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Le journal « Tighremt » encore interdit d’impression à cause du caractère latin

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Le numéro 6 de Tighremt qui devait paraître jeudi a encore été interdit d’impression, indique la rédaction du journal qui s’exprime en tamazight dans un communiqué diffusé sur Facebook.

Selon le communiqué, une source ministérielle a signifié via un SMS, au directeur de publication du nouveau journal de remplacer le caractère latin par le caractère arabe ou tifinagh sinon ce sera la suspension pure et simple de ce premier quotidien en tamazight.

« Le collectif de la rédaction, déterminé à poursuivre la fabrication quotidienne du journal, n’a malheureusement été destinataire d’aucun ordre écrit, donc officiel, d’interdiction de parution, en dehors d’un message téléphonique par lequel une source ministérielle a signifié au directeur de la publication la volonté de la tutelle d’en suspendre la parution si l’usage du caractère latin n’est pas remplacé par l’arabe ou le tifinagh », précise le communiqué.

Or, poursuit-on, « la source en question, comme d’ailleurs n’importe quel centre secret ou identifié de décision, sait que l’enseignement du tamazight ne se fait dans aucune autre graphie que le latin, du primaire à l’université et dans pas moins de 38 wilayas du pays. »

« Si la suspension de Tighremt pour cause d’un caractère non arabe d’impression pouvait assurer la promotion du tamazight, pourquoi ne pas commencer, pour la même raison, par dissoudre un à un les établissements scolaires et les départements de langues et cultures amazighes de Béjaïa, de Tizi-Ouzou, de Bouira, de Batna, de Tamanrasset et de l’ENS Bouzaréah ? », s’interroge l’équipe de rédaction du journal lancé le 22 février 2020 à l’occasion du premier anniversaire du mouvement populaire » Hirak.

« Comment ose-t-on suspendre Tighremt pour cause de graphie latine lorsque c’est dans cette même graphie qu’a été rédigée la version amazighe du programme électoral du président Tebboune ? », se demande encore le collectif de la rédaction du journal.

Le collectif de la rédaction considère cette interdiction de Tighremt comme « un double coup dur contre la liberté de la presse et d’expression, et la promotion de la langue amazighe dans son pays, l’Algérie. »

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