aujourd’hui la peine de prison prononcée en appel à l’encontre d’un journaliste et défenseur des droits de l’Homme algérien, Khaled Drareni, devenu un symbole de la liberté de la presse dans ce pays d’Afrique du Nord, a indiqué ce mercredi 16 septembre 2020 le Haut Commissariat des nations unies aux droits de l’homme, dans un communiqué publié sur son site officiel.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette peine de deux ans de prison infligée à un journaliste qui ne faisait que son travail, et nous appelons les autorités algériennes à l’annuler et à libérer M. Drareni » ont déclaré les experts.

Ils ont appelé les autorités algériennes à annuler la sentence et à libérer Drareni de prison.

M. Drareni, 40 ans, avait été condamné en août à trois ans de prison pour avoir filmé des policiers attaquant des manifestants à Alger, sur la base d’accusations officiellement qualifiées « d’incitation à un rassemblement illégal et de mise en danger de l’unité nationale ».

Bien que la réduction de la peine de deux ans ait été confirmée hier, « elle est encore grossièrement inappropriée car les accusations portées contre lui constituent une violation flagrante de la liberté d’expression, de la réunion pacifique et d’association », ont déclaré les experts.

La manifestation qu’il a filmée faisait partie du mouvement de protestation Hirak qui a débuté en février 2019 et s’est poursuivi pendant plus d’un an, même après avoir atteint son objectif initial : la destitution du président de longue date Abdelaziz Bouteflika. Les manifestations sont passées de la rue à internet en raison de la pandémie de COVID-19.

Les experts des droits de l’homme ont également critiqué les mesures juridiques et judiciaires visant à restreindre la liberté de la presse en Algérie. Ils ont appelé à la libération de tous les militants politiques et défenseurs des droits de l’homme.

« Nous sommes très alarmés par l’ampleur de la répression de la dissidence en Algérie », ont déclaré les experts.

« Les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes sont de plus en plus surveillés et harcelés dans l’exercice de leur travail légitime », selon la même source.

« En vertu du droit international, toute personne qui surveille une assemblée doit être protégée par l’État, qu’il s’agisse d’un journaliste, membre d’une institution nationale des droits de l’Homme ou d’un simple citoyen », ont déclaré les experts.

« Il est inacceptable d’arrêter quiconque – surtout un journaliste – pour la simple diffusion d’une vidéo qui montre les forces de sécurité en train d’utiliser la violence contre les manifestants », indiquent les experts de l’ONU.

Ils ont déclaré que les autorités algériennes utilisent de plus en plus les lois sur la sécurité nationale pour poursuivre les personnes qui exercent leurs droits aux libertés d’opinion et d’expression, et de réunion pacifique et d’association, estiment les experts de l’organisation onusienne.

Ils ont également exprimé leur inquiétude quant aux lois restrictives, dont un projet (n°20-06 d’avril 2020) actuellement devant le Parlement, qui criminaliserait la diffusion de fausses nouvelles et le financement de toute association susceptible de porter atteinte à l’État ou aux intérêts fondamentaux de l’Algérie.

« Si elle est adoptée, cette loi ouvrirait la voie à davantage d’arrestations et de détentions de dissidents, tels que les manifestants et les partisans du mouvement Hirak », affirment les mêmes experts.

« Nous demandons instamment au gouvernement de mettre fin à l’arrestation et à la détention d’activistes politiques, d’avocats, de journalistes et de défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que de toute personne qui exprime sa dissidence ou sa critique du gouvernement », déclarent les experts.

« Drareni, et tous les autres qui sont actuellement en prison, ou qui attendent d’être jugés simplement pour avoir fait leur travail et défendu les droits de l’Homme, doivent être immédiatement libérés et protégés », ont conclu les experts de l’organisation onusienne.

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