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Procès/Audience du 4 décembre : Principales déclarations à la barre

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Le premier jour du procès de plusieurs responsables, cadres et hommes d’affaires accusés dans l’affaire du dossier de montage automobile a été marqué par l’audition de plusieurs prévenus qui ont tous nié en bloc les charges retenues contre eux.

La séance a été levée, mercredi soir, après la comparution de Fares Sellal, fils de l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, devant le juge aux côtés de trois individus impliqués avec lui dans une affaire de corruption et de blanchiment d’argent, à savoir Sahai Karim, Mustapha et Sofiane.

Fares Sellal est poursuivi pour incitation d’agents publics à exploiter leur influence pour être partenaire de l’opérateur Mazouz Ahmed, une charge qu’il a complètement niée, arguant que son travail avec ce dernier « s’est fait dans un cadre légal sans que je ne verse de contrepartie financière pour être associé dans la société de l’homme d’affaires Mazouz Ahmed ».

Le prévenu a affirmé qu’il « a quitté cette entreprise où il détenait 23% d’actions début 2016 en emportant un montant de 9 milliards de centimes », précisant avoir connu Mazouz lorsqu’il était propriétaire d’une société de transport de marchandises.

Appelés à la barre, le juge a écouté les déclarations de Sahai Karim, Mustapha et Sofiane, gérants de la société « Image Motors » spécialisée dans l’automobile et poursuivis pour participation au détournement de deniers publics et blanchiment d’argent à travers leurs relations avec le prévenu Mazouz, avec qui il entretenaient des relations strictement « commerciales », d’après leurs dires.

Dans ce cadre, Sahai Karim, gérant de ladite société, a indiqué qu’il percevait 2% des bénéfices réalisés par la société et 3 % des crédits.

Le juge avait procédé, mercredi matin, à l’interrogatoire de l’ex Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a fait prévaloir sa défense, laquelle s’est retirée de l’audience, arguant « l’absence des conditions nécessaires au déroulement du procès », selon l’avocat de Sellal.

Le juge interroge les deux anciens Premiers ministres

Les questions du juge ont porté sur l’octroi d’indus avantages à des opérateurs dans le domaine de montage automobile, notamment à l’homme d’affaire Ahmed Mazouz, et sur le financement de la campagne électorale de l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

En réponse à ces questions, Abdelmalek Sellal a nié « en bloc » les charges qui lui sont reprochées, expliquant que son rôle en tant que Premier ministre se limitait à la coordination entre les représentants du Gouvernement sur lesquels il « n’avait aucune autorité », et c’est le cas, a-t-il dit « pour la gestion du ministère de l’Industrie à l’époque du ministre en fuite, Abdeslam Bouchouareb ». Il a ajouté, à ce propos, avoir demandé à Bouchouareb de revoir le cahier de charges, qu’il a élaboré sans le consulter.

Quant à l’octroi d’indus avantages pour le projet d’investissement de l’homme d’affaires Mazouz Ahmed et l’implication de son fils, Sellal a indiqué n’avoir pas étudié ce dossier, affirmant « avoir acquis tous les biens immobiliers lui appartenant avec ses propres fonds ».

Pour ce qui est du financement de la campagne électorale et de l’ouverture de deux comptes bancaires en son nom, Sellal a expliqué que « c’est le candidat qui désigne le chargé de l’aspect financier de la campagne », niant « avoir eu connaissance d’un quelconque transfert de fonds relatif à la campagne, dont il ignorait l’origine ».

Le juge du tribunal de Sidi M’hamed avait interrogé, mercredi après-midi, les anciens ministres Youcef Yousfi, Abdelghani Zaâlane, Mahdjoub Bedda et l’ex wali de Boumerdes Yamina Zerhouni, ainsi que des responsables et hommes d’affaires accusés dans l’affaire des usines de montage automobile.

Les accusés avaient rejeté en bloc les charges retenues contre eux.

L’ex-ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi avait indiqué ne pas avoir consulté le contenu des dossiers relatifs à l’octroi des licences de montage automobile, relevant que c’est la Commission ad-hoc qui prend en charge les détails de cette opération.

Il avait également affirmé que les avantages accordés dans ce cadre « profitent à l’Etat et au marché algérien, les véhicules étant fabriqués en Algérie avec une main d’oeuvre locale », rappelant que les décisions techniques des usines de montage automobile « ont été délivrées en l’absence du partenaire étranger ».

Confronté aux charges retenues contre lui, portant notamment sur la dilapidation volontaire de fonds, fausses déclarations et octroi d’indus avantages, l’ancien ministre Mahdjoub Bedda s’en est défendu en affirmant ne pas avoir été « auteur de dilapidation de deniers publics ».

« Je supervisais uniquement le secteur sans le gérer. Les décisions relatives au dossier des usines de montage ou autres passaient par le Secrétaire général du ministère avant que ne les signais », ajoutait l’ancien responsable.

La vérification des documents officiels « relève des services compétents.

Je n’ai chargé ni contacté personne pour me faire parvenir quelque dossier que ce soit », avait indiqué l’ancien ministre de l’Industrie.

Pour sa part, l’ancien wali de Boumerdes, Yamina Zerhouni s’est attachée au droit de défense avant de demander d’intervenir, affirmant ne pas avoir « octroyé l’assiette foncière à l’opérateur Bairi dans la wilaya de Boumerdes et que ledit bien avait été cédé avant qu’elle n’occupe le poste de wali », soulignant qu’elle détenait des documents confirmant ses dires.

Abdelghani Zaalane a, quant à lui, réfuté toutes les charges retenues contre lui dans le cadre de la campagne électorale de l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika, arguant qu’il « n’a reçu aucun centime en ce sens et que les montants mobilisés pour le financement de cette campagne se sont élevés à 75 milliards de centimes ».

Le Tribunal avait également entendu le Directeur général de la Banque nationale d’Algérie (BNA) ainsi qu’un nombre de cadres du ministère de l’Industrie en tant que représentants des personnes morales accusées dans l’affaire des usines d’automobiles qui, à leur tour, ont nié les charges qui leur sont reprochées.

Ils avaient affirmé que « le travail qu’ils ont effectué dans le cadre de la Commission d’évaluation technique, créée en 2015, est garanti par la loi et s’est basé sur les garanties présentées par les opérateurs », indiquant que « personne n’a bénéficié d’indus avantages en ce sens ».

La plupart de ces cadres ont démenti l’existence d’un lien avec les hommes d’affaires impliqués dans l’affaire de montage automobile, notant qu’ils « se sont acquittés de leurs tâches dans le cadre d’une commission compétente, conformément à un décret exécutif ».

Le procès reprendra ce jeudi à partir de 10H00 par l’audition des autres accusés dans cette affaire. (Compte-rendu de l’APS).

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