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Nour Meddahi : «Le recours à la planche à billets s’imposera très rapidement»

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«L’utilisation de la planche à billets s’imposera très rapidement», a indiqué l’économiste Nour Meddahi, dans un entretien publié lundi 23 mars 2020 dans les colonnes du quotidien Liberté.

M. Meddahi pense que le recours de nouveau au financement non conventionnel, communément appelé la planche à billets interviendra «au cours de l’été, malgré ce que prétendent les autorités.»

Par ailleurs, l’économiste n’exclut pas «un maquillage de l’opération où ce seraient les banques publiques qui prêteraient de l’argent au Trésor, et se feraient refinancer auprès de la BA dans le cadre d’une opération de réescompte, avec une décote faible, voire nulle.»

Interrogé sur la nouvelle baisse du taux directeur, l’expert en finance a rappelé qu’en abaissant son taux directeur, «la Banque d’Algérie rend le loyer de l’argent moins cher», expliquant cette baisse par une très faible inflation et  par un ralentissement économique du pays qui risque de s’aggraver en raison de la crise sanitaire que nous traversons et l’effondrement du prix du pétrole.

Questionné sur la baisse du taux de réserves obligatoires (8%) et son impact sur la liquidité bancaire, M. Meddahi a rappelé que «le montant des dépôts dans les banques commerciales doit être proche de 10 500 milliards de dinars», expliquant qu’en abaissant le taux de réserves obligatoires (TRO) des banques de 2%, cette mesure permettra de «libérer 210 milliards de dinars qui pourront être prêtés par les banques.»

Baisse de la liquidité bancaire 

Abordant la liquidité bancaire estimée à 1.100 milliards en décembre, l’économiste précise que «c’est la liquidité bancaire qui détermine la valeur du taux de réserves obligatoires» qui a été récemment baissé de 10% à 8% par la Banque centrale.

M. Meddahi pense que la liquidité bancaire diminuera, en raison des prêts accordés par les banques et du déficit de la balance de paiement qui fait que le montant de la masse monétaire diminue.

Pour endiguer la baisse perpétuelle de la liquidité bancaire, l’économiste préconise d’injecter de l’agent. «Cette injection peut venir de la création monétaire de la BA et aussi des trois comptes du Trésor auprès de la BA. Le montant de ces comptes était de 1 775 milliards en décembre, dont les deux tiers appartenant au FNI.» Explique-t-il.

En se basant sur un prix moyen de 55 dollars durant le premier trimestre 2020, M. Meddahi estime que «la liquidité bancaire a baissé de 88 milliards de dinars depuis le début de l’année, rien qu’avec la baisse du prix du Brent», ajoutant que «si le prix reste à 30 dollars, cette baisse de liquidités serait de 115 milliards de dinars par mois.»

L’économiste estime, dans le même entretien, qu’«un baril à une moyenne annuelle de 40 dollars, ce qui est un scénario plutôt optimiste, implique une baisse de 3,5 milliards de dollars de la fiscalité pétrolière et 9,6 milliards de dollars des réserves de changes par rapport aux prévisions de la LF 2020.»

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