AccueilInterviewsMaya ZERROUKI BENDIMERAD : "le web a démocratisé les médias".

Maya ZERROUKI BENDIMERAD : « le web a démocratisé les médias ».

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Directrice générale du cabinet conseil en communication et relations publiques Bendi Network, Mme Maya Zerrouki Bendimerad, connue dans le domaine des médias, après avoir assuré des missions aussi importantes, que celle de directrice des programmes à Jil FM, et directrice de la Radio régionale de Tipasa, nous explique dans cet entretien l’importance du développement de l’outil digital et son intégration dans le domaine de la communication et des médias.

Algerie –Eco : Comment évaluez-vous l’intégration de l’outil digital et son développement dans le paysage de la communication et des médias ?

Mme Maya Zerrouki Bendimerad : Les médias ont de tout temps intégré la technologie dans leur mode de fonctionnement interne et externe. Interviews à distance, multiplexes, envoies de correspondants, logiciels de diffusion…etc. Ça n’est pas quelque chose de nouveau réellement c’est pour cela qu’on les trouvera comme premiers utilisateurs des moyens digitaux pour transmettre l’information en temps réel et avant les autres(Le fameux SCOOP).  Je ne parle pas ici des médias en ligne dont le digital en est le principal mode de fonctionnement : Sites d’infos, Web radios, web TV.etc. L’intégration du digital et de ses différents modes d’application est adopté en amont déjà. La révolution numérique est déjà passée par là.

Les mesures de confinement à cause de l’épidémie du Covid -19 a provoqué un recours massif au  télétravail,  pensez-vous que cela va avoir des répercussions positives sur la transformation numérique en Algérie ?

Incontestablement, cela va accélérer le processus déjà en route. Les chefs d’entreprises ont eu recours à ce mode de fonctionnement immédiatement pour les postes et fonctions permettant de travailler à distance. Cela ne fait pas tourner une entreprise à 100% mais permet déjà de garder un lien visuel avec ses collaborateurs, les employés entre eux et traiter les dossiers en cours ou les nouveaux. C’est plus convivial et l’esprit d’équipe et sa cohésion peuvent mieux s’entretenir comme cela que par téléphone ou e-mails seulement. Je pense d’ailleurs que les autorités du pays devraient saisir cette occasion pour codifier le Télétravail en mode partiel ou total dans certains cas. Cela a fait ses preuves en Europe pourquoi pas chez nous quand on sait les problèmes de transports, d’éloignement et de soucis de garde d’enfants sans parler des personnes à mobilité réduite qui pourraient décrocher un poste en télé travaillant.

Quels sont les mécanismes à mettre en place pour rendre plus efficace cette transition digitale ?

Elle ne peut se faire qu’après consultation des experts et il y’en a en Algérie et à l’étranger. Le reste ne sera qu’une feuille de route à appliquer. Bien entendu ça a un cout en termes d’équipements et en formation. L’implication des décideurs est la condition sine qua none pour sa mise en application. Ceci étant dit plusieurs initiatives louables ont été mises en place mais cela reste insuffisant.

Pensez-vous qu’après le confinement l’Algérie se dirigera vers de nouveaux modes de communication, de consommation, et de gestion ?

Un nouvel ordre mondial est en train de se dessiner sous nos yeux et il ne faut pas rater le train du développement. Nous devons nous mettre en mode post Covid-19 déjà. Toute crise amène son lot de drames mais aussi de créativité et de solutions. C’est l’instinct de survie.  Voyez comme toutes ces entreprises de VTC, de livraison, de télé consultation, de e-commerce sont en train de se développer d’un coup après des années de difficultés dues à l’absence de e payment, a la faiblesse du réseau internet et aussi au manque d’information du citoyen de ces nouveaux modes de consommation. La bataille publicitaire devrait commencer là car les premiers arrivés seront les mieux servis.

Quelles seraient les leçons à retenir de cette crise sanitaire, en matière de développement dans le domaine de la communication ?

Je le dis depuis plusieurs années, le web est venu démocratiser les médias chacun dans son domaine et sa spécialité. C’est une structure plus légère, moins coûteuse pour ce qui est des équipements et surtout à plus large diffusions. Ce n’est malheureusement pas très développé chez nous à l’ère ou chaque personne, chaque entreprise ou entité peut avoir son espace d’expression en réseaux sociaux ou médias en ligne. Le slogan de mon cabinet de conseil est d’ailleurs : Be your own media. Nous conseillons et accompagnons les entreprises dans leur nouvelle stratégie de communication et relations publiques. Le digital s’impose aujourd’hui plus que jamais comme grand vecteur de leur image de marque et de leur réputation.

Un dernier mot ?

Considérer le digital comme un outil de développement et non une fin en soi. C’est le moyen par excellence aujourd’hui pour le fonctionnement de toute structure, sa promotion et sa notoriété.

Notre pays a un grand retard à rattraper dans ce domaine, notre potentiel économique n’est pas exploité à sa juste valeur , le digital permettra un bon sursaut si les dispositions idoines sont prises ici et maintenant.

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