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Benjamin Stora : « Tebboune doit avancer vers une forme de réconciliation nationale »

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« Abdelmadjid Tebboune n’a pas le choix. Il doit avancer vers une forme de réconciliation nationale entre ceux qui ont voté, ceux qui ont refusé de voter et les abstentionnistes classiques », a affirmé l’historien français Benjamin Stora, dans un entretien publié hier dans les colonnes du JDD.

Dans le cas contraire, l’historien met en garde contre la fracture qui « ne fera que s’agrandir entre ces groupes. Le risque est que le mouvement interprète cette main tendue comme une volonté de ravaler le système, en façade seulement », a-t-il souligné.

Évoquant l’abstention record de 60% qui pose le problème de légitimité, Benjamin Stora a indiqué que ce taux d’abstention donne au président fraîchement élu « une marge de manœuvre faible par rapport à la société en dissidence mais avec, malgré tout, la possibilité de prendre des mesures qui permettront de le juger très vite à ses actes ».

L’historien s’est par ailleurs interrogé sur la volonté du nouveau président de libérer les détenus qui ont été faits prisonniers lors des manifestations, de modifier les règles économiques pour rendre le pays compétitif sur le marché international, et de se forger une autonomie par rapport à l’institution militaire.

Abordant le Hirak dont la détermination ne faiblit pas, en dépit de l’annonce de la victoire d’Abdelmadjid Tebboune, M. Stora a fait savoir que « la responsabilité principale de ce mouvement est de désigner ses dirigeants ».

Il a ajouté, à cet égard, que si le Hirak « veut vraiment perdurer et procéder à une refonte de l’Etat avec un changement de République, il doit se doter de structures et d’une représentativité », précisant que « le mouvement actuel a su éviter les pièges qui l’auraient fait rentrer dans la violence ».

Interrogé sur le silence de la France, M. Stora a souligné que la France  doit assumer son histoire commune, « celle de période coloniale, sans devenir victime de la tyrannie de la mémoire et rester prisonniers du passé ».

Il a rappelé que la France n’est est plus le premier partenaire économique de l’Algérie. « Elle a été remplacée par la Chine. Mais l’immensité du pays, et la position géostratégique de l’Algérie est telle que nous devons, y compris au niveau européen, en tenir compte », a-t-il soutenu.

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