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Ferhat Ait Ali : «On fera tout pour relancer l’outil de production nationale»

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« On fera tout pour relancer l’outil de production nationale, tout segments confondus », a affirmé le mercredi 8 avril 2020 le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Ait Ali Braham, lors d’une conférence de presse, organisée en marge de la visite de travail au siège du groupe pharmaceutique Saidal.

Le ministre a rappelé que les groupes industriels publics couvraient 80% de la production. « A partir des années 2000, nous avons changé notre vision qui devait être positive, à travers l’ouverture au monde, en particulier le secteur privé », a souligné le ministre ajoutant qu’ « on ne s’est pas ouvert au monde, mais on a ouvert notre marché au reste du monde ».

Ferhat Ait Ali s’est interrogé si l’Algérie peut se permettre, même si elle a de l’argent, de dépendre de l’extérieur pour tous ses besoins. A cet égard, il indiquait qu’ « aucun pays qui se respecte ne peut continuer sur ce rythme ».

« Nous devons aujourd’hui relancer les secteurs public et privé », a estimé le ministre, en citant Saidal, un groupe pharmaceutique stratégique, qui contribue à la production locale et évite de recourir systématiquement à l’importation.

Pour M. Ait Ali, « la relance des groupes publics n’est pas dogmatique ni idéologique, mais plutôt une vision stratégique. Cela n’exclut pas le secteur privé. Les deux secteurs peuvent être complémentaires, à condition qu’ils soient productifs ».

« Il fallait avoir une industrie nationale capable de nous autonomiser et de nous sécuriser », a-t­-il soutenu, notamment en cas de problème du type coronavirus. « L’existence de cette industrie nationale, même avec les difficultés qu’elle rencontre, elle nous a aidés pour faire face ne serait qu’à une partie de ce problème (Ndlr : coronavirus) », selon le ministre.

Évoquant le groupe Getex qui a transformé son activité en production de masques, M. Ait Ali a rappelé que le groupe exportait des produits de qualité, mais le groupe n’est plus compétitif financièrement, en raison, explique-t-il, de la concurrence déloyale.

Interrogé sur la production de la chloroquine par Saidal, le ministre a affirmé que le groupe était capable d’en produire, soulignant que le problème réside dans la matière première qui prend du temps, une dizaine de jours, pour être importée.

Il a indiqué que les stocks déclarés étaient suffisants pour soigner 324.000 cas, assurant que les moyens de production existent en temps réel et en cas de besoins, on peut démarrer la production rapidement.

Questionné sur les entreprises en difficulté en raison de la propagation du coronavirus, Ait Ali a rappelé les mesures d’urgence prises par la Banque d’Algérie, telles que le rééchelonnement des dettes ou le report des obligations fiscales. Cependant, le ministre de l’Industrie a souligné la nécessité de mettre en place « des solutions structurelles », expliquant que les problèmes des PME en Algérie ne dataient pas du coronavirus.

M. Ferhat Ait Ali explique que le problème des groupes publics et mêmes privés est lié au rythme des importations qui, à un moment donné, a dépassé celui de la production locale. « Toutes les entreprises se sont retrouvées piégées par l’orientation vers le tout-import que par le coronavirus », a-t-il soutenu.

A ce propos, le ministre précise qu’« il n’y a pas d’excédent financier dans ces entreprises », en raison de la baisse de la commande publique, qui est elle-même due à la baisse des prix du pétrole. A cela s’ajoute la pression exercée par les banques pour récupérer leurs créances.

Le ministre explique que les entreprises dont les difficultés ont été déclenchées ou aggravées par le coronavirus, bénéficieront des mesures exceptionnelles et d’urgence prises par les autorités, mais elles doivent « s’aligner sur une nouvelle vision de l’économie », a indiqué le ministre qui ajoute qu’« on doit réétudier avec ces entreprises, tout secteur confondu, les origines des difficultés ».

Le ministre a affirmé qu’en dehors de ces solutions exceptionnelles, il y aura d’autres solutions qui ne feront pas plaisir à tout le monde. On trouvera des solutions à ceux qui en cherchent, a-t-il assuré.

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