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Ports : Evaluation des marchandises en souffrance pour libérer les aires d’entreposage

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Le Groupe des services portuaires « Serport » a instruit les responsables des entreprises portuaires d’activer davantage la commission chargée de l’inspection et de l’évaluation des marchandises avariées ou en séjour prolongée au niveau des airs entreposage, a affirmé mardi à Alger le P-dg du groupe Djelloul Achour.

« Nous avons ordonné à tous les responsables des entreprises portuaires de multiplier l’intervention de la commission chargée du traitement des produits avariés et en attente au niveau des ports afin de renforcer les mesures de contrôle de traitement des marchandises », a indiqué M. Djelloul dans un entretien à l’APS.

« Ainsi, le suivi et l’évaluation des marchandises importées, en souffrance au niveau des airs d’entreposages se fera par la commission tous les quinze jours au lieu d’une fois par mois », a-t-il précisé, assurant que cela permettra de libérer progressivement les espaces portuaires des conteneurs en souffrance qui entravent l’activité commerciale.

Interrogé sur l’ampleur des conteneurs en souffrance, en dépit de l’intervention de la commission créé depuis 2010, M. Djeloul a affirmé qu’en principe, l’entreposage de marchandises obéit à une procédure bien définie limitant son séjour au niveau des ports, mais les fausses déclarations et le manque de traçabilité du produit importé prolongé davantage cette durée.

Il a invoqué par ailleurs les lenteurs administratives et judiciaires pour trancher sur la marchandise en attente pour fausse déclaration ou faute de conformation aux normes et aux règles de traçabilité.

« Chaque conteneur en souffrance comporte un dossier administratif et juridique et souvent ce sont les lourdeurs de ces procédures judiciaires qui prolongent le séjour de ces marchandises », a-t-il expliqué, en admettant que ces surfaces occupées pendant des mois, voire même des années, entravent effectivement le bon fonctionnement des ports.

« C’est un constat malheureux car nous nous retrouvons avec des marchandises, quelques fois périmées qui occupent des espaces pour rien », a-t-il regretté, d’où « l’intérêt de multiplier l’activité de la commission chargée de l’inspection et de l’évaluation des marchandises avariées ou en séjour prolongée ».

Comme il l’a précisé, « la commission a les prérogatives de trancher sur le sort de ces marchandises qui n’ont pas fait l’objet de déclaration appropriée par l’importateur ou qui manque de traçabilité notamment en ce qui concerne leur pays d’origine ou leur fabricants ou encore leur conformité aux normes ».

« Les marchandises jugées périmées ou non propre à la consommation sont acheminées directement vers les décharges par le biais des APC en vue de les détruire « , a-t-il affirmé.

Il a précisé néanmoins que dans ces marchandises, il y’a souvent des produits de qualité qui sont récupérables, dans ces cas, a-t-il poursuivi, « la commission les cède alors aux établissements publics (crèches, écoles, hôpitaux) ». Parmi ces produits, il a cité, entre autres, les jouets, les équipements électriques ou électroniques.

Outre les équipements, il y’a également les produits alimentaire dont les viandes jugées impropre à la consommation domestique mais qui peut être récupérée et acheminée vers les parcs zoologiques lorsque la chaîne du froid pour la conservation du produit n’a pas été interrompue.

En plus de l’intensification de l’activité de cette commission multisectorielle pour désengorger les lieux d’entreposage portuaires, ce responsable a assuré que la plupart des ports ont un plan directeur de développement où il est prévu l’extension des capacités d’entreposage et de réception de marchandise.

La gestion de produits dangereux hautement sécurisée

Concernant la gestion des produits dangereux et inflammables au niveau des ports, le P-dg de Serport a assuré que le règlement de l’exploitation des ports qui date depuis 1975 interdit le séjour de marchandises dangereuses au sein des entreposages portuaires.

« Toutes les marchandises classées dangereuses, transitent selon un règlement bien déterminé », a-t-il affirmé, en expliquant que la livraison se fait sous-palan.

« La déclaration et l’enlèvement du produit dangereux s’effectue systématiquement dès son arrivée au port avant son acheminement sous paillon directement vers son destinataire », a-t-il encore détaillé en assurant que l’opération est escortée par les services de sécurité.

M. Djelloul a fait savoir par ailleurs que certains ports sont équipés d’installations spécifiques (appelés les parcs à feu) dédiées au séjour des marchandises dangereuses pour une durée limitée.

« La déclaration de ces marchandises se fait sur place, un traitement particulier de ces produits est réalisé à l’intérieur même de ces enceintes portuaires avant leur acheminement vers leurs destinataires ».

M. Djelloul a affirmé l’existence de quatre ports dotés de parc à feu.
« Il s’agit du port de Béjaïa, de Skikda et celui d’Oran en plus du port sec de Rouiba », a-t-il énuméré.

Interrogé sur l’explosion gigantesque qui s’est produite dernièrement au port de Beyrouth, le premier responsable de Serport a estimé que cet incident qui a endeuillé la capitale libanaise aurait pu être évitable.

« Au fait, il s’agissait d’un séjour de marchandises dangereuses (des tonnes de nitrate) qui n’était même pas destinées pour la capitale », a-t-il fait savoir, en précisant que l’affaire remontait à 2013, lorsqu’un navire en détresse avait été obligé de débarquer la marchandise au niveau du port de Beyrouth.

« Depuis, ces produits dangereux n’avaient pas été transférés, jusqu’à la survenue de l’incendie à proximité du port qui s’est propagée sur le sillon du nitrate d’ammonium provoquant la déflagration », a-t-il conclut.

A rappeler Serport a été créé suite à la transformation des Sociétés de gestion des participations d’Etat (SGP) en groupe économique. Il regroupe actuellement dix (10) entreprises portuaires chargées de l’exploitation des ports qui assurent plusieurs activités à savoir: la manutention, l’aconage, le remorquage.

En plus de ces entreprises en activité, il y a une onzième entreprise qui est chargée de l’exploitation du nouveau projet de port du centre situé à Cherchell (Tipaza), quatre sociétés de logistique et la société de Béthioua, port minéralier ainsi que et la société de gestion des ports de pêche.

APS

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